Chapitre 7: Le Voyageur aux yeux dorés

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In a land of myth and a time of magic, the destiny of a great kingdom rest on the shoulders of a young boy, his name… Merlin.


La forêt entourant la ville de Camelot commençait tout juste à s’éclairer des lueurs de l’aube. La journée s’annonçait froide malgré la saison printanière et Merlin regrettait amèrement la chaleur confortable de l’atelier de Gaius. Mais ce n’était pas comme s’il avait le choix. Si Arthur devait aller les dieux savent où pour ramener un quelconque artefact à son père, il fallait bien que Merlin l’accompagne. Et puis, le prince ne lui avait pas vraiment laissé l’occasion de refuser de toute façon…

Voilà pourquoi, à six heures tout juste passé, il se retrouvait à marcher dans la forêt, un paquetage bien trop lourd sur les épaules et les pieds glissant sur la mousse humide de rosée du chemin.

Merlin ! Dépêche-toi !”

L’interpellé leva les yeux au ciel mais se dépêcha de rejoindre le prince qui avait pris de l’avance sur lui.

“Et fais attention à où tu mets les pieds, cette partie de la forêt est percée de trous donnant sur un réseau de galeries souterraines.” Le prévint le blond sans s’arrêter de marcher.

“Pitié, dites-moi que ce ne sont pas des Wilddeorens ?” Gémit le plus jeune au désagréable souvenir des créatures qui peuplaient le sous-sol des environs.

“Si tu ne fais pas preuve de ton habituelle maladresse, tu n’auras aucune raison de le découvrir.” Répliqua Arthur sans se retourner.

Le jeune sorcier grimaça: comme si ça pouvait le rassurer.

Trois heures. C’est tout ce qu’il fallut pour que la malchance de Merlin, et sa destinée aussi probablement, le rattrape. Alors qu’il était parti chercher de l’eau pour sa majesté des idiots, le sol couvert de mousse sur lequel il marchait s’enfonça brutalement sous ses pieds.
Le brun n’eut que le temps de crier avant que la rencontre de son dos avec le sol le prive de tout l’air contenu dans ses poumons. Le choc fit passer un voile noir sur ses yeux.

Merlin n’aurait su dire combien de temps était passé. Il se redressa et passa une main sur sa tête douloureuse. La bonne nouvelle, c’était qu’il n’avait pas été dévoré par un Wilddeoren pendant son inconscience. La mauvaise, c’était qu’il n’y voyait strictement rien et que l’ouverture était trop haute pour lui.

Tine a fhadú,*” murmura-t-il, faisant apparaître des flammes dans sa paume ouverte

Le sorcier commença à observer les alentours pour tenter de se repérer. Le boyau dans lequel il se trouvait continuait dans les deux sens, semblant se rétrécir devant lui.

“Eh! Il y a quelqu’un en bas ?” Cria soudainement une voix venant d’au-dessus.

Merlin fit immédiatement disparaître le feu de sa main. Ce n’était pas la voix d’Arthur.

“Qui est là ?” s’enquit-il en essayant de voir qui s’adressait à lui dans l’ouverture.

Un visage apparut dans le halo lumineux. Il s’agissait d’un jeune homme, plus âgé que lui et Arthur, au teint hâlé et aux cheveux sombres. Merlin fronça les sourcils. De là où il était, il pouvait observer l’inconnu sans être vu et quelque chose lui semblait étrange. Peut-être était-ce ses yeux qui lui paraissait dorés de là où il se trouvait… Mais il n’eut pas le temps de continuer ses observations :

“Avance-toi gamin, je ne te vois pas ! Je ne vais pas t’attaquer.”

Le plus jeune fronça les sourcils, appréciant moyennement qu’on le traite de “gamin”. Il obéit toutefois et se mit dans la lumière. Un sourire éclaira les lèvres de celui qui se trouvait en haut.

“Bien, au moins tu es en un seul morceau.” remarqua-t-il, “Ne bouge pas, je vais te remonter.”

Quelques secondes plus tard, une lourde corde tombait aux pieds du brun.

“Merci ?” Dit celui-ci en la saisissant.

“Tu me remercieras une fois en haut, et je ne promets pas que tes mains soient en bon état quand ce sera fait.” L'avertit l’inconnu en commençant à tirer.

Merlin manqua de lâcher la corde sous le choc. Même s’il était un poids plume, il fallait tout de même une sacré force pour pouvoir le remonter ainsi. En quelques instants, le jeune garçon était de nouveau sur la terre ferme, les mains brûlées par la corde, mais en un seul morceau.

