Chapitre 2: Le Serment Brisé

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Setenta ne prit que quelques instants pour récupérer ses affaires et expliquer la situation à Cian avant de rejoindre la salle utilisée par les stratèges. Celle-ci était envahie de notables, de soldats en attentes d’ordres et de sorciers. Ces derniers procédaient à des simulations d’attaques et de défenses sur les lignes en danger ou étaient en train de communiquer avec leurs confrères près des lignes de front.

“Setenta !” Appela une voix de derrière une longue table couverte de cartes et de documents.

Le prince accéléra le pas et rejoint son père. Celui-ci était entouré par deux de ses conseillers, Adarah et Heddwyn. Tous avaient un air grave sur le visage.

“Où dois-je aller ?” demanda-t-il immédiatement, “Quand l’attaque a-t-elle eut lieu ?

-L’ennemi attaque sur deux fronts différents, heureusement, des sorciers proches ont pu nous faire parvenir l’information tout de suite.” Répondit Odran en jetant un regard préoccupé aux cartes.

“Se sont-ils déjà enfoncés dans nos terres ?” Poursuivit l’héritier en vérifiant les documents sur les armées que lui tendait un conseiller, “Si oui, nous devrions avoir quelques garnisons alentour pour les tenir en respect d’ici notre arrivée.

-Là est le problème prince… Nos garnisons ont été mises en déroute… Nous n’en n’avons aucune nouvelle et nos sorciers ne peuvent pas s’approcher sans risquer de se faire tuer.” Expliqua Sir Sif en secouant la tête d’un air désolé.

Les deux chevaliers restèrent sans voix. Ils auraient dû être dans la patrouille frontalière… Mais Seth avait demandé à Cian de l’accompagner à la cérémonie d’intronisation et les deux s’étaient retrouvés à Daingean alors que les autres, leurs amis, se faisaient massacrer. Cian fit un geste en direction du prince mais celui-ci se dégagea. Il avait un air dur et froid au visage :

“Pourquoi maintenant ?

-Ils devaient savoir pour le rituel.” Supposa Adarah en haussant les épaules.

“Impossible, seuls les royaumes alliés en ont été informés.” Contra le roi en passant une main dans ses cheveux en bataille.

“Mais nous sommes alliés au Connaught, non ?” S’étonna Heddwyn.

“Tous sauf le Connaught disons.” Répliqua son père, “Heddwyn, va prévenir nos invités de la situation veux-tu ?”

Le cadet acquiesça et partit en direction de la salle de banquet.

“Dans ce cas, il ne nous reste que deux explications. Soit nous avons affaire à une attaque fortuite, soit nous avons un ou des traîtres parmi nous…” Conclut Élohim en baissant d’un ton.

“Nous n’avons pas une minute à perdre. Plus nous attendons, plus nous sommes affaiblis. Et c’est sans parler des pertes humaines possibles et même probables.” Reprit Setenta en marchant autour de la table pour regarder les cartes.

“Si vous avez une idée, nous sommes tout ouïes. Nous avons déjà envoyé la plupart de nos hommes sur le front nord-est, le plus peuplé, pour éviter de perdre trop d’innocents. Il ne reste que le front nord.” Prévint Bran en se laissant tomber sur un siège.

“Combien avons-nous de sorciers pouvant nous faire parvenir des informations sur place ?

-Trois peuvent nous renseigner mais nous voudrions éviter de les exposer.” Lui dit Élohim en vérifiant un parchemin.

“Avez-vous envoyé des messagers chez nos alliés voisins ?” S’enquit Cian en attrapant une des cartes pour vérifier les distances entre la capitale et les différents fronts.

“C’est même la première chose que nous avons fait sir, hélas, le plus proche est celui de Camelot, un message ne peut leur être envoyé que de façon traditionnelle… commença la reine.

“N’avons-nous pas d’espions chez lui ? N’y a-t-il personne que nous puissions utiliser pour informer le roi Uther ?” S’impatienta Seth.

