Chapitre 28 — Le dépôt de plainte
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On entre dans le commissariat ensemble. Ma mère et moi.
Deux générations. Deux cicatrices.
Et un même silence qu’on a décidé de briser.
La policière nous regarde avec douceur. Elle comprend vite.
On s’assied. Elle prend nos noms.
Puis elle écoute.
Moi, je parle d’un été, d’une chambre, d’un garçon qui s’appelait Léo.
Ma mère parle d’un garçon qu’elle connaissait, d’un soir où elle n’a jamais pu dire non.
Les mots sortent comme on arrache des épines.
On ne pleure pas. Pas tout de suite.
Mais nos mains sont serrées. Fort. L’une dans l’autre.
Et quand la plainte est signée, on sort dans le soleil.
Ce n’est pas fini. Mais c’est un début.
On a arrêté de se taire.
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