Le coup de Maître

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La cible en sac de pommes de terre, prendre très cher allant en pleine tête. Trois heures que je répète mon personnage. Trois heures que j’use une myriades de vrais balles avec mon discours.

— J’ai soif mon cœur. Je voudrais une pause.

Il n’a pas dit un mot, sa démarche mains dans le dos à tourner autour de moi m’a foutu la pression. Je m’attends à être repris à l’ordre. Moi, qui pensais que ma bonne volonté valait bien ce droit.

Sergio retire ma capuche, remet bien mes cheveux en touchant ma sueur. Puis, il prend le flingue et me prend le bras pour m’emmener devant la croix.

— Pardon mon cœur…j’ai oublié la règle mais….

— Nue.

Il jette l’arme à terre pour croiser ses bras, ses yeux pétillent d’impatience. Une semaine où je n’ai subis…j’appréhende. Le feu est éteint alors dois-je rester juste attachée ? Trop simple pour lui.

Il enjambe le tout pour bien me fixer. Puis sors du sac de munitions, des petites clochettes. Comment il peut être aussi inventif ? Mes poignets, mes chevilles les portent désormais. Puis, il retire sa ceinture lentement, je bouge à peine, un premier coup sec sur mon ventre maigre. J’ai beaucoup maigrie, je l’ai vu pour la première fois dans le miroir.

— Le silence en acte est plus magnifique que de te punir par mes mots ma chérie. Tu as bien travaillée et tu as loupé l’immense gloire de prendre ta pause pour les deux heures d’attentes avant que Nicolas t’embarque pour la première purge. Résiste ma serpentine, le moindre léger mouvement, tu vas payer.

Les minutes passent, les cloches tintent au moins quinze fois et chaque recoin de mon corps est marqué. Alors, je respire, ferme les yeux pour m’endormir. Il me le refuse ! Le briquet allumé contre le têtons droit quelques secondes me pousse un hurlement.

— Reste éveillé ma chérie, tu perds du temps.

Il allume sa cigarette puis sèche mes joues heureux. Par chance, mon sein n’a aucune trace. Il me nargue plus tard en buvant une grande bouteille d’eau.

— Tu as soif ma chérie ? C’est bien, tu résistes et déjà une heure de passer. Je mérite un cadeau non ?

Il me libère et je m’agenouille pour obéir. Il en profite heureux comme toujours puis me donne le reste d’eau sans que je doive le faire moi-même.

— Super ! Je vais prévenir ton oncle que tu es avance. Rhabilles-toi ma superbe épouse.

Sa caresse dans mes cheveux est le signe de trop. Tout le contenue va bientôt se déverser. C’est à peine ses premiers pas sur le palier, que je réunie toute mon énergie, ma Marta intérieur, imprévisible, calculatrice aussi, attrape l’arme pour tirer.

— Merde !

— Quelle petite idiote !

Il a raison, je n’ai pas rechargée et il a eu le temps de revenir pour m’étrangler à moitié à genoux. Ses mains sont trop puissante, j’aurais dû attendre et le tenter d’abord mon oncle dans la voiture !

— Tu devrais nous remercier pour te rendre la vie ! Ton mari en plus, moi ! T’aime, te rend désirable, unique et l’Elue pour nous autant que le culte ! Pourquoi voulais tu me tuer ?! Répond !

Je suffoque à terre, en larme et son coup de pied dans mon dos me fais toucher par terre. Il s’acharne de trois de plus avant de me bloquer. Mentir, la seule porte de sortie.

— Pardon chérie, j’ai cru voir ma cible…

— Hum…cette raclure. Bon, il est vrai que tu n’as rien avaler en trois jours à part du pain. Allons à la cuisine, à quatre patte, tu mérites la laisse sale fille pour ne pas avoir, une fois de plus, patienter ! Perdre ton mari, tu aurais perdu ta vie.

Il ressors sa ceinture pour me serrer plus fort et d’un coup sec me relève pour le suivre. La première fois que je descend les marches, ce n’est pas pratique, douloureux.

— Là ! Une vilaine fille mérite de s’installer à mes pieds. Je ramène le repas pour ton roi et ta gamelle.

Pour simple menu, du pain à l’eau. Lui, du poisson avec des légumes et du vin. Ma liberté restera à jamais impossible. Je suis trop faible, trop peureuse…je mérite bien tout ce qui m’arrive.

