Prologue.

2 minutes de lecture

PROLOGUE.

Il se sentait merveilleusement bien, les doigts plongés dans le ventre de sa victime. Ses ongles étaient recouverts de fluides vitaux et sous ses genoux s'étalait une flaque de sang dont il pouvait humer l'odeur délicieuse.

Il ferma les yeux, profitant de la sensation d'extase qui prenait possession de lui, mais les rouvrit rapidement, parce que rien ne l'excitait plus que de voir les yeux remplis de supplications et souffrance de sa victime. Ce qui était magnifique avec les surnaturels, c'était qu'ils étaient très difficiles à tuer, alors on pouvait prendre beaucoup de plaisir à les faire souffrir longtemps, très longtemps. Les humains eux hurlaient, s'évanouissaient et mourraient au moindre effleurement de ses griffes, il s'en était vite lassé. Alors que ce change-forme, lui, suppliait encore après des heures de tortures. Il se régénérait également tellement vite, qu'il pouvait encore et encore le saigner jusqu'à en être repu.

Sa faim avait été momentanément rassasiée quand il avait mangé l'enfant à naître que portait la compagne de ce change-forme. Il avait supplié pour sa vie à elle, ainsi que celle de son enfant, plus encore que pour sa propre vie. Ça avait été magnifique de voir cet espoir s'éteindre peu à peu dans ses yeux à mesure qu'il la torturait. Mais la bête grouillante dans son ventre lui avait réclamée encore du sang, encore de la chair, encore des os à broyer et encore des tissus à déchirer. Toujours plus.

 Il se pencha en avant pour lécher le sang à même la peau de l'homme et en gémit de plaisir. La peau se refermait déjà sous ses doigts, alors il fourragea dans la chair pour que les entrailles restent béantes sous ses yeux affamés.

Il soupira.

Il était malheureusement temps d'en finir. Il déplorait infiniment de ne pas avoir autant de temps, qu'il en avait eu pour tuer ces vampires... mais il ne fallait pas qu'il se fasse attraper. Alors il effleura les lèvres livides de l'homme à la torture comme à regret et mit fin à ses souffrances d'un coup de griffes fatal. Il se redressa ensuite en embrassant du regard la scène. Sur le sol, reposaient le cadavre sanglant de l'homme et celui à présent froid de sa femme, sur le ventre de cette dernière s'offrait à sa vue la tête de l'enfant à naître qu'il avait consenti à ne pas manger afin de laisser la trace de son immonde forfait. Moins immonde cependant que ces gens qui pourrissaient l'univers de leurs présences. Si ceux-là lui avaient souris de primes abords, il n'était pas dupe. Comme tous leurs congénères, ils les méprisaient lui et les siens, ils méritaient donc de mourir. Il avait rendu service au monde en mettant fin à leurs vies et toute souffrance qu'il avait infligée au passage n'était que méritée.

Il respira profondément l'odeur de fer qui imprégnait l'atmosphère, remplaçant l'odeur de sapin qui avait dominé dans la pièce avant qu'il n'y laisse sa propre empreinte.

Il frotta ses mains sur son pantalon, maculant davantage encore le tissu de fluides. Il arborait un sourire heureux. Il était content de lui. Il alla se laver les mains, se débarbouiller et jeter au feu ses vêtements sales pour enfiler ceux qu'il avait de rechange. Il ne pouvait pas aller embrasser et enlacer sa mère les mains et les dents pleines de sang et de chair, n'est-ce pas ?

Alors qu'il passait la porte de la maison, il sentait déjà ce monstre dans son ventre remuer. Il avait encore faim.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Folledelivres3112 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0