Chapitre 28 : Pommes de terre sautées

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Il rangea le bijou dans sa poche et sortit un préservatif.

- Je préfère me protéger, je n'ai pas envie que l'on m'arrête en me retrouvant à cause de mon ADN. Et puis on ne sait jamais les saloperies que l'on chope après ça dans ce genre d'endroit. Pas envie d'avoir un gosse d'une salope comme toi.

Il ne prit pas la peine de se dévêtir, sortant juste sa bite turgescente et rubiconde qu'il habilla de la protection en latex.

- Ne m'en veux pas, je suis pas très porté sur les préliminaires et tu m'excites trop comme ça petite pute.

Rosa serra les cuisses et se tortilla comme elle put pour se dégager les mains. Le tissu ne semblait pas vouloir céder. Il se coucha sur elle essayant de glisser un genou entre ses cuisses. Elle serrait ses jambes ne voulant pas céder. Elle sentait son membre appuyer durement contre sa hanche. Elle essaya de le faire basculer en bougeant de droite à gauche, mais il mettait tout son poids à l'immobiliser.

- Ah tu es sauvage ! J'aime ça chérie que tu me résistes. Tu vas me faire prendre un pied d'enfer.

Le lutte dura encore, n'arrivant pas à frayer un chemin avec sa queue, il glissa une main entre eux pour le glisser dans les replis de son sexe.

- C'est bien sec tout ça.

Il ressortit sa main, cracha dedans et reprit ses mouvements. L'intrusion brûlait et blessait les parois de jeune femme. Elle sentait monter les larmes tant la douleur et la sensation l'horrifiaient. Elle se débattit avec force.

- Arrête bon sang !

Il la gifla avec force l'assommant à moitié. Elle relâcha la tension dans ses cuisses, il en profita pour y glisser un genou. L'ouverture étant faite, il n'eut aucun mal à se placer entre ses jambes. Rosa se sentait impuissante, elle ne ferma les yeux essayant d'échapper à la réalité. Elle ne se rendit pas tout de suite compte du bruit dans le couloir, des cris, quelques coups de feux. L'homme jura et voulut continuer.

- J'ai payé assez cher ces conneries, je te baiserai quoi qu'il arrive.

Alors qu'il avait placé sa bite à l'entrée, qu'il essayait de forcer, la porte s'ouvrit avec violence. Le poids de l'homme s'envola. Elle laissa alors les larmes s'écouler en silence. Elle tenta comme elle put de cacher son corps, les mains toujours liées. Les yeux fermés et en larmes, elle entendait le bruit des coups, les cris de protestation de l'homme qui avait voulu la violer. Elle entendait vaguement la voix d'une femme l'appelant par son prénom, on couvrit son corps avec un tissu froid qui la fit frissonner encore davantage. Quelqu'un lui demanda de la regarder, de bouger. Dès qu'une main se posa sur elle, elle paniqua ne pouvant supporter le contact. Finalement on la laissa tranquille. Elle savait qu'elle n'était pas seule, mais on ne cherchait plus à entrer en contact avec elle. Elle ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passa quand la voix revint, s'excusa avant de piquer dans son cou. En quelques secondes son corps devint coton et son esprit se perdit dans les brumes.

Elle entendait une voix grommeler près d'elle. Les odeurs et les bruits avaient changées. Tout semblait plus clair.

- ... Franchement y a que toi pour entrer à l'hôpital le jour de ma sortie. Moi qui pensais en être débarrasser me voilà ici à passer mes après-midis. Tu abuses hein, tu sais ça petite !?

La voix de Robert était un baume sur son cœur. Il allait bien, il était sorti de l'hôpital. Elle se força à ouvrir les yeux.

- Ah enfin tu daignes te réveiller ! A croire que tu n'avais pas dormi depuis des lustres. Remarque tu es plutôt palote...

Une infirmière arriva sur ce mot.

