Délicieux sentiments

12 minutes de lecture

Suzuki rentrait du travail. Il était tard, il avait encore passé un temps fou sur ses dossiers. Depuis que Aruka l'avait quitté, un an auparavant, il s'était enfermé dans son travail, ne parlait à personne, buvait beaucoup et dormait peu. Il ne prenait plus soin de lui comme avant. Heureusement, sa physionomie n'avait pas vraiment changé. Il était toujours aussi élancé, grand et musclé. Un bel homme que tout le monde regardait dans la rue, autant les femmes que les hommes.

Il avait raté le dernier train et comme à son habitude, quand c'était le cas, il se dirigea vers le bar au coin de la rue.

Cela faisait plusieurs mois qu'il s'y rendait. Toujours le même rituel. Il prenait une bière et un Whisky sec. Descendait la bière en deux ou trois secondes puis savourait le Whisky et finissait par demander la bouteille. Le pire dans tout ça, c'est que son chagrin ne désemplissait pas. Il continuait encore et encore et rien n'y faisait.

Il entra dans le bar et demanda comme d'habitude. Le barman le servit mais cette fois il remarqua qu'il lui avait déjà mis la bouteille de Whisky à disposition.

Avec étonnement, il leva la tête de son verre de bière et regarda le barman.

Stupéfait, il détailla le visage de celui-ci, occupé à essuyer des verres.

C'était un jeune-homme, plus jeune que lui mais de peu. La peau blanche, les lèvres roses et légèrement pulpeuses. De grands yeux noirs cernés par de longs cils. Des sourcils bien dessinés et droits. Ses cheveux étaient bruns et retombaient au niveau de ses tempes, laissant apparaître deux boucles d'oreilles pendant à chacune de ses oreilles. Il était de taille moyenne et avait l'air très musclé. Un garçon magnifique qui ne le laissa pas indifférent.

- Vous êtes nouveau ? s'essaya-t-il pour engager la conversation.

Le garçon surpris, le fixa.

- Pas du tout, je travaille ici depuis plus de trois ans, mais comme vous ne m'avez jamais regardé quand vous commandiez quelque chose, j'imagine que ma présence vous était totalement inconnue, s'indigna le barman.

Il avait honte mais sa franchise lui plut. Il se dit qu'il était très attiré par le barman. Il n'avait aimé que des femmes avant, cependant, là, c'était différent... C'était comme un coup de foudre.

Le garçon continua son travail sous le regard ému de Suzuki. Il le constata mais fit mine de ne rien voir. Cela faisait déjà plusieurs mois qu'il était sous le charme du salaryman. Déçu que celui-ci ne fasse pas attention à lui, il avait fini par s'habituer à la présence de « l'homme au regard triste ». Il l'avait surnommé ainsi, car il avait bien remarqué que ce client n'était pas heureux du tout. Lorsqu'il s'était adressé à lui, son cœur avait bondit dans sa poitrine, il était surpris mais tellement heureux. Il préféra ne rien laisser paraître.

- Quel est votre nom ? se risqua Suzuki.

- Je m'appelle Kawamura Kazuma mais les client m'appellent Kazu ! sourit-il.

- Quel âge avez-vous ? interrogea-t-il ayant de plus en plus d'intérêt pour le barman.

- Je viens de faire vingt-trois ans, répondit Kazu gêné. Parlez-moi de vous si ça ne vous ennuie pas ? J'ai l'habitude que les clients se confient quand ils ont des soucis. Beaucoup viennent me consulter quand ils ont des problèmes de couple...

Il fit son plus beau sourire et Suzuki succomba immédiatement à son charme.

- Je m'appelle Suzuki Nobuyuki, se reprit-il intimidé, j'ai vingt-six ans, je suis designer automobile chez Mitsubishi. Je n'ai pas de vie de couple depuis un peu plus d'un an et je dois avouer que je n'ai pas cherché la compagnie de qui que ce soit depuis.

Après son discours, il baissa la tête et regarda son verre. Kazu prit alors les devants et saisit sa chance.

- Je finis mon service dans une heure. Si vous voulez discuter plus longuement après, je peux vous inviter à boire un café avant que vous ne rentriez chez vous ?

