J'ai scruté le désert, je n'ai rien reconnu :

C'est ainsi que mon nom usurpé a failli

Il était désinscrit au registre établi

J'ai scruté le désert et j'étais détenu.

Ma prison en plein ciel vibrait de sons inconnus

Et dansait sur des morts aux prénoms falsifiés :

Je ne reconnais rien et tout a disparu

Ma prison en plein ciel ? Mirage trop fardé !

J'ai scruté sans rien voir, me voilà détenu...

Sous la nue, il n'est rien que mensonge éhonté

Sous la nue, il n'est rien que putain maquillée...

J'ai scruté très lucide et soudain, je t'ai vue !

Tu es la putain froide où les corps sont perdus ;

Tu es la putain roide à la voix venimeuse :

Tu es la putain froide où les corps sont perdus ;

Tu es la putain roide à la voie pernicieuse !

Au milieu de ta fange et des gorets perclus,

Tu joues la nécromance au verbe prophétique...

Tu joues la prophétie au visage inconnu...

Au milieu de ta fange, tu es presque comique...

Rions donc qu'à présent tu vas t'offrir aux vers...

Qu'attends-tu, disparue ? Qu'attends-tu, inconnue ?

La nuit va t'absorber et ton mensonge est clair...

Qu'attends-tu, disparue ? Qu'attends-tu, dépourvue ?

J'ai scruté le désert et les ondes dansaient !

J'ai scruté le désert et la dune sifflait !

J'ai scruté mon désert et j'ai trouvé tes morts !

J'ai scruté ton désert et j'ai connu ma mort...