— Mon Elue en chienne ? Qu’a-t-elle fait encore pour mériter pareil punition ?

Mon oncle retire ses gants pour s’installer en bout de table. Il se sert du vin tout en m’observant rieur. Sergio lui raconte les dernières leçons.

— Confondre un traite maigrichon à son superbe mari, c’est bien adapté Sergio. Bon, un texto et tu penses qu’elle peut vraiment revenir en héroïne ta femme ?

— Chérie, prouve à ton grand Maître, oncle, le sauveur de ton âme, ta dévotion au Cercle.

— Mon oncle….

— Recommence ! Dans ses yeux !

Il m’étrangle presque, je gémis et recommence plus sûr de moi.

— Grand Maître, mon sauveur. Je sais combien ce traite risque de vous nuire dans les années à venir. Vous m’avez implanté un bon cœur qu’il l’a corrompu pour sa gloire personnelle, au nom de sa passion criminel. Ce soir, sa cervelle touchera les murs de son bureau et l’honneur de la Rose sera protégée par ma dévotion, mon silence. Je suis votre Elue, mes mains sales pour vous.

— Ma Rose Noire…en route !

— Sa tenue est en haut Nicolas. Sauf si…

— Un manteau fera l’affaire. Dans ses yeux dansent parfois l’hésitation. Elle te suis en positon, je suis…garé un peu plus loin.

Le vent souffle dehors sur les carreaux. Aucune envie de sentir la terre humide, les insectes et entendre les hululements…

— Prend là, je te l’a laissé, je vais tout ranger. On se retrouve au club, chez moi.

— Parfait. Merci.

Un animal, après l’objet des fantasmes de Sergio. Mari, jamais, je me le suis radoter, jamais je le nommerais de mon plein grès ! Cinq ou sept mois, où j’ai bien tout compris, seul Roberto peut montrer le vrai amour. Il me manque et je ne pourrais d’ailleurs supporter…non, j’ai pris la carte du Diable le jour de sa tournée, je paye tout ce qu’il m’arrive.

Tout, après tout, après avoir été une prostituée, un sujet devenue l’Elue, puis une droguée, une fausse Elue bis, une épouse docile muette, me voilant en chienne pour devenir une tueuse de sang-froid. Je suis tout et rien à la fois.

— Tu vas me manquer ma chérie, j’aimerais voir ça, tu verras une fois goûter, on a envie de recommencer.

Il embrasse mon front avant de tendre le bout à mon oncle qui a remis ses gants. Sans d’autres paroles, il m’embarque au cœur du froid glaciale, je sens bien de la mousse puis, peut-être des araignées. Enfin, sa voiture, une berline noire garée sur un chemin. Il retire ma laisse pour ouvrir la portière avant et me donner un manteau de fourrure marron :

— Debout, met ça, monte devant, pas un mot. Durant l’heure de voyage, compris ? Bien.

Dès que je suis assise, il referme derrière moi et s’installe à mes côtés. De la boite à gant, il sors de menottes pour m’attacher une poignée à la porte avant. Il met ma ceinture et ferme mieux la veste pour cacher mon intimité.

Le silence est lourd, il se concentre sur le trajet et je pense à ma mère d’un coup. Jusqu’à maintenant, la relation entre elle et mon oncle, ne m’avait jamais effleurée. Pitié que ma sœur ne dit rien à nos parents, surtout justement ma pauvre mère…Elle serait terrifié de découvrir que l’origine de ma disparition vient de ce monstre.

Soudain, l’évocation des souvenirs de jeu du médecin pendant son premier passage surprise, m’éclaire mieux. Mon cœur devenu malade…et si, entre mes six et huit ans, il avait injecté discrètement un produit pour permettre plus tard, d’avoir cette machine mécanique digne de Terminator ?

Et Ortega ? Et si, la vrai vérité était qu’il était obligé de me greffé en se souvenant de mon nom, il avait pu avoir peur, appeler mon oncle pour que ce dernier le menace de…Trop de théories autant que l’intuition que Nicolas n’avait jamais eu de greffe…Mais alors, pourquoi ces greffés sacrifiés ? Pourquoi serais-je celle attendu ?

