14. Le songe

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Après des au-revoir un peu particuliers, où j'ai fait et un smack et une bise innocente à notre hôte, j’ai laissé Christophe ramener Alex chez lui, qu’ils puissent peut-être discuter de tout cela tous les deux.
Moi de mon côté, j’avais plutôt envie de rester tranquille, au bord de la piscine, histoire de buller sur mon bain de soleil, le corps luisant de crème solaire et réchauffé par l’air ambiant, pour faire le point sur ces jours passés à trois, et surtout ces nuits plutôt sensuelles.

J’étais en train de glisser dans une douce torpeur lorsque j’ai entendu le bruit de la voiture rentrer dans l’allée de la maison.

Il est venu directement vers moi en souriant derrière ses lunettes de soleil. Et s’est assis sur le transat à côté du mien.
Il a tout de suite entamé la discussion sur le sujet en soulignant le caractère singulier de ce week-end hors du commun que nous venions de passer.

Je n’ai effectivement pu qu’acquiescer en souriant. Il m’a alors demandé si cela m’avait plu et si c’était à la hauteur de mes espérances.
Je n’ai pas trop pesé mes mots pour lui répondre, mais il est vrai que que dans l’ensemble nous avions passé un super week-end avec Alexandre, qu’on avait bien rigolé et ensuite de but en blanc, pour le côté sensuel, j’avouai que j’avais trouvé cela, plutôt... divin.

Je lui retournai ensuite la question.

Je n’étais pas forcément très sereine en posant cette question, avec la peur d’avoir été trop loin et d’avoir déclenché un malaise chez mon homme.

Christophe prit le temps de réfléchir puis m’expliqua qu’il avait été partagé entre plusieurs sentiments. En effet, il a retiré une grande excitation et une grande fierté de m’avoir vue faire l’amour avec un autre, mais, le deuxième jour, est venu un petit pincement de jalousie lorsqu’il avait senti une trop grande connivence entre Alex et moi.

Cette confession m’a confortée dans le fait de ne pas être allée trop loin avec notre (mon?) amant, mais également, m’a fait ressentir un peu de culpabilité d’avoir eu l’envie d’y aller dans cet un peu plus loin.
Je ressortais de cette discussion un peu chamboulée. Je me sentais un peu égoïste mais en même temps tout ceci m’avait libérée et je l’assumais.

Je me relevai pour venir embrasser mon chéri, et lui montrer qu’il n’y avait que lui, et rien que lui… (enfin presque…).

Quelques jours passèrent…

Une sieste au bord de la piscine, lovée dans les bras de Morphée, Christophe était parti faire une course au supermarché du coin.
De mon côté, partie dans les limbes d’un drôle de rêve : Je me vois, nue marchant dans la forêt, pieds nus sur la mousse... je n'entends que le vent dans les hautes branches et le chant des oiseaux.
Il fait bon et j'aborde une clairière, la canicule n'a pas marqué son empreinte ici. Les rayons du soleil, filtrent doucement au travers des jeunes feuilles des arbres, qui laissent deviner de discrètes ombres chinoises sur ma peau dorée par mes séances au bord de la piscine de mes beaux-parents.

Je pensais, alors, que j'apprécierais vraiment d’être nue dans la nature, vu que je n'avais pas encore vraiment essayé. Hormis le bronzage seins nus. Mais je me disais que ça devait être un vrai plaisir de marcher nue dans la nature ou dans une rivière.

Je m'assois sur un gros caillou plat recouvert d'un matelas de mousse. Je suis en phase avec le lieu. Les odeurs de l'été sont enivrantes... et je suis assise en appui sur mes mains légèrement derrière moi.
Loin de toute civilisation, de tout regard inquisiteur ou voyeur, je laisse mes jambes délicatement écartées afin que tout mon corps puisse profiter de l'endroit et de l'instant.

C'est là qu'apparaissent des hommes nus, j'en reconnais certains, d'autres non.

