Pour moi la vie

Est galets de Jade

Ou plutôt galéjades

Car mon cher ami

Hélas c’est ainsi tu le sais

Ce monde est triste et fort laid

Alors tu resquilles

Toi la pauvre chenille

Qui se rêve toujours papillon

Tu fais le dos rond

Tu crois enfiler l’armure

Du grand roi le fabuleux Arthur

Tu barbotes dans le ruisseau

Tu adores la faucille le marteau

Mais tu suis simplement le courant

Suffoquant dans le torrent

Saturé d’immondices infâmes

Qui avilissent ta belle et pure âme

Tu prends de l’âge

Tu échoues sur le rivage

Seul et nu sur la longue plage

Mélancolique et amer

Tu oublies désirs de mer

Ah je me suis bien fait rouler

Tu te mets à errer

Musiques anciennes

Tu écoutes Gnosiennes

Tu veux tout oublier

Ne plus jamais resquiller

Un nouveau monde peindre

Tu veux feindre

La prise de hauteur

Mais tu restes râleur

Le temps passe

De tout tu te lasses

Tu es vieux maintenant

Enfin tu comprends

Sera toujours content

Celui qui sait se contenter

Hélas ton temps est compté

Hommes en noir sont pressés

Le rideau commence à tomber

Vieillard chenu

De cette vie achevée

Dis nous que tu as retenu

La vie oh quelle rigolade

Elle n’est point galets de Jade

La vie a toujours été pure galéjade