- C'est gentil, merci pour l'invitation mais je crois qu'il vaut mieux que je rentre...

- Comme vous le souhaitez, à bientôt j'espère ! dit Kazu très déçu derrière son sourire.

Suzuki finit son verre d'une traite, laissa un gros pourboire sur le comptoir et quitta la salle, titubant, en faisant un signe de la main. Kazu le lui rendit.

L'air frais saisit ses poumons. Il décida d'allumer une cigarette. En temps normal il était interdit de fumer dans la rue mais à une heure du matin et saoul, les interdits, il n'en avait rien à faire... Il errait, il regrettait d'avoir dit non au jeune barman, mais en même temps, il ne voulait pas le faire souffrir lui aussi... Il ne souhaite plus faire souffrir qui que ce soit... Il continuait de marcher, longtemps, quand soudainement, il remarqua qu'il était revenu devant le bar. L'entrée était fermée. Il entendit des éclats de voix dans la rue de derrière et s'y rendit, curieux du boucan que les gens pouvaient faire à cette heure-ci.

Kazu sortait la poubelle à l'arrière du bar. A son plus grand malheur, son ex l'y attendait.

- Qu'est ce que tu fous là, je t'ai dit de dégager de ma vie ! s'écria-t-il.

- C'est comme ça que tu m'accueilles ? T'es vraiment qu'une petite garce ma parole ! Tu ne supportes pas que j'aille voir ailleurs, mais quand je viens te voir tu me gueules dessus ! répliqua-t-il froidement.

A ces mots, il l'attrapa par le poignet et le colla contre le mur. Leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Il lui saisit fortement le menton, Kazu cria de douleur et ferma les yeux.

Alors qu'il allait l'embrasser,son ex se retrouva projeté contre le conteneur poubelle. Il se releva choqué, commença à hurler après celui qui lui avait fait ça. Il regarda dans la direction de l'homme se tenant face à lui.

Oh non, il n'était pas de taille ! Ce mec était beaucoup plus grand et musclé que lui, il ne s'y risquerait pas mais ne perdit pas la face pour autant.

- Ah tiens ! C'est comme ça que ça se passe avec toi, mais tu n'es vraiment qu'une salope ! Tu en largues un pour t'en trouver un plus baraqué hein ! Va te faire mettre par le colosse alors et souffre bien saleté ! injuria-t-il.

Il partit en courant avant que Suzuki n'ait le temps de l'attraper pour lui mettre une droite. Le jeune barman venait de se laisser glisser contre le mur, la tête dans les genoux, il pleurait à chaudes larmes.

- Ca va aller ? s'inquiéta Suzuki en le tenant par les bras.

- Oui, merci, pardon, arriva à dire Kazu entre deux sanglots.

Puis se reprenant, il s'essuya le visage et s'excusa de nouveau. Suzuki lui tendit un mouchoir et l'aida à se relever.

- Ca va te paraître idiot, mais je suis revenu sur mes pas pour je ne sais quelle raison et finalement je me suis dis que le café ne serait pas de refus. Puis je t'ai vu dans cette ruelle te faire agresser, mon sang n'a fait qu'un tour, je ne sais pas ce qui m'a pris, d'habitude je ne suis pas du tout violent mais de te voir te faire traiter de la sorte, je ne l'ai pas supporté... Toutes mes excuses... finit-il en s'inclinant.

Il réalisa qu'il venait de tutoyer le barman. Kazu était aussi choqué, néanmoins son admiration pour Suzuki ne fit qu'augmenter.

- C'est moi qui suis désolé de vous avoir inquiété... Merci, grâce à vous, il arrêtera de venir me menacer et m'insulter ! Merci de tout cœur, dit Kazu en s'inclinant à son tour.

Ils se redressèrent en même temps et au même moment dire " Vous me plaisez ! ".

Surpris l'un tout autant que l'autre, ils rougirent, puis rire.

- Je n'ai pas trop l'habitude de ce genre de chose, expliqua Suzuki, je n'ai eu que des femmes dans ma vie, et je ne sais pas si je pourrais te rendre heureux mais c'est plus fort que moi...