Ils s'approchent de moi sans un mot, ils m'entourent en me regardant. Je me délecte de voir toutes ces... toutes ces anatomies. Je ne bouge pas, je les regarde en souriant.

Un homme s'approche. Mon homme. Le cercle s'ouvre pour le laisser passer. Il se penche vers moi, glisse un bras sous mes genoux et l'autre sous mes aisselles pour me soulever. Je me laisse faire. Cependant, au passage je sens de douces caresses de ces hommes sur ma peau, ma main pendante effleure toutes sortes de phallus, de nombrils ou de mains.

Ainsi portée, nous quittons la clairière. Presque à regrets... et nous nous retrouvons face à une porte. La porte du studio de la montagne où nous avons fêté le jour de l'an.

La porte s'ouvre. Christophe me repose et je me retrouve debout dans l'entrée.

Je vois Marcus et Sophie nus sur le canapé, l'un contre l'autre.
Je m'avance vers eux, mais la porte de la salle de bains s'ouvre et ne m'offre que cette issue... ou plutôt cette voie sans issue... j'avance doucement .

Alex est là assis sur le rebord de la baignoire, nu lui aussi. Il ouvre l'eau de la douche et la vapeur envahit l'espace.
il se lève. Christophe est derrière moi. Nous sommes tous les trois debout.. serrés dans ce tout petit espace, baignés au milieu de cette vapeur...
Je sens le torse de l'un contre ma poitrine et le sexe de l'autre dressé entre mes fesses. Je sens également un sexe contre mon pubis... je ne sais lequel choisir. Dans toute cette chaleur humide, je sens l'odeur fraîche d'un gel douche qui me rappelle l'Ardèche...
Décidément.
Coincée entre ces verges, plantée dans les yeux de mon amant je n'ose à peine bouger. Mon corps est recouvert d'un mélange de vapeur d'eau et de sueur.
Des mains, me prennent les épaules pour me faire pivoter sur place. Et je me retrouve dos à Alex et face à mon homme.
J'ai alors l'érection imposante d'Alex entre mes fesses, je fais de tout petits mouvements pour le stimuler encore.
Les yeux dans mes yeux, Christophe dit :
- Prends là.
Comme une automate, je chuchote dans la foulée :
- Prends-moi.
J'ai chaud, je transpire, j'ai tout le corps recouvert d'humidité... je suis étonnamment bien...je cligne des yeux lentement, alors que je me cambre pour mieux préparer la suite des événements.

Toute cette vapeur d'eau...
Tiens ?!
Christophe a disparu.

A sa place, face à moi, un autre homme, cet homme rencontré fortuitement dans les sanitaires du camping en Ardèche, monsieur Martin, et son odeur de gel douche, c'est lui qui me regarde à présent.

Je plante mes yeux dans ses yeux en tournant la tête sur le côté et répète plus fort à Alex :
- Prends-moi.
Le mari illégitime me passe une main sur la joue, son pouce effleurant le coin de mes lèvres entrouvertes. La caresse descend dans mon cou, comme ces gouttes de sueur et d'eau qui perlent sur ma peau.
Alexandre, fait des allers retours entre mes fesses. Des mouvements de plus en plus amples. Puis je sens sa turgescence glisser plus bas pour frotter entre mes lèvres humides.
Monsieur Martin :
- Prends-là.
Dans cette micro salle de bain, coincée entre deux hommes qui ne sont pas miens alors que je suis en passe de devenir leur... serrée comme cette verge entre mes jambes, et comme mon sein dans cette main.

Plus aucune retenue, plus aucune pudeur, du carpe diem en puissance.

Je glisse ma main sur le sexe de ce père de famille qui, bien que rien ne se soit passé, hante régulièrement mes rêves maudits... je lui dis en enroulant mes doigt autour de sa douce et chaude érection :
- C'est ce que tu veux ?

