L'ASP

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Les trois motos parcourent l'autoroute à la vitesse du vent. C'est grisant de sentir ce dernier sur tout son corps. La cape reposant sur mes épaules suit mes cheveux dans leur danse folle. Noëmie me l'a prêtée, craignant que je ne prenne froid avec mes vêtements abîmés et salis par l'accident. Mon pantalon est déchiré aux genoux. Je peux encore facilement faire passer ça pour un goût vestimentaire, mais comment expliquer les dégâts subis par mon T-shirt ? Je me penche à l'oreille de Gwenn, sur le véhicule de laquelle je suis installée, pour lui crier :

- Nous devrions nous arrêter quelque part pour que je me change ! Je pourrai ainsi rendre à Noëmie sa cape !

- Nous serons contraints de nous arrêter pour faire le plein et nous reposer ! Nous te trouverons des vêtements plus appropriés à ce moment-là !

En milieu de journée, nous entrons dans une ville longée par un fleuve. Les trois motos s'arrêtent dans une station-service. La capitaine de l'ASC ordonne à Noëmie :

- Escorte-la dans la boutique de vêtements la plus proche. Je vous veux de retour aussitôt qu'elle sera changée. Nous ne sommes plus loin de Gap, maintenant. Il ne nous reste que deux ou trois heures de trajet.

La jeune femme acquiesce et nous nous éloignons. Pendant qu'elle marche à mes côtés, elle me demande :

- Nous nous sommes présentés, mais nous ne connaissons toujours pas ton nom. Comment t'appelles-tu ?

- Jessica.

Nous entrons dans une petite boutique, que je parcours à la recherche de vêtements adaptés. Il me faut quelque chose de confortable dans lequel je pourrai me mouvoir à mon aise. J'opte donc pour un pantalon bleu marine accompagné d'un T-shirt rouge, d'une veste et de bottes noires. Noëmie s'acquitte du paiement de mes achats, pendant que je vais me changer dans les cabines.

Je ressors avec la cape de la soldate, que je lui rends, et mes anciens vêtements dont je me débarrasse dans une poubelle, à l'extérieur. Nous nous redirigeons ensuite vers la station-service.

J'admire sur le chemin les grandes places pavées où trônent d'imposantes statues et l'architecture ancienne, mais élégante, de nombreux bâtiments. Nous sommes sans aucun doute dans une ville historique, mais laquelle ?

Quand la capitaine nous voit arriver, elle remonte sur sa moto en déclarant :

- Repartons. Le plus tôt est le mieux.

Elle scrute les alentours d'un oeil méfiant. Je lui demande :

- Que se passe-t-il ? Qu'est-ce qui vous préoccupe de la sorte ?

- Nous ne serons en sécurité qu'une fois arrivés à Gap. Nous sommes attendus là-bas par l'évêque de la région. Installe-toi vite !

Je m'exécute et nous repartons. Nous sommes sur l'autoroute depuis quelques minutes seulement lorsque j'entends retentir un coup de feu dans notre dos. Je me retourne en sursaut pour sentir une balle nous frôler. Elle provient de l'arme encore fumante d'un autre motard. Ils sont aussi trois, vêtus de vêtements sombres surmontés par une cape noire. Celle-ci est frappée d'une croix bleu marine.

Mon coeur manque un battement. Il vient de nous tirer dessus en pleine autoroute ? ! Même si la balle ne nous a pas atteints, sans le sang-froid de la capitaine, nous aurions pu perdre le contrôle du véhicule et mourir !

Je me tourne vers la conductrice. Elle ne s'est même pas retournée, se contentant d'observer les trois inconnus sur son rétroviseur. On dirait qu'elle et ses compagnons sont habitués à ce genre de surprises. Je ne vois pas d'autre explication au calme dont ils font preuve. Leur sang-froid me rassure, me permettant de remarquer :

- Leur uniforme ressemble au vôtre. Qui sont-ils ?

- C'est l'ASP, me répond Gwenn. L'Armée Sainte Protestante. Ils sont facilement reconnaissables aux couleurs sobres qu'ils arborent.

- Que nous veulent-ils ? Ce sont vos ennemis ?

- Ils ont la même mission que nous : combattre les démons, m'explique Enzo, dont la voix est amplifiée par le micro de son dispositif de communication, me permettant ainsi de l'entendre malgré le bruit nous entourant. Ils ne sont donc pas nos ennemis par définition, mais il arrive que nous nous opposions. Capitaine ! ajoute-t-il à l'intention de sa supérieure. Dois-je nous débarrasser de ces hérétiques ? Ils sont clairement hostiles !

- Attendons de voir ce qu'ils veulent. S'ils représententent vraiment un danger pour nous ou notre mission, nous les abattrons.

- Ils viennent de nous tirer dessus ! protesté-je. Je pense que ce qu'ils veulent est évident ! Est-ce vraiment nécessaire de nous arrêter ?

- Nous n'avons pas remarqué leur présence jusqu'à ce que le coup de feu retentisse et nous roulons en ligne droite. Ils auraient donc pu aisément nous toucher si c'était vraiment ce qu'ils voulaient. Ce coup de feu n'était qu'un avertissement. Je ne vois pas d'autre explication.

Sur ces mots, elle se gare sur le bas-côté, aussitôt imitée par ses subordonnés. Nos poursuivants s'arrêtent à notre niveau et mes trois escortes placent leurs mains sous leurs capes, prêts à dégainer leurs armes. Gwenn leur demande :

- Que signifie tout ceci ? Que nous veulent des membres de l'ASP ? Pourquoi nous avoir tiré dessus ?

- Nous vous avons volontairement manqués, lui répond celui du milieu, confirmant ainsi les dires de Gwenn. C'était un avertissement. En vérité, nous ne vous voulons aucun mal. Nos ennemis sont les démons, pas vous, mais nous empêcher de repartir avec la fille signerait votre arrêt de mort. Est-ce bien clair ?

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