Kazu l'avait coupé en l'embrassant tendrement. Il avait pris son visage dans ses mains, se détacha de son vis-à-vis et lui dit qu'il fallait qu'ils vivent l'instant présent et que rien d'autre ne comptait. Puis il se retourna et ferma la porte du bar à clef. Suzuki était resté interdit, se touchant les lèvres du bout des doigts. Il avait aimé le baisé. Il avait réellement eu un coup de foudre pour le barman. Il n'était pas dégoûté qu'un homme l'ait embrassé. Cela lui paraissait étrange mais il se dit que peut-être Kazu était l'homme de sa vie.

En proie toujours à ses pensées, il sentit une main le tirer. Il réalisa que le jeune homme l'avait pris par la main et l'emmenait dans la rue de love hôtel.

Surpris, il se stoppa... Déjà ? C'est comme ça que ça se passe avec les hommes ? On ne drague pas d'abord ?

- Viens, intima gentiment Kazu en l'entraînant, nous serons plus tranquilles dans une chambre.

- Tu es sûr de toi, ce n'est pas un peu rapide ? interrogea le salaryman toujours surpris. Je n'ai aucun expérience avec les hommes ! s'exclama-t-il.

- Mais moi oui, répondit le jeune homme avec un charmant sourire.

Ils arrivèrent dans un hôtel et le barman, qui avait l'air d'avoir l'habitude, prit une chambre pour la nuit. Dans l'ascenseur, Suzuki commençait à paniquer. Kazu le sentit et lui tint de nouveau la main.

- Ne t'en fait pas, je serais doux avec toi... Je suis tombé amoureux de toi depuis que tu viens dans le bar et j'ai toujours rêvé de cet instant.

Le cœur de Suzuki bondit dans sa poitrine, il réalisa qu'il avait de la chance qu'un tel homme veuille de lui. Ils entrèrent dans la chambre. Elle était spacieuse avec un lit deux places plutôt grand, un balcon donnait sur la ville. C'était très joli.

- Viens, prenons un bain pour nous apprivoiser l'un à l'autre, dit-il doucement en poussant Suzuki dans la salle de bain.
Pour le mettre à l'aise, il commença en enlevant ses propres vêtements.
Le designer était stupéfait, cet homme était d'une beauté époustouflante. Il fit de même, lentement, en cachant ses parties avec ses grandes mains.

- Imagine que tu es aux bains publics si ça peut te détendre ! rit le garçon.

Ils se douchèrent chacun de leur côté puis entrèrent dans le bain. Suzuki était vraiment mal à l'aise. Kazu lui pria de fermer les yeux et de le laisser faire.

Il sentit des lèvres se poser sur les siennes, tendrement, se baladant sur son front, sa mâchoire, le long de son cou, puis revenir se sceller à sa bouche. Il sentit l'excitation le gagner. Lui faisant des décharges électriques dans le bas ventre. Il se mit aussi à mouvoir ses lèvres, puis entrouvrit celles-ci. Le garçon fit pénétrer sa langue dans sa bouche et ils débutèrent une danse langoureuse de leurs deux muscles. Le désir montait de plus en plus, le barman retira sa langue et alla mordre sa pomme d'Adam, puis baisa son cou. Un gémissement échappa de la bouche de Suzuki, au plus grand plaisir du plus jeune qui continua son œuvre.

- Sortons, nous allons attraper froid.

Le garçon prit de nouveau les devants, sécha son amant en même temps qu'il se séchait lui. Il vit le membre de son prétendant en érection. Un pénis d'une taille et d'une grosseur remarquable. Le membre était beau, un vrai trésor, à tel point qu'il avait envie de le toucher et de le goûter.

Kazu se maîtrisa pour ne pas sauter sur son amant. Il l'entraîna sur le lit et reprit ce qu'ils avaient commencé dans la baignoire.

- Tu as un sexe de rêve, lui susurra-t-il à l'oreille avant de mordiller doucement celle-ci.