Alors qu'Alex avait présenté son sexe à l'orée du mien, alors que les premiers gros centimètres avaient déjà investi le vestibule de mon plaisir, il se retire pour reculer un peu, pour littéralement se plaquer sur mon autre orifice.

Pas de peur, ni de panique.

Monsieur Martin me répond alors :
- Non c'est ÇA que je veux… et c’est ce que tu veux, non ?
Que se passe-t-il en moi, toutes mes inhibitions sont parties et mon esprit ne contrôle plus rien, je le regarde et :
- Oui, je le veux.

Alors, ordre ou suggestion ? :
- Prends là.
Dans un souffle :
- Oui prends moi.

Et une lente et irrémédiable pénétration commença entre mes reins, je sens cette énorme sexe m'investir là où cela n'était arrivé qu'une fois..
Et encore "par erreur", oui, lors d'un rapport avec mon ex, je lui avais demandé de me prendre par derrière en pensant à une levrette, on va dire conventionnelle, il avait alors mal compris, ou compris ce qu'il voulait, je ne saurais jamais, il avait alors tenté cette approche "vraiment" par derrière, curieuse je m'étais laissée faire, du moins, en partie, car mal préparée, et très maladroite cette tentative avait été aussi fortuite que douloureuse et depuis jamais je n'avais retenté le coup.
Même si des fois, lors de caresses ou de délicats coups de langues de prodigués par mon mec actuel, ma curiosité était quelques fois revenue...
Bref, revenons à nos moutons, ou plutôt à ce troupeau de moutons qui investit ma bergerie..

Je suis remplie par ce plaisir intense.
Bizarre.
Les doigts d'Alex plantés dans la chair de mes hanches, alors qu'il fait de longs mouvements entre mes fesses, je caresse ce mari en le regardant dans les yeux.
Une main derrière son cou moite et l’autre enveloppant son sexe, tout en étant prise par ce plaisir interdit.
Bouche ouverte je lui montre cette jouissance si particulière qu’il veut voir, et je ne me fais pas prier..

Combien de temps cela dure-t-il ? Je n’en sais rien.
Ceci étant, nous tous trois transportés vers le plaisir d’une manière incroyablement forte dans cette moiteur ambiante.
Je suis en train de me caler sur la cadence des mouvements de plus en plus intense et… bestiale (brutale ?) d’Alexandre.
Cette animalité qu’il a commencé à me faire entrevoir il y a quelques jours.. Pourtant là, je me laisse faire, et même je l’encourage en roulant de l’arrière-train. Ceci étant, nous sommes tous trois transportés vers le plaisir de manière intense dans cette moiteur ambiante.
C'est fort. Pas forcément rapide mais fort.
Et je prends du plaisir, énormément de plaisir.
Alors quand cet orgasme est là, devant moi, le regard animal du mari torturé qui me jouit dessus me transcende et encore plus lorsque je reçois cette grosse quantité de son liquide sur le bas-ventre qui se met à couler le long de la jambe. Et cerise sur le pompon je reçois même des gouttes sur les pieds.
Presque en même temps je sens également en moi la jouissance de ce membre qui m'écartèle les reins...

J'ai souvent rêvé de cet acte interdit. Mais il venait souvent dans le cadre d’une soumission douloureuse ou comme un acte forcé mais là, dans ce rêve, bien au contraire, un désir, du plaisir... un fantasme caché ?

Refermons cette petite parenthèse analytique

Je me retrouve donc seule, nue et souillée dans ce bain de vapeur.
Je ressors de la salle de bain, Marcus et Sophie enlacés, me sourient d’un air vicieux et complice.
Je ne m'arrête pas et franchis le seuil de l'appartement pour me retrouver de nouveau dans la clairière, seule.
Je m'allonge sur la mousse, je me caresse la peau avec la semence de Monsieur Martin tout en sentant couler entre mes fesses celle d'Alexandre...

Je me réveille au bord de cette piscine, toute en sueur. Je suis extrêmement troublée et... perturbée par ce rêve.

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