L'angoisse de Noëmie

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La femme tend sa paume en direction de Noëmie, prête à en dégager une nouvelle attaque.

- Non ! crie Gwenn en lui tirant dessus.

Une réaction prévisible pour la sorcière, qui se contente de dévier la balle en sortant du feu de son autre main. Au moment où une flamme commence à jaillir de sa paume, une détonation se fait entendre, résonnant dans toute la chapelle.

Un filet de sang s'échappe du dos de la fausse nonne, tandis que le feu s'apprêtant à quitter sa main s'éteint. Elle tombe au sol avec une expression figée de choc. Une flaque de sang commence à se former autour d'elle.

Pendant ce temps, Noëmie tombe à la renverse, entraînée par le mouvement de recul qu'elle a esquissé pour tenter d'échapper à l'assaut imprévu de notre ennemie. Elle s'assied ensuite sur les dalles en pierre et pose sur moi un regard arrondi par la surprise et l'étonnement.

Ce n'est qu'alors que je remarque que la capitaine me fixe avec une expression identique. Je reporte mon attention sur le pistolet que je tiens entre mes deux mains. Le canon est encore fumant. Je prends de grandes inspirations pour calmer ma respiration.

- Jessica. . . Tu. . . Tu m'as sauvée. . . lâche la blonde d'une voix incrédule.

- Bien sûr ! lui répondé-je en souriant. Tu m'as toi-même sauvé la vie à de nombreuses reprises, il est juste que j'en fasse de même.

Les deux femmes échangent un regard surpris. Elles seraient sans doute restées ainsi longtemps si une voix masculine ne nous avait pas interpellées :

- Est. . . Est-ce que tout va bien, les filles ? nous demande difficilement notre compagnon en s'efforçant de réprimer ses gémissements de douleur.

- Enzo ! nous exclamons-nous en nous précipitant à ses côtés.

Il tient toujours son visage entre ses mains, nous empêchant de voir ses blessures.

- C. . . Capitaine. . . Je suis désolé. . . Je ne vous ai été. . . d'aucune utilité. . . lors de cette bataille. . . Au contraire. . . J'ai été. . . un fardeau. . . Je m'en excuse. . . Puisse. . . Puisse le Seigneur. . . me pardonner. . .

- Ne dis pas de bêtises, rétorque fermement, mais gentiment, sa supérieure. Ta vive réactivité a permis de sauver notre protégée de cette femme. Tu t'es battu avec foi, force et bravoure. Nous admirons tous ton courage et ta puissance et nous n'aurions jamais vaincu sans toi. Je remercie tous les jours Dieu de t'avoir mis sous mon commandement et je suis certaine qu'il est satisfait de toi.

Sa bouche, seule partie visible de sa face, s'étire en un sourire. Noëmie attrape délicatement ses mains en lui disant :

- Laisse-moi voir tes blessures.

- J'ai bien peur que ce ne soit pas beau à voir. . . rétorque-t-il.

Il se laisse cependant faire lorsqu'elle écarte ses mains, révélant une peau rougie par les flammes, tandis que de ses yeux clos coulent des larmes.

- Peux-tu les ouvrir ? lui demande la blonde.

- Ils me font trop souffrir, réplique-t-il.

Noëmie semble au bord des larmes et je n'avais encore jamais vu sa supérieure aussi triste et soucieuse.

La jeune femme pose ses mains sur les brûlures de son ami et prononce d'une voix émue :

- Par la grâce et la puissance du Seigneur, je te guéris.

La peau du jeune homme vire lentement du rouge vif au rose, jusqu'à retrouver sa couleur initiale. Ce dernier reste cependant affaibli, car il respire toujours difficilement. Il trouve malgré tout la force d'adresser un sourire à sa camarade :

- Merci, lui souffle-t-il. À toi aussi, Jessica, ajoute-t-il en se tournant vers moi, pour lui avoir sauvé la vie.

Sur ces mots, il ferme lentement les yeux et laisse sa tête retomber sur le côté. Sa supérieure place aussitôt un doigt sur son cou pour sentir son pouls, puis lâche un soupir de soulagement et nous informe :

- Il est seulement inconscient. Il ira mieux quand il se réveillera. En attendant, quittons cet endroit. Il n'a plus rien de saint. Il faut qu'il soit béni avant de pouvoir être réutilisé à des fins religieuses.

Elle prend son subordonné dans ses bras et s'éloigne. Nous nous levons à notre tour et lui emboîtons le pas. Pendant que nous nous dirigeons vers la sortie, je demande à la jeune femme, qui marche à mes côtés :

- Pourquoi s'être autant inquiétées puisque tu as la possibilité de le soigner à tout moment ?

- Ce qui m'angoisse tant est de penser à ce qui aurait pu arriver si l'attaque l'avait tué sur le coup ou si je n'avais pas pu le guérir à temps. . .

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