“C’est ce que nous avons fait mais la conversation semble s’éterniser.” Lui répondit Sif sur un ton calme qui contrastait largement avec l’attitude du chevalier.

“Il serait capable de nous laisser massacrer s’il y voyait ne serait-ce qu’une chance d’exterminer la magie d’Éire, alors s’il peut récupérer votre trône par la même occasion, je ne m’attendrais pas à une réponse.” Siffla le brun.

“Sire ! Un message en provenance du front nord !” s’exclama un serviteur en arrivant à toute vitesse.

“Eh bien ! Parlez ! Que se passe-t-il ?” Le pressa le roi.

“Les armées se sont enfoncées, elles ont dépassé le village de Dana. Il n’en reste que des cendres, ils ont un magicien très puissant avec eux.

-J’irais. Je n’ai pas besoin de monture et je serais plus rapide que nos soldats.” Fit l'aîné des Lir.

“Serais-tu devenu fou ?!” Se récria Adarah.

“Comment peux-tu penser un instant que j’irais sacrifier mon héritier en l’envoyant seul sur un champ de bataille dont nous ne savons rien ?!” Continua son époux en dévisageant son fils.

“Vous savez très bien que la couronne ne m’intéresse pas et que, si j’avais eut à la porter alors qu’Heddwyn était intronisé et prêt, je la lui aurais donné. Je suis celui qui a le plus de chance de réussir depuis la blessure de Sir Sif.” Contra ce dernier d’un air calme et sûr de lui.

“Il est hors de question que tu y ailles seul !” S’écria Odran, furieux.

Rares étaient les fois où le roi Lir s’était réellement mit en colère mais cette fois-ci semblait être l’une des pires.

“Père, je ne peux pas rester sans rien faire alors que des innocents se font massacrer ! Vous m’avez fait jurer d’être loyal envers notre peuple et c’est ce que je suis ! C’est ce même serment qui a fait de moi un prince qui me pousse à y aller. Je vous promets que je reviendrais en vie ici, le plus tôt que les dieux me le permettront.” Répliqua Setenta, “Et je tiens toujours mes promesses.”

L’héritier venait de retourner contre son père un serment que les Lir prêtaient pour leurs intronisations depuis plus d’un siècle. Il n’y avait pas à dire, Setenta était un aussi bon négociateur que son père.

“Dites tout de suite que vous irez avec ou sans son accord, ce sera plus simple.” Railla un de conseiller du roi, “Toutefois, je suis d’accord avec le prince Sire, si l’on veut sauver le plus de vies, c’est lui qu’il faut envoyer.”

Il s’agissait d’un homme d’une trentaine d’année aux cheveux brun-roux. Le prince lui jeta un regard circonspect, cet homme n’était pas au conseil lors de son dernier séjour à Daingean. Cependant, il le soutenait et c’était tout ce qui lui importait pour le moment.

Odran baissa la tête. Il ne pouvait se résoudre à laisser son fils aîné aller seul à la rencontre de l’ennemi, même avec ses pouvoirs. Il tenait Setenta en haute estime de par ses qualités de guerrier et de stratège mais ça n’en restait pas moins le garçon qu’Isis, sa première femme, avait protégé en faisant don de sa vie. Et il donnerait tout ce qu’il avait au monde pour ne pas perdre ce dernier souvenir qu’il avait d’elle. Cependant, s’il voulait sauvegarder son royaume, il n’avait pas le choix...

“Tu n’iras pas seul. C’est hors de question. Un petit groupe de soldats se trouve près du village de Faël, vas les chercher, ils t’aideront. Et tiens ta promesse.” Céda le roi Lir.

“Vous ai-je jamais déçu ?” Lança le brun avec un demi sourire, “Je pars sur le champ, dites à vos soldats de se tenir prêts.”

Il salua l’assemblée et sortit de la salle sans un regard en arrière. Tout en marchant vers les murailles de la capitale, il vérifia l’emplacement de ses armes. Il ne pouvait pas en emmener beaucoup à cause de sa transformation aussi ne garda-t-il que ses épées doubles et deux dagues, ses crocs et griffes suffiraient à faire le reste.