L'amant gémit et rougit de honte. Il voulu cacher son visage et son érection mais son vis-à-vis l'en empêcha, lui saisissant les poignets en lui mettant les bras au dessus de la tête. Alors que le designer le regardait avec un mélange de désir et de surprise, le jeune homme commença à embrasser son torse et le lécher. Puis il descendit au niveau de ses tétons, les lécha un à un et les mordilla. Suzuki devenait fou. Il n'avait jamais eu de telles sensations. L'alcool rendait son corps encore plus chaud, il voulait faire de même à cet homme qui le faisait brûler de désir. Kazu entreprit de descendre vers le bas ventre. Il prit l'énorme membre entre ses doigts et le masturba. Le souffle bruyant de son amant l'excitait encore plus. Il mit alors le trésor dans sa bouche et commença à le savourer. Lui donnant tout l'amour qu'il méritait de recevoir. Suzuki, ayant libéré ses mains glissa ses doigts dans les cheveux du barman. Celui-ci le laissa faire, admirant à la fois le bijou qu'il dégustait et lançant des regards à l'homme qu'il rendait fou. L'amant n'en pouvait plus, il allait venir et prévint le jeune homme qui s'arrêta immédiatement. Frustrant celui qui avait reçu la caresse, et excitant d'avantage celui qui venait de la donner.
Suzuki vit son amant descendre du lit et attraper dans son sac une petite bouteille qu'il pensait être du déodorant, une petite fiole et un préservatif. Il prit peur. Son amant le rassura, même s'il était entreprenant, il avait toujours préféré être le passif. Le désir de Suzuki redoubla à ces mots.

Ai-je le droit de faire ça ? se demanda-t-il.

- Pour cette fois, je m'occupe de tout, mais la prochaine fois, j'espère que tu seras moins timide et prendra plus d'initiatives ! s'exclama Kazu tout souriant. La seule chose que je te demande de faire pendant que je me prépare, c'est que tu m'embrasse et de temps à autres, me touche ou me lèche les tétons.

A peine avait-il fini sa phrase, Suzuki l'embrassait et lui caressa les tétons. Un soupir sexy s'échappa des lèvres du plus jeune.

Alors que Suzuki reprenait sa respiration, toujours saccadée par le désir, Kazu ouvrir la petite fiole, la mis sous son nez, se boucha une narine et de l'autre inspira profondément.

Intrigué, Suzuki se demanda de quoi il s'agissait.

- C'est du Poppers, tu en veux ? Cela facilite l'érection, la pénétration et c'est assez euphorisant ! dit Kazu tout joyeux.

- C'est de la drogue ? demanda Suzuki inquiet.

- Oui, mais ne t'en fait pas, ce n'est pas grand chose, et je l'utilise juste aujourd'hui pour que ce soit plus simple pour nous.

Le jeune lui fit un clin d'œil en lui tendant la fiole. Il s'essaya donc au " Poppers " et sentit en effet une vague de chaleur l'envahir. Son érection redoubla ainsi que son envie de faire l'amour à cet homme si surprenant ! Pendant qu'il découvrait la douce drogue, l'amant entreprit de lui enfiler le préservatif et l'enduit de lubrifiant. Il utilisa ses doigts lubrifiés afin de préparer son chrysanthème à recevoir le trésor. Il le chevaucha, mit le bijou précieux entre ses deux fesses bombées et se frotta dessus.

Le salaryman se redressa prit le bel homme dans ses bras et lui lécha les tétons. Son excitation était à son paroxysme. Sa respiration saccadée s'intensifiait de plus en plus. Les gémissements de son amant augmentait encore davantage son désir. Celui-ci guida son sexe vers l'anneau de chair et doucement descendit dessus. Les va-et-vient étaient langoureux, tendres, ils devenaient fous. Alors qu'il accélérait, Suzuki le serra dans ses bras et le retourna sous lui. Il prit les devants, ce qui plut énormément à son amant dont les gémissements s'étaient intensifiés par l'effet de surprise. Ils n'en pouvaient plus, de la sueur naissait sur leur front, ils étaient à bout. Kazu encercla la taille de son amant de ses jambes et son cou de ses bras.

- Je vais venir... hoqueta-t-il dans l'oreille de Suzuki qui l'embrassa aussitôt. Donnant deux gros coups de hanches, gémissant ensemble, faisant jouir le garçons entre leurs torses et lui dans le préservatif. Épuisés, ils s'allongèrent sur le côté face à face, se tenant toujours dans les bras l'un de l'autre.

Ils étaient bien, ils étaient amoureux...

Annotations

Vous aimez lire Luluciole Grillon ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0