“Je savais que ce royaume était surprenant, mais je ne m’attendais pas à une forêt pleine de trous.” Nota celui qui l’avait remonté en enroulant la corde autour de son poignet.

Avec sa tenue de lin sombre et son lourd sac de voyage, il était évident qu’il n’était pas d’ici.

“Oui, on ne peut pas dire que ce soit courant.” Admit Merlin, “Encore merci de m’avoir tiré de là, puis-je savoir envers qui j’ai une dette ?

-Setenta Lir, mais mes amis m’appellent Seth.” Répondit l’étranger en serrant la main que son cadet lui tendait.

Cependant, alors que Merlin allait se présenter à son tour, une tête blonde apparut brusquement dans la clairière.

“Merlin ! Où étais-tu passé ? Ça fait vingt minutes que je te cherche !” S'exclama Arthur en rejoignant son valet.

“Je-” commença ce dernier avant de se faire interrompre.

“Votre ami a eu la malchance de tomber dans l’une des crevasses du sol. C’est d’ailleurs un miracle qu’il ne se soit pas rompu le cou sous le choc. Peut-être devriez-vous vous en préoccuper au lieu de vous plaindre à son sujet.” Coupa Seth après un bref regard à la cape vermeille que portait le nouvel arrivant.

Son ton était froid avec une ironie évidente. Au vu de l’emblème qu’arborait Arthur, il savait très bien à qui il s’adressait et il y avait de forte chance pour qu’il sache que Merlin était au service de ce dernier. Mais s’adresser ainsi à un prince ne semblait visiblement pas le déranger.

Arthur fronça les sourcils, appréciant peu l’irrespect de cet inconnu. Même s’il s’était inquiété pour Merlin, car soyons sérieux, il était sûr que celui-ci aurait fini par tomber quelque part, se faire rappeler à l’ordre par un étranger l’irritait au plus haut point.

“Un minimum de respect serait de me donner votre nom avant de commencer à me reprocher quoique ce soit.” Fit-il remarquer en arquant un sourcil agacé.

Le plus âgé fit mine de l’examiner de pied en cape avant de lui adresser un sourire cynique :

“Il est audacieux de votre part d’estimer que j’ai le moindre respect pour vous, prince Arthur.”

Merlin resta figé, attendant une réplique cinglante de la part du blond, mais celui-ci resta muet. Qu’on ne reconnaisse pas son autorité pouvait arriver, même Merlin l’avait fait de prime abord, mais c’était pour une bonne raison et assez amusant lorsqu’on y repensait. Mais là, cela avait été avec un ton froid, à la menace sous-jacente.
Cependant, ils n’eurent pas le temps de plus s'interroger. Le voyageur récupéra le sac qu’il avait posé à terre et leur adressa à tous les deux un large sourire:

“Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai un tournoi à aller gagner ! Au plaisir de vous revoir messieurs !” lança-t-il avec une révérence parodique.

“Si jamais on le revoit, il va prendre ta place au pilori.” Grinça Arthur alors que Setenta s’éloignait.

Il espérait sincèrement que l’inconnu se ferait remettre à sa place lors du tournoi auquel lui-même ne pouvait participer. S’il s’avérait vainqueur…

“J’ai de gros doutes là-dessus… ” murmura Merlin, les sourcils froncés par la réflexion.

Si cet homme lui avait rendu service en l’aidant, il gardait une impression étrange sur leur entrevue. Une impression qu’il avait rarement sans passer par les caves du château…

“Qu’est-ce que tu as dit Merlin ?

-Qu’il n’aurait probablement pas le dessus.” Mentit le brun en secouant la tête.

“Espérons-le. Au fait, t’a-t-il donné son nom à toi ?” S'enquit Arthur en recommençant à marcher.

“Oui, Setenta Lir, mais il m’a dit que ses amis l’appelait Seth en général…” répondit son valet en le suivant.

Il manqua de rentrer dans le blond qui s’était brusquement arrêté.

“Eh !

-Tu es sûr de ce que tu dis Merlin ?” L'interrogea ce dernier, qui semblait désormais plus pâle.

“Oui, oui, je suis sûr !” répondit le plus jeune, inquiet de ce soudain changement d’humeur, “Vous pensez qu’il présente un danger ? Doit-on retourner à Camelot ?

-Non, non, ils sauront gérer ça… Mais dépêchons-nous tout de même de finir cette stupide quête, que l’on puisse rentrer au plus vite…”

Merlin fronça les sourcils, cette histoire ne lui disait rien de bon. Arthur semblait, pour une fois, savoir quelque chose que lui ignorait et cela concernait visiblement le voyageur aux yeux dorés.

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