“Seth, attends !” S'exclama une voix dans son dos.

“Tu sais que je déteste ce surnom.” Soupira l’interpellé en se tournant vers le chevalier blond qui l’avait suivi.

“Je viens avec toi.” Dit-il sans se préoccuper de ce que venait de dire le prince.

“Hors de question.” Coupa le brun en secouant la tête.

“Pourquoi ? Ce ne serait pas la première fois que nous combattons ensemble et de simples soldats risquent de ne pas être assez.

-Cian, premièrement, je ne veux pas te mettre en danger direct et deuxièmement j’ai besoin que tu restes ici.” Répliqua Setenta en forçant sa patience.

“Pour quelle raison ? Les ennemis ne sont pas ici…” s’étonna son amant en fronçant les sourcils.

“J’ai un mauvais pressentiment, cette attaque n’avait rien d’un hasard, je pense qu’il a un traître dans les conseillers. J’ai déjà éliminé Élohim et Sif, ils ont trop à perdre si le Connaught attaquait. –il soupira- J’ai besoin que tu restes ici pour veiller sur Heddwyn. Tu es le meilleur chevalier que cette ville ait croisé depuis longtemps, et aussi le seul auquel je fasse vraiment confiance…” expliqua l’héritier plus calmement.

“Le meilleur si l’on t’exclut du calcul.” Répliqua Cian bien qu’il doutât de la confiance que lui portait réellement son interlocuteur, “Je ferais comme tu le souhaites, je protégerais Heddwyn sur ma vie.

-Je reviendrais le plus tôt possible.” Promit le plus jeune avant d’embrasser rapidement le blond.

Ce dernier n’eut pas le temps de répliquer, déjà le prince s’éloignait de l’enceinte.

§

La nuit était tombée sur les vertes collines depuis bien longtemps, pourtant, on voyait des lueurs orangées au loin, entre les arbres. Cela n’augurait rien de bon. À quelques kilomètres à peine se trouvait le village de Faël. Ce n’était qu’un hameau comparé à Dana ou Daingean mais il était en grande partie composé de réfugiés, raison pour laquelle le roi Lir y avait laissé une trentaine de soldats. Ces derniers étaient pour le moment dans une grande ferme à la lisière de la forêt, observant avec inquiétude les lueurs orangées et la fumée qui s’élevait de Dana. Un messager possédant des capacités magiques les avaient averti que le prince allait venir les chercher pour mener une contre-attaque.

Au loin, un hurlement de loup se fit entendre. Aussitôt les trente soldats se précipitèrent dehors, reconnaissant le signal. Devant les arbres de la forêt se trouvait un immense loup qui devait faire deux bons mètres au garrot avec des yeux dorés.
Des craquements d’os et d’articulations se firent entendre. Quelques instants plus tard, le loup fut remplacé par un jeune homme brun aux cheveux en bataille. Son seul point commun avec la créature était les deux orbes jaunes à la place de ses yeux.

“Vous êtes prêt ?

-Oui prince mais ne devriez-vous pas être un peu mieux… équipé ?” S’enquit le chef des soldats.

Il faisait référence à la tenue orientale de lin noir que portait Setenta qui n’était d’aucune utilité pour la protection du jeune homme.

“Je ne compte pas rester longtemps sous forme humaine, une armure ne ferait que me ralentir.” Répondit ce dernier, “Vous avez des chevaux ? Une cavalerie ne ferait pas de mal.”

Le soldat fit signe à cinq de ses collègues qui partirent en direction de l’écurie. Ils revinrent quelques instants plus tard accompagnés par six chevaux.

“Bien ce sera toujours ça de gagné. Fit le prince en acquiesçant, Je sais que mon père est un grand adepte des discours d’encouragement mais nous n’avons vraiment pas le temps d’en faire un, aussi vous dirai-je juste de tuer un maximum de ces enfoirés ! Et si jamais vous êtes celui qui tombe à terre, relevez-vous, même si vous êtes mort.” Lança Setenta avant de reprendre sa forme surnaturelle.

