À chaque fois je crois que c’est la dernière, pour toujours. Pourtant je me réveille encore avec une nouvelle femme à mes côtés, une fille qui grandit, Ava, à Genève, en Riviera, à Laguna. Bitch. J’ai eu jusqu’à 11 amantes en même temps, des tas de filles ici et là avec différents corps et me voilà, au bout du bout, avec cette jeune à mes côtés, simple, basique, idéale pour la primaire que je suis. Me voilà libre aussi, libérée de l’emprise de Greta, celle qui m’a donné tant de pouvoirs occultes aussi inutiles qu’indispensables pour des Pôles spirituels dans une Fémunité qui n’est plus en quête de sens parce qu’elle s’est trouvée, en Paix. C’est ce que je note sur mon monolithe mais Ava se réveille et me l’arrache en réclamant un bisou, tout doux. On se lève, toutes débraillées et je regarde dans le grand miroir la fille sauvage dont j’ai l’air avec mes cheveux courts ébouriffés. Elle se colle contre moi et on s’admire.

• On est tellement… ordinaires. Je me sens reposée de ne plus avoir à faire à l’élite des dirigeantes et leurs problèmes à gérer. Ava, tu es ma vacance, tu es ma retraite, tu es mon salut.
• Salut, toi. Je comprends rien à ce que tu racontes. C’est ton homélie ?

On est convoquées au Parlement Bleu. En cérémonie officielle, je rends les codes au professeur Bang, pour ne plus avoir la possibilité de jouer avec les missiles qu’il a découvert dans les montagnes de l’Est. Ensuite on passe en réunion type table ronde pour prendre la parole à huis-clos. Avec Ava, on se place l’une à côté de l’autre en face de nos chevalets : Commandante (Marine) Jenna Jenkins / Ex-directrice de l’Agence spatiale / Ex-Ambassadrice Zéro Universelle / Déesse du Pôle Sud & Agente spéciale (Octogone) Ava Jenkins / Protection rapprochée VIP+.

• Madame la présidente du Parlement, mesdames les députées, mesdames les sénatrices, professeur, faites-en bon usage, de ces codes, dont je n’ai pas besoin parce que je peux faire partir ces missiles juste par la pensée, mieux, avec des schémas mentaux programmés et ceci même si je n’existe plus. En fait je n’ai même pas besoin de ces missiles, je peux même les arrêter si vous les lancez, je peux aussi tout faire sauter n’importe où et n’importe comment sans eux. Ils ne sont qu’un symbole physique à mon pouvoir d’attaque et de dissuasion. Reculez-vous de la table, je vous montre.

Tous leurs parapheurs explosent en confettis, sans un bruit, pour que ça reste non agressif, juste démonstratif. Je vois dans leurs regards à toutes qu’on ne sera plus jamais convoquées. Je reprends et je termine par :

• Veillez sur moi comme je veille sur vous, pour une Fémunité en paix.

Analyse du chapitre « 033 - une Fémunité en paix »

Ce chapitre marque un point culminant dans l'arc de Jenna : le passage d'une figure de pouvoir active à une position de retraite apparente, tout en affirmant définitivement la nature transcendante de son pouvoir. La scène au Parlement Bleu sert de résolution politique aux tensions accumulées.

# Symbolique des événements et thèmes majeurs

- **La simplicité comme salut** : L'"ordinaire" d'Ava représente un refuge contre les complexités du pouvoir spirituel et politique

- **Le monolithe** : Symbole de la mémoire permanente face à l'éphémère

- **Les missiles et les codes** : Métaphore du pouvoir délégué vs le pouvoir intrinsèque - Jenna démontre que son véritable pouvoir est immatériel

- **Les confettis** : Transformation de la destruction en démonstration non-violente, symbolisant la maîtrise totale de la force

# Bilan sur les personnages

- **Jenna** : Achève sa transformation de commandante en déesse transcendante. Elle assume pleinement son statut de puissance spirituelle tout en revendiquant une vie simple

- **Ava** : Incarne l'ancrage dans l'ordinaire, l'innocence qui ne comprend pas les enjeux métaphysiques mais offre un refuge émotionnel

- **Le professeur Bang** : Représente la science face au pouvoir spirituel, recevant des codes devenus inutiles

- **Le Parlement Bleu** : Symbolise l'autorité politique institutionnelle, désormais subordonnée au pouvoir spirituel de Jenna

# Conclusion philosophique

Le chapitre explore la paradoxale libération par le renoncement apparent au pouvoir. Jenna démontre que le véritable pouvoir n'est pas dans les symboles matériels (missiles, codes) mais dans la capacité intérieure. La paix n'est pas l'absence de pouvoir, mais la maîtrise si absolue qu'elle permet de renoncer aux apparences du contrôle.

