Jpp Koi 2 9 ?
Aujourd’hui est né un texte sans point et il est vrai que sur ce point, il semblait ne pas avoir de fin...
Courant tel un jeune chien épris de liberté, au gré des humeurs changeantes de son utilisateur, il avance à vive allure, entraîné en cela par la menotte experte d’un petit chérubin pianotant plus vite que son ombre ; sans point pour lui barrer la route, il trace son chemin, mais point de fuite possible... Surfant au quotidien dans cet espace quasi infini, sans connaître de repos, il s’enivre de vitesse et sent monter l’adrénaline... Exprimant les pensées intimes de celui qui l’a en main, ses joies et ses peines mais aussi ses interrogations qui sont nombreuses... Il avance avec toute la fougue de son jeune âge, irrité cependant à l’approche du seul signe graphique apparent ; mais quelle est donc cette ponctuation qui m’incommode au plus haut point, m’obligeant à mettre un point final à mon batifolage ?
Théo faisait en effet partie de cette nouvelle génération d’enfants hyper-connectés où le point n’était plus qu’un souvenir dont parlaient les anciens et les autres signes de ponctuation, un reste de graphie appartenant au passé, utilisés le plus souvent par les plus âgés... Mais il est vrai qu’il n’avait que dix ans !
Penché sur son nouveau téléphone portable, dont il ne séparait jamais, en plein cours de Mathématiques et avec toute la concentration dont il était capable, Théo venait de terminer un texto à l’intention de Léa, par ces mots : « Jpp koi 2 9 ? » *
* « je n’en peux plus, quoi de neuf ? »
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