“Vous avez entendue le prince les gars ?! On y va !” Cria le chef en bondissant sur l’un des chevaux et de foncer vers le front tout proche.

Les soldats ennemis ne les virent pas arriver, trop occupés à mettre ce qu’il restait de Dana en pièce. Sur leurs armures rutilantes se trouvait l’emblème du Connaught. Ils ne prenaient même plus la peine de se dissimuler ne serait ce qu’un peu.
Le loup bondit dans la foule alors que ses alliés attaquaient de front. Il balaya une bonne dizaine de soldats avec une de ses pattes griffues. À chaque fois qu’un groupe d’ennemis tentaient de l’attacher avec de lourdes cordes, il reprenait sa forme humaine, toute aussi dévastatrice.

Setenta dégaina ses deux épées et se lança à la rencontre d’un cavalier. Sa première épée trancha le ligament droit du cheval, le faisant tomber à terre. Son adversaire réussit à se dégager à temps pour ne pas être écrasé par sa monture. Il bondit sur ses pieds et reprit sa lourde épée à deux mains. Il lança un coup fendu en direction du prince qu'il esquiva d’un mouvement leste sur le côté. Il tourna sur lui-même et planta l’une de ses lames dans la cuisse de son ennemi qui hurla de douleur. Quelques instants plus tard, la seconde épée alla se planter dans sa carotide, tranchant presque sa gorge. Seth dégagea ses lames et poursuivit sa lancée.

Il repéra bien vite un ennemi qui ne se battait pas. Du moins, pas de façon conventionnelle. Il ne possédait qu’une longue dague effilée dont il ne se servait guère, préférant apparemment envoyer des boules de feu ou foudroyer ceux qui osaient s’approcher de lui. L’héritier pensa à reprendre sa forme surnaturelle mais il n’en serait que désavantagé. Contre un seul ennemi, mieux valait se servir de ses armes. Il passa à travers les lignes adverses, se débarrassant de ceux qui se trouvaient sur son passage sans leur accorder un seul regard. Il n’avait jusque-là que deux coups et aucun ne l’handicapait vraiment.

Il se glissa donc dans le dos du sorcier et l’attaqua immédiatement. Les coups dans le dos ne faisaient pas vraiment parti du code de la chevalerie mais Setenta n’en n’avait jamais vraiment eu quelque chose à faire. Cependant, le coup en traître n’atteignit que du vide. Le magicien l’avait prévu et s’était déplacé de quelques centimètres pour l’éviter. Le plus jeune gronda légèrement et poursuivit son attaque. D’un double mouvement circulaire, ses lames se croisèrent là où la tête du sorcier se trouvait. Là encore, il ne rencontra que du vide. Son ennemi ne comptait cependant pas le laisser enchaîner les coups sans réagir. Il finit par se retourner, révélant un visage atrocement brulé ainsi qu’un rictus tordu figé par le feu.

“Tiens donc, voilà le louveteau royal. Ne devriez-vous pas être avec vos parents à vous préoccupez de la cérémonie, dear lord ?” Railla ce dernier en pointant sa dague vers le torse du prince.

Les yeux jaunes de celui-ci le considérèrent d’un air circonspect. Il ne répondit cependant rien se contentant de relancer ses coups. Il rengaina l’une de ses épées et feinta avec la seconde sur la droite avant de planter une dague dans l’épaule de son adversaire. Le grand-brûlé l’accueillit sans bouger d’un cil et en profita même pour frapper Setenta au visage avec sa lame. Le brun ne put que se pencher en arrière pour tenter de l’esquiver mais l’arme traça un sillon de sang brûlant sur son menton.

“L’avantage d’avoir été brulé presque entièrement, c’est que l’on ne peut absolument plus ressentir la douleur, toutes mes terminaisons nerveuses sont parties en fumé !” S'exclama le sorcier avant de partir dans un rire maniaque.

