D. Vatania se met en mouvement

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« Voilà, nous y arrivons ! Après quelques brèves sur le regard, la direction, l’embrayage, le freinage et le mouvement, nous allons, enfin, nous promener au gré de l’odeur des pots d’échappements fenêtre ouvertes et des tambours assonants des klaxons. Qu’en pense-tu ? Cela te convient-il ?

-Oui, parfait, Jean-Claude, instruis-moi davantage. Je ne commettrai aucun impair.

-Bien, l’embrayage. C’est la pédale sur ta gauche à abaisser ou lever avec ton pied gauche. En fait, le point central de la voiture, c’est le moteur qui fournit un mouvement circulaire comme un vieux tourne-disque. Il met en branle deux pions essentiels : la boite de vitesse, son fonctionnement comparable à un cycliste où l’effort ou le numéro de vitesse déterminera le mouvement rapide ou pas des roues, puis vient l’embrayage c’est lui qui fait tourner les roues comme un accessoire indispensable à la conduite tel huile pour une chaîne de vélo ou encore de la farine pour des pizzas. As-tu compris ?

-Oui, je crois. Sans embrayage, on aurait une voiture bien moins fluide et on devrait s’arrêter à chaque fois que l’on changerait de rapport comme un arrêt où le véhicule est, ici, au point mort, non ?

- Oui, tout à fait. Parfait. Voyons la différence qu’il y a entre débrayer et embrayer. Car, c’est effectivement cela le plus important : manier cette pédale pour changer le rapport de vitesse à la route. Quand tu débraye, quand tu enfonces le pied sur la pédale, tu donnes l’instruction que tu vas modifier la vitesse à laquelle les roues circulent, soit plus vite soit moins vite. Le moment où tu choisiras ta nouvelle vitesse de croisière, tu devras, à la fois, relâcher ton pied de la pédale et manier le levier de vitesse. On dit que tu embrayes. Cela sera ton nouveau temp de croisière.

- Les explications sont claires, merci. »

Jean-Claude lui proposait de se rasseoir à la place du conducteur après avoir fait tous les réglages et de manipuler cette pédale gauche.

Vatania dit : « Je me sens super à l’aise. Je crois que je suis prête »

-« Sans oublier, tu devras accélérer pour impulser le moteur à rouler à telle vitesse. Nous n’avons pas mis l’accent sur l’accélération. Comme débutante, tu auras à le doser, à chercher la meilleure tenue de route possible en fonction de facteurs internes et externes comme la fatigue, les limitations…Etc.

Essaye de mettre ton pied sur l’accélérateur quand nous sommes au point mort et faire le tourner le moteur, impulser celui-ci dans les tours. Je te propose deux exercices : l’un, tu accélères par palier pour atteindre 1000 t/minutes pendant deux secondes, puis 1500,2000 et 2500 et fais de même en décélérant.

Vatania s’exécuta et, au point mort, elle se mit à manier l’accélérateur. Sans aucun problème, elle réussissait ses nouveaux tests d’apprentissage car le but était de vaincre sa timidité et de se diriger vers le besoin d’un être aimé comme Sandro.

Jean-Claude reprit ses explications sans mâcher ses mots : « pour une première leçon, tu es très appliquée, j’apprécies. En fait, tu connais l’embrayage. Voici un exercice pour étudiante confirmée. Avant tout, je tiens à préciser que tu dois empêcher que le moteur ne tousse que tu ressens quand tu n’accélères plus ou que tu freines brusquement. C’est à ce moment qu’intervient le point d’accroche : le moment où la voiture s’apprête à caler, tu dois réagir et lui donner un nouveau point d’impulsion. Tu dois réagir, ainsi, en débrayant et en embrayant avec ton pied gauche et ton pied droit soit sur le frein ou sur l’accélérateur. Joue avec cela, tu maîtriseras une grande partie de ta conduite.

-Très bien, j’ai compris. Il est vrai que je n’ai pas encore eu l’occasion de sentir ce point d’accroche. Si j’ai bien compris, c’est un peu avant le moment ou le moteur tousse. »

- « Entraine toi accompagné d’un de te proches. Mais, je pense que tu es sur la bonne voie. Je ne vois aucun problème à la suite. En résumé, tu débraye à fond. Tu enclenches la première, ensuite, tu relâches doucement ton embrayage pour atteindre le point d’accroche où tu sens la voiture qui répond aux commandements. Tout cela, bien entendu, a un but : éviter de caler. »

-« Est-ce que tu as une bonne vision ?

-« Oui, je crois. Pourquoi cette question ?

-« Car, à titre informatif, tu dois aussi être conscient des dangers quand tu t’apprêtes à filer pour la liberté. As- tu déjà entendu ce mot « temps de réaction » ?

-« oui, le matin, ma mère me dit souvent que j’ai un temps de réaction assez lent »

-« C’est cela. En fait, quand tu prends le volant et qu’un obstacle se glisse devant toi, on dit qu’il faut une seconde pour réagir. Tout ce qui plus proche de ton temps de vision pendant ce moment-là, sera percuté. Plus encore, si tu changes de direction, la voiture ne se mettra pas instantanément au point voulu : c’est le temps de réaction. Bien sûr, on ne peut l’éviter mais, seulement, la prévenir de faire très attention. C’est, sans doute, ce qui cause le plus d’accidents.