— Nous y sommes mon Elue. Dans cette villa isolée, dors seul la cible. Tu dois retrouver la mallette et le flinguer aussi, du sang sur toi. Ensuite, dernière épreuve, rentrer au bercail d’ici deux jours. On s’en fiche si tu vas boire un verre ou voir ce marcassin qui te servais de petit ami. Attention, tu nous ai dévoué, souviens-toi. Minuit dans deux jours au club. Si jamais, tu as du retard, il n’y aura pas que toi qui va y passer en premier. Une fois terminée avec ta carcasse, tes parents et ta sœur seront brûlés vifs.

— Je serais là. Mais, laisse ma famille au loin et les autres aussi.

— L’argent à une odeur appétissante ma Rose Noire. Je me salis jamais mes mains mais eux, le feront par peine.

Je suis libre, une autre flingue sortie de la poche de mon oncle dans mes mains. Je sors tremblante sans mon costume. Sans mon ancienne peau de rebelle, seule dans le noir désormais. Les phares n’y sont plus et je ne saurais rentrée là-bas si nécessaire.

Un coup de Maître, ils sont tout calculés à la perfection. Et moi, je ne sais plus accomplir de tels choses. Alors, je tâtonne parmi les arbres, cherche l’étincelle, discuter avec le cardiologue pour qu’il l’appel la police ?

Une lumière dans le salon, il dois bosser tard. Je contourne la maison, me retournant d’angoisse à l’idée que les deux bourreaux m’ont suivis. Enfin, une ouverture à la fenêtre du premier étage. Je me faufile, range l’arme dans ma grande poche droite et commence ma recherche.

— Marta ?!

Ma main touche enfin le but, déposé au-dessus d’une armoire en vitrine. Le Docteur m’a surprise, je reste paralysé. En pyjama, il se rapproche les mains en l’air et tente de discuter calmement :

— Je sais ce que tu fais. Je suis une victime aussi d’eux. C’est eux qui t’ont greffés, ok j’ai obéit par peur…Je peux tout t’expliquer comme le changement de traitement refusé pour tes effets qui était dût plus à….

— Ta gueule !! Assez !!

— La police va comprendre, dedans, toute les preuves pour les arrêter. J’ai mis du temps, trop de temps c’est vrai pour….

— Espèce de lâche ! C’était avant qu’il le fallait ! Avant !

Il ne bouge plus, je tiens la mallette précieusement dans mes bras. Tout se mélange, la colère, les souvenirs du procès, Sergio, Nicolas, Adela et….

— Marta, tu es venu à cause d’eux. Je m’excuse des silences, mais tu connais forcément les chantages, les menaces sur les proches…Donne, on va téléphoner, témoigner ensemble.

Il revient à la charge tendant sa main gauche. Enfin, mon cris de désespoir s’abat sur lui, je lui décoche un grand coup avec la valise. Il tombe en arrière contre le meuble, les brisure de verres partout et sur lui. Du sang…du sang coule sur le tapis bleu…aucun sur moi.

Mais, si on m’arrête, qui va me croire ? J’ai tué pour délivrer des infos ou tuer vraiment pour protéger ? Un autre coup de génie des autres. En prison, deux jours pour me retrouver, deux jours pour me condamner. Ils voulaient me briser, me faire croire que je suis spéciale, je suis juste…folle. Ils seront partis, pour détruire trop jeunes filles et jeunes hommes….

Ils savent que je retrouverais pas le club, on a roulé une heure dans le noir, au nord ou sud ? Alors, je fuis, avec les preuves. Je cours avec ce que j’ai de force pour me retrouver sous un pont d’un ruisseau. Le matin levant, des noms, des lettres échangés, des photos…

Une deuxième slave de mensonges, tout j’avais raison avec ma parano, avec le procès…Et la lettre étrange vient du médecin. Il a même écrit qu’il savait que les petits mots venaient eux de Sergio et Nicolas.

Dans une dernière rage, je referme la boite d’horreur pour la laisser couler avec mes larmes. Personne ne sera condamné, ces êtres sont bien des ombres, insaisissables, froid et iront ailleurs. Je n’ai envie de me battre…ils m’ont tout pris. Ma sœur ! Il faut que je rentre la prévenir de ne plus rien entreprendre, de protéger nos parents et toute l’école ! Ensuite, j’irais fanée dans une autre dernière nuit.

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