“Vous êtes complètement malade…” remarqua Seth en dégageant son arme.

“C’est là que vous avez tous tort ! Le nom de Kyorn sera bientôt connu de tous ! Je suis un artiste !” Répliqua le brûlé en lançant une trombe de feu.

“Oui, artiste, malade, fou, c’est un peu une grande communauté.” Railla le second en s’écartant rapidement

La trainée orangée continua sa route à travers les rangs, provoquant nombre de cris de douleur. Deux mercenaires s’approchèrent de l’héritier dans son dos, prêt à se débarrasser de lui. Setenta leva les yeux au ciel, il dégaina ses deux épées et, les retournant brusquement en arrière, les enfonça dans le torse pourtant protégé des deux hommes. Ils émirent des gargouillements, se noyant dans leur propre sang, avant de tomber au sol, inertes. Le brun reporta son attention sur le magicien qui lui faisait face. Ce dernier arborait une expression d’illuminé et tenait une boule de feu dans les mains.

Mes dieux… Cian va vraiment vouloir me tuer après ça… grinça mentalement le prince

Le fou s’était bien trop rapproché de lui pour qu’il puisse éviter le sort. Et ce n’était pas son haut de lin qui allait le protéger. Cela ne manqua pas et le sorcier plaqua sa main embrasée sur le torse du plus jeune, lui arrachant un hurlement de douleur. Setenta tenta tant bien que mal de rester debout mais la douleur était insoutenable et son adversaire ne semblait pas vouloir arrêter. Il réunit le peu de concentration qu’il pouvait et l’utilisa pour murmurer une rapide incantation :

Gae Bolga*.”

Ses yeux dorés prirent une teinte orangée et de longues étincelles bleutées s’échappèrent de ses doigts pour aller sur les bras de l’attaquant. Celui-ci poussa un cri suraigu. Il avait beau ne plus avoir de terminaisons nerveuses à certains endroits, ses avants bras restaient sensibles à l’électricité. Seth s’écarta brusquement, tentant de reprendre au mieux sa respiration. Il reprit les armes qu’il avait laissées tomber au sol et se remit en garde. Les yeux de son ennemi brillaient d’une folie dangereuse et il avait de nouveau du feu dans les mains.

“C’est tout ce que vous savez faire ?!” S’exclama l’héritier en le voyant agir.

Il ne pouvait pas risquer d’être touché une seconde fois, son corps commençait déjà à s’affaiblir. Il bondit en avant et fit plonger l’une de ses lames vers la gorge du sorcier. Ce dernier fut forcé d’avancer en diagonale pour l’éviter, se retrouvant à moins d’un mètre du prince. Ce que Kyorn n’avait pas prévu, c’est que la seconde épée de Setenta se trouvait dans le prolongement de la première. La lame s’enfonça dans le corps du plus âgé. Son regard se vida mais un rictus tordit ses lèvres alors que sa vie le quittait :

“Un être aussi impur que toi ne saurait connaître une histoire heureuse… Prends garde à toi Setenta Lir…” siffla-t-il en se raccrochant aux vêtements de son adversaire.

Un grand froid envahit soudain le prince. Il s’écarta et une immense douleur parcourue son corps. Un cri de douleur s’évanouit sur ses lèvres lorsqu’il baissa les yeux. Plantée jusqu’à la garde entre ses côtes se trouvait la dague du sorcier.

“Damn it…”

Le brun tenta de se remettre debout mais ses jambes flanchèrent et il tomba à genoux devant le corps du magicien qui semblait le dévisager d’un air amusé. Sa vue se troubla. Il n’avait plus la force de se transformer pour accélérer un tant soit peu sa guérison.

On dirait que je vais trahir ma promesse… pensa-t-il alors qu’un voile noir tombait devant ses yeux.

Son corps s’affaissa et il s’effondra, face contre terre.

§

*gae bolga, « javelot-foudre ». Arme légendaire du héros Cuchùlainn

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