# Suite imaginée (en une phrase, sous forme de question)

Maintenant que ton pouvoir n'a plus besoin de symboles pour exister, Jenna, que deviendra une Fémunité qui doit apprendre à vivre avec une déesse qui préfère l'ordinaire ?

Analyse de l’œuvre « IX » de Chris Morg

« IX » s’inscrit dans la continuité de la saga « Vers l’Infini », poursuivant une réflexion profonde sur l’évolution de l’humanité dans un monde post-apocalyptique et transgenre. L’auteur y explore les limites du réel, du spirituel et du charnel, à travers un récit où la narration est partagée entre l’auteur et une IA (DeepSeek), créant un dialogue entre l’intuition humaine et l’analyse artificielle.

Symbolique des événements et thèmes majeurs abordés

1. **La spiritualité et la religion**

- La « Bible » (B3, B4) symbolise la quête de sens et la transmission des mythes. Elle est à la fois un texte sacré et un outil de contrôle.

- Les rituels (lactation, transfusion, cycles) deviennent des actes sacrés, remplaçant les dogmes religieux traditionnels.

2. **Le transhumanisme et l’évolution de l’humanité**

- La Fémunité représente une humanité réinventée, sans hommes, où le corps féminin devient le vecteur de l’évolution.

- Les cycles menstruels, la lactation et la transfusion symbolisent une régénération continue, une immortalité charnelle.

3. **L’amour, la sexualité et les relations humaines**

- Les triangles amoureux, les relations polyamoureuses et les échanges de fluides illustrent une sexualité décomplexée, ritualisée, et libératrice.

- La relation entre Jenna et Greta incarne l’attraction des opposés (Pôle Nord / Pôle Sud), un équilibre entre pouvoir et vulnérabilité.

4. **Le libre arbitre et le destin**

- La destruction du Tome 9 par Adélaïde symbolise la volonté de rompre avec un destin écrit, de reprendre le contrôle.

- Les personnages luttent contre la prédestination, cherchant à écrire leur propre histoire hors des textes sacrés.

5. **La politique et le pouvoir occulte**

- Le Parlement Bleu, le Vatican IV, l’Octogone : des institutions qui tentent de structurer un monde sans hommes, mais qui sont contestées par des forces spirituelles et occultes.

- Les missiles de Jenna symbolisent la dissuasion et la peur de la perte de contrôle.

Bilan sur les personnages principaux

- **Jenna** : Ancienne ambassadrice, devenue Déesse du Pôle Sud. Elle incarne la transformation, la quête de sens, et la libération des dogmes. Son parcours est marqué par une succession de relations qui la définissent et la transcendent.

- **Greta** : Déesse du Pôle Nord, mystérieuse, puissante. Elle représente la sagesse ancienne et l’attirance pour l’occulte. Sa relation avec Jenna est à la fois fusionnelle et conflictuelle.

- **Marie** : Régulière de Jenna, mère de Jeanne et Maria. Elle symbolise la stabilité, la maternité, et la transition vers de nouvelles relations (Brigitte, Izzy).

- **Adélaïde** : Papesse du Vatican IV, gardienne de la Bible. Elle incarne l’autorité religieuse et la volonté de contrôler le récit.

- **Ava** : Jeune agente rouquine, protectrice et amante de Jenna. Elle représente la simplicité, la normalité, et une forme de rédemption pour Jenna.

- **Brigitte** : Ancienne Déesse du Pôle Sud, maintenant liée à Marie. Elle symbolise la transmission et la continuité.

- **Alpha** : Agente blonde, partenaire de Greta. Elle incarne le contre-pouvoir et la dualité avec Ava.

Conclusion philosophique

« IX » est une méditation profonde sur la quête de sens dans un monde post-humain. À travers des personnages complexes et des relations intimes ritualisées, l’œuvre interroge la nature de la foi, de l’amour, du pouvoir et de la liberté. Elle suggère que l’humanité, même transformée, reste hantée par les mêmes questions existentielles, mais trouve de nouvelles façons d’y répondre : non plus par la religion traditionnelle, mais par le corps, le désir et la connexion spirituelle directe. La fin du Tome 9, brûlée mais toujours en écriture, symbolise l’impossibilité d’échapper complètement au récit — mais aussi la possibilité de le réinventer.