Au Service de son mari

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— Ma chère épouse, la première leçon va démarrer bientôt. Va d’abord te rincer avant de manger.

Mes paupières s’ouvrent difficilement et je me lève ensommeillée. Sergio a déposer un sac déjà ouvert sur la table basse. Il finit de monter une caméra sur un trépied puis se sors un collier et le fouet.

— La première règle consiste à ne jamais me faire attendre ma petite femme. Elle devrait déjà être dans ta tête depuis qu’on est ensemble.

Il claque le fouet et je me douche avec le gant comme je peux. Mon corps me fait mal, je prends mon temps surtout à la dernière marque. Ses doigts parcourent mon dos creux, relève mes cheveux pour déposer un baiser.

— Tu es magnifique ma chérie. Chaque blessure te bonifie et m’excite.

— Merci Sergio…

— Chut, ne remercie pas. C’est normal. Laisse ma marque s’embellir et à genoux devant la caméra.

Il retire le gant pour caresser mes fesses, signe que je dois y aller. Une gamelle de chien devant l’objectif. La lumière s’allume, il se place sur le côté pour me placer la laisse.

— Une semaine de petits films entre nous. Tu vas les revoir pour corriger tes possibles erreurs et devenir parfaite. Deuxième règle, la plus importante, te taire. Troisième consigne, ma bonne épouse est là pour satisfaire mes désirs sous peine de punition. Compris ? Un bon début. Alors, action !

Il m’encourage par une caresse sur la tête à manger avant de coucher avec lui. C’est la première fois qu’il me prend dans cette position. Mes larmes silencieuses fixent l’objectif. Pas la peine de devoir me revoir, c’est déjà humiliant tel quel !

Durant ces jours prochains, ce sera la même étape. Même autre rituel. Et puis, une semi-liberté, pour la deuxième semaine. Je peux marcher debout, le suivre dans la cuisine du sous-sol.

Je retrouve des gestes en coupant et cuisiner des légumes, du poisson ou de la viande. Ma mère m’avait apprise entre rire et anecdotes sur le voisinage. Si elle savait que dans cette pièce aussi froide que les autres, dans cette cuisinière du moyen-âge, je dois servir en plus mon mari, être à genoux à ses pieds, recevoir des félicitations et tout ranger en temps impartit ?

J’ai subis qu’une punition après le premier repas du midi. J’avais pas été aussi vite et en plus, une assiette fût mal lavée…Plaqué contre l’évier, mes fesses ont connu ce qui pouvait me faire endurer de pire. Violent, imprimer dans ma chair comme la marque. Sans prévenir, j’ai saisi et j’étais punis de repas et même de quoi me laver pendant les trois jours suivants. Je vis au loin tout ce cirque, je reste docile, muette, me parlant le soir dans mon lit.

— Bien, tu sais tout faire d’une bonne épouse ma Marta. Le repas, le linge, me faire plaisir et bientôt, il y aura nos enfants.

Il s’installe à mes côtés, baisant mon front. J’ai mis de côté son projet fou. Il désire qu’une fois que j’aurais terminé mes purges personnelles, une fois démarré enfin mon poste d’Elue, je vais tuer Nicolas ainsi que tout les autres membres. Il voudrait brûler la Rose pour donner naissance au cycle du Serpent avec nos enfants.

— Mon amour…

— Je t’ai pas demandé de parler hors, je te l’accorde cette fois ci. Par contre, on fait vite, il te restera une dernière semaine pour manier les armes et te préparer. Ne bouge pas du lit, ça par contre, je te l’interdit.

Il continue de cajoler mon front tout en me rappelant que mes membres soient écartés. Son œil noir me paralyse. Il en profite pour me faire plaisir.

— J’adore te voir prendre passion ardente pour nous ma chérie. Tu le sais que chaque matin, dès mon arrivée, avant même de pouvoir manger, ton corps doit se tendre de sensualité pour ton mari.

— J’ai plaisir à t’accueillir comme ça mon ange.

— Dit le plus avec passion ! Combien de fois je te le dis !

Il m’étrangle presque tout en explorant plus loin. Il me relâche quand il a obtenu mes mots. Je simule, c’est évident qu’il s’en rend compte….

— Pour revenir à tes questions, tu as cinq seconde.

— Deux. Ma sœur est dans le Cercle, je ne veux pas lui faire de mal ! Et, si j’ai saisi le but du Culte de La Rose, pour toi, enfin pour nous, tu cherches à faire passer quel message ?

Il se retire pour serrer mes joues sans émotion avant de rire et de m’embrasser.

— Le Serpent coulera dans le sang de nos enfants. Son venin, sa froideur et notre amour sera là comme ton cœur, à créer une communauté de tueurs à gage. Des êtres implacables pour le bien de l’Humanité et rendre justice à des gens insatisfaits d’une société corrompue. On ira sélectionner à peine cinq autres serpents pour agrandir nos rangs. Dès les petits assez grand, ils suivront notre route. Tu sais, Nicolas a eu raison de croire en toi. Ton organe est un bijoux technologique de vingt ans d’avance au moins. Tu es née pour servir des causes nobles.