-« Quels moyens pour s’en prémunir ?, ajouta Vatania.

-« La formule est mathématique. Au lieu de devenir super en robot superman, on peut calculer la distance de ton champ de passivité. Cela équivaut à 3*le chiffre des dizaines de ta vitesse. 50 km vaut pour 15 mètre. 100 km vaut pour 30 mètres. Il n’y a qu’à compter. Après 9 vient 10 et cela suit une suite logique sans interruption. Pour ne pas être en position de temps de réaction, l’obstacle doit se situer à une distance totale d’arrêt équivalent aux chiffres des dizaines multipliés par lui-même. 90 km à l’heure, tu auras à éviter tout obstacle dans un champ de 81 mètre (9*9)

-« C’est effrayant mais je vais respecter cette règle et toujours conduire prudemment pour éviter dans cette zone d’inconfort. Merci

Vatania retourna s’asseoir sur le siège conducteur pour apprendre une nouvelle technique : celui du freinage. Jean-Claude lui expliquait que le freinage se décomposait en trois mouvements : lâcher l’accélérateur, faire pivoter son pied droit et enfin appuyer sur le frein.

Comme exercice, il était demandé à Vatania, à l’aide de tuteurs de freiner à leurs hauteurs et entre les deux, disposés différemment.

Jean-Claude parvenait à ses fins en ensorcelant la belle Vatania de le suivre. Et, elle, comme un déclic suivait ses recommandations. L’instant devenait sérieux parce qu’il allait parler du regard et de ses conséquences. La leçon apprise serait se prémunir des dangers d’une baisse de regard et se forger un excellent regard.

Il commençait : « Avant toute chose, tu dois, j’insiste, te familiariser avec les commandes pour que tu ne doives pas délaisser ton regard de la route. Cela demande un peu d’entraînement. Et ton regard, tu dois le porter loin, très loin, au devant. Compris ?

-« Oui, c’est enregistré mais si je coince trop à droite » reprit Vatania.

-« Ne t’en fais pas, avec de l’entrainement, tu ne te laisseras plus atteindre par la sensation d’étroitesse. Je voulais te rajouter qu’il faut absolument que tu bouges ton regard lorsque tu conduis. C’est pratique pour éviter l’effet tunnel où, si tu fixe trop un point, tu as l’impression que les côtés sont flous. As-tu entendu parler des angles morts, Vatania ? »

-« Non, mais je suis intéressée d’en apprendre davantage. C’est quelque chose de dangereux ? »

-« Tout n’est pas visible, malheureusement. Et, tu devras te mouvoir sur ta place de conducteur pour voir là où les rétros ne te donnent aucune information axée sur l’arrière de l’habitacle de gauche à droite. C’est important de le savoir quand un obstacle rentre dans cette zone. Le mot d’ordre, c’est de regarder les angles morts en penchant ton corps afin de vérifier. Mais, maintenant, le voitures sont équipées de caméra ce qui réduit considérablement les angles morts. Je te donne un exemple : une petite bicyclette à l’arrière de la voiture en mode stationnement. As-tu compris ?

-« Oui, je sais et c’est vrai ce que tu dis. Je ne vois pas partout mais, je pense qu’avec le temps, je réduirai ces zones. Je veillerai à me pencher pour vérifier en ayant l’image mentale de la voiture en mouvement. Merci.

-« Entraine toi. Par exemple, tu peux très bien peaufiner ta technique du regard en plaçant des pions dans les endroits non visibles et à l’aide de tes vitres latérales et en te penchant, identifier l’objet. Ce n’est pas difficile, vois-tu, juste des petits trucs croustillants pour ton petit déjeuner. Que pouvons- nous ajouter ? Porte ton regard loi devant. Quand tu montes en voitures, identifie les obstacles potentiels et cherche des échappatoires par un regard décidé.

« Merci, Jean-Claude, je tenterai d’appliquer cela en conduisant. C’est très pratique, en fait. J’ai l’impression de vivre la conduite bien que je sois toujours sur le parking de l’auto-école. »

-« Je suis convaincu que tu deviendras une excellente conductrice. C’est imminent, on va passer à la route, encore un petit briefing sur les virages et puis nous serons parés. Veux – tu encore faire ce petit effort ? »

Vatania répondait par l’affirmative et, enfin, elle voyait son moniteur lui faire confiance. Car, celle-ci était importante avant de prendre la route. Mais, avec Jean-Claude, les choses se passaient bien et elle était tout ouïe pour la suite et se préparer dans sa jeune carrière de femme libérée des contraintes physiques et éprouvants de la mobilité dépendante ; dépendante pour les autobus, de la distance et des effets indésirables sur son corps. Elle se disait : « Vivement la voiture ! «

Jean-Claude reprenait ses passages explicatifs et décidait de poursuivre de façon allègre sans dévoiler les secrets de sa vie privée, à la fois tumultueuse et dramatique.

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