1999

Une minute de lecture

PEDRO

Tout allait s’arracher tant la nue vrombissait !

Son amorti cinglant étranglait l’immobile :

La feuillée s’ébattait en papillons serviles,

Mon pas n’était qu’un rêve et la vague avançait !

Le ciel n’était plus rien qu’une envolée de terre

Quand le sable a sifflé sur les rochers hurlants,

Mélodie pulsatile exhalée des tonnerres,

Le rappel des guerriers assignés au Trident !

Ni dedans, ni dehors, je vis en survivant :

Je suis le ciel, la terre et surtout ce grand vent !

Mon sol est l’océan et je défie l’amer :

Je glisse et je m’envole enivré de trop d’air !

Redevenu mortel soumis aux algorithmes

Quand la pensée me tint, tout se mit à heurter

Et je fus assailli par la peur de sombrer :

J’étais à contretemps, à revers du grand rythme…

A genoux, sur la grève, épuisé, haletant,

J’avais l’air victorieux, je n’étais que sauvé…

Je contemplais le plein de mon retour pesant,

L’infini s’éloignait de mon cœur esseulé.

Des cœurs sont nés depuis, mes esprits, réunis :

Des cœurs à consoler, des cœurs à élancer…

Ils sauront les départs mais jamais l’arrivée :

Des guerriers en chemin, tendres et insoumis.

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