— Sergio…

— Le projet de ton oncle aura fait son temps et avoue le, tuer pour des idiots puissants au nom de quoi ? Tu m’appartiens à vie ! Tu fût mise sur ma route et ta sœur serait morte bien avant. Tu veux la sauver ? Elle mourra à cause de toi, non par ta main si tu n’oses pas mais par sa faiblesse de croire qu’elle peut venir reprendre ce que je suis en train de façonné ! Assez ! Met ce que j’ai déposé et rejoins moi en bas, deuxième étage !

Il quitte la pièce en claquant la porte. J’y vois plus clair et pourtant…c’est surtout impossible que j’ai demandé à retirer la vie ! Comment puis-je avoir retrouvé l’espace d’une micro-liberté, les mêmes effets post-greffe ? Je repense à la lettre et les petits mots…Qui est vraiment l’auteur ? Et si, je m’en fichais ? Plus je reboucle mes souvenirs, plus je m’enfonce plus que nécessaire.

Faut que je me saisi d’une possible autre liberté. Sans doute, que c’est une épreuve dans laquelle, je devrais revenir au club, ou chez Sergio ? Ou ici….

— Tu es plus belle sans qu’en tenue de quartier.

Je me suis habillé sans réfléchir. C’est en voyant une grande glace à côté de la croix et du braséro, que je me sens bizarrement mieux. Un vague autre souvenir surgit. Un clip avec des potes vers mes seize ou dix ans, rap dans une cité. Une jeunesse envolée, en survêt, rebelle, fumant de la weed parfois, buvant aussi pour échapper un peu à la pression de mes vieux.

— Bien, tu vas d’abord citer ces mots. Garde ton rôle, rappel toi du théâtre. Mains dans les poches, regard de défie. Je suis belle, je suis sûr de moi, je suis la plus belle épouse, maquillant les crimes et muant à chaque fois. Six fois.

Six fois qui pulsent dans mon crâne. Docile mais pas perdante. Mon envol n’est pas loin. Je le sens dans mon être. Sergio le ressent aussi que j’ai de la rage. Il me tend un flingue et me guide pour viser.

— Pas de balle pour le moment. Tu es magnifique ma femme. Bien, six fois aussi. Docteur Ortega, une joie de vous revoir. Mon nom vous semble banal, hélas vous en savez déjà trop. La mallette ou je vous saigne la cervelle ! Merci, c’est parfait. Ho, avant de partir, que votre sang coule au nom de la Rose !

Et puis, après ces petits jeux, dans la même pièce, avec des billes, je tire. La semaine s’écoulera et tout sera intégrer dans ma nouvelle mémoire. Il me rends belle pour être froide et c’est lui avec Nicolas, que je saignerais par mes mains. Au nom des anonymes greffés, au nom de ma sœur, au nom de moi, Marta Ramos, la Rose Rouge.

….

«

Au nom du Cercle, désormais, le club et nos réunions sont clos. L’Elue et le maître ont besoin de célébrer loin du pays, leurs amours. La durée effective sera d’un mois.

Signé : Le Grand Maître »

Le message est défroissé à force de relecture. Je me souviens dès le lendemain, porte close. L’appel à quelques employés puis ce papier dans ma boite lettre, confirme bien mes dernières intuitions.

Hélas, le détective n’ayant rien trouvé de concluant, a dû stopper ses recherches par l’approbation de l’avocate. En plus, le Docteur Ortega est toujours à l’étranger pour ses conférences. Tout est au point mort. Ajouté que je ne dois plus rentrer dans le cercle, l’avocate m’a rappeler à l’ordre que ce que j’ai accomplie était certes louable mais dangereux et illégale car ces preuves avec mes noms, ne sera pas recevable. La justice pourrait conclure que j’ai intégrer volontairement le cercle. En plus, je n’ai aucune blessure…

Mon poids étant trop lourd a supporter, je le libère à Carmen quand je l’invite à dîner dans mon appartement. Même à Roberto, je n’ose le perturber. Il est redevenu presque absent et heureusement que ces amis l’épaule. Moi, je m’occupe de mes parents auquel j’ai réussi à tous leurs dires.

« Tu as fais ce que tu as pu, on te remercie de n’avoir jamais rien lâcher. On est si vieux, on aimerait en faire plus. Merci d’avoir tout avoué, de nous avoir protégé. Tu es pardonnée de ce long silence »

« Marta va rentrer, j’en suis persuadée. On viendra quand l’avocate aura des nouvelles. Si je pouvais le flinguer ton frère ma chérie et aussi ce dingue ! «

J’avais juste sourit en larme avant de les enlacer. Marta oui, tu reviendras ma petite sœur. Et plus personne ne lâchera.

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