- Vous tombez bien, elle vient d'ouvrir les yeux.

Soudain tout redevint réel. Son enlèvement, l'agression, le viol... elle eut l'impression de sentir encore ses doigts qu'il agitait dans son sexe. Elle se mit alors à pleurer, un sanglot et violent qui arracha le cœur de Robert. La voir endormie sur ce lit d'hôpital était difficile, mais être aussi désarmé devant la détresse de la jeune femme était horrible. Son instinct paternel parla pour lui, il se leva et malgré les douleurs de son corps encore meurtri, il la prit dans ses bras. Rosa apprécia la chaleur des bras du cuisinier. Il avait été plus un parent pour elle en quelques semaines que sa propre mère en dix-huit ans, âge à laquelle elle l'avait vue pour la dernière fois.

- Merci d'être là, arriva-t-elle à dire après que ses sanglots s'étaient calmés.

- De rien ma belle, c'est normal. Tu vas te remettre tranquillement. Tout est terminé maintenant. Ils sont tous incarcérés et ne sont pas près de sortir de prison. Ils ne feront plus de mal et ton violeur ne pourra plus rien faire, alors qu'il cherchait à s'enfuir, il a été touché aux couilles. Il a eu ce qu'il méritait. Je soupçonne le flic d'avoir fait exprès de lui faire sauter les patates ! Et puis Marc t'attend. J'ai eu fort à faire pour le persuader de t'attendre. Il voulait prendre le premier avion pour te rejoindre.

Rosa esquissa un sourire. Un sourire qui voulait à la fois montrer sa reconnaissance mais aussi l'espoir qui revenait. Elle en avait fini enfin avec cette histoire. Elle devait juste se reconstruire. Et puis elle n'était plus seule, elle avait une formidable famille qui la soutenait. Une famille de cœur qui l'entourait avec respect et affection.

Sous les conseils du médecin, elle commença une thérapie. Elle avait encore parfois l'impression d'être suivie, mais elle était plus sereine. Elle n'avait pas réussi à remettre les pieds dans son studio et Lydia lui avait bien fait comprendre qu'elle avait tout à fait sa place chez eux. Cela faisait un mois qu'une routine s'était mise en place. Elle travaillait au restaurant, sortait peu, enfin pas plus qu'avant et surtout elle passait une heure au téléphone, chaque nuit, avec Marc. Ce jour-là, elle avait une grande nouvelle à lui annoncer.

- Bonsoir ma belle ! Comment vas-tu ?

- Super ! La critique pour le restaurant a été publiée !

Elle l'entendit rire au bout du fil. Il était au courant et était très fier d'elle. La critique était très flatteuse et la hausse des réservations était la preuve que la critique était juste. Elle lui avait raconté l'entretien qu'elle avait eu avec le journaliste culinaire. Un portrait d'elle paraîtrait dans son magazine le mois prochain.

- Je sais, je suis fier de toi !

- Au fait tu seras dispo après demain ? Vers quatorze heures heure locale ?

- Je dois pouvoir me libérer pourquoi ?

- J'aurais besoin que quelqu'un vienne me chercher à l'aéroport de Los Angeles.

- Que... Oui ! oui, bien sûr que oui ! Je serais là ! Oh Rosa tu ne pouvais pas me faire plus plaisir ! Bon sang, tu le dis pas, mais je pleure tant je suis ému.

- J'ai hâte de te revoir. Je suis au milieu de mes bagages. Au fait tu me conseilles quoi comme vêtements ?

Ils badinèrent ensuite, parlant de tout ce qu'ils feraient lorsqu'elle serait sur le territoire américain. Tous les endroits qu'il voulait lui montrer, les choses qu'il voulait qu'elle goûte. Et puis les sourires qui passaient dans leur voix gageaient de leur envie mutuelle de se retrouver pour continuer ce qu'ils avaient commencé avant qu'il ne parte.

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