Réponse à "La marque de l'adulte"

de Image de profil de Morgan ChrisMorgan Chris

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Comment répondre à vos interrogations qui nous concernent tous ?

À ses rides, à ses vêtements, à sa démarche ? Peut-être.

Mais j’ai toujours pensé que nos sociétés donnent bien trop d’importance à l’apparence. Beaucoup d’adultes semblent avoir perdu ce qui faisait la lumière de leur enfance. Il suffit de les regarder : leurs visages ont perdu la spontanéité de l’expression, leurs gestes sont raides, leurs paroles calculées.
Et leurs actes, souvent, sont dictés par la peur, la haine de l’autre, la soif de gloire ou l’avarice.

J’ai déjà vécu plus de la moitié de ma vie, et pourtant, je n’ai pas l’impression d’avoir franchi ce fameux cap. Il y a chez moi un décalage, une sorte de refus organique. Je suis hypersensible, incapable de mentir, maladroit parfois dans mes émotions. Certains y voient une forme d’autisme, j’y vois plutôt la quintessence d’une âme qui n’a jamais cessé d’être jeune.

Je ne redoute pas le moment où je deviendrai adulte : je crois simplement l’avoir manqué. Et c’est peut-être ce qui me sauve. Car ce stade qu’on appelle “maturité” n’est bien souvent qu’un rôle imposé, un carcan social inventé pour mieux dompter les êtres, leur ôter toute perception pure, toute empathie vraie.

Alors oui, il vaut mieux, sur le papier, rester candide, s’émerveiller de peu, goûter la vie à pleines dents. Mais cette innocence-là a un prix : celui de la souffrance, du rejet, de la différence.
Car ceux qui conservent un regard d’enfant dans un monde d’adultes sont vite repérés, utilisés, piétinés.
Et pourtant, je persiste à croire qu’ils sont les seuls à voir encore le monde tel qu’il est : beau, fragile, et terriblement humain.

Mais parfois, je me demande si je ne me trompe pas.
Et si ceux que je jugeais “adultes” ne jouaient pas, eux aussi, un jeu morbide ? Un rôle qu’ils endossent pour survivre ? Peut-être ne se sont-ils pas tant éloignés de l’enfance qu’ils cherchent simplement à l’étouffer… à s’en protéger.
Car au fond, ne sommes-nous pas tous rattrapés, un jour ou l’autre, par notre propre enfance ? Par ce que nous avons voulu oublier ?

Pourquoi y a-t-il tant de souffrance dans ce monde, tant d’âmes perdues sur les canapés des psy, à tenter de comprendre ce qu’elles sont devenues ?
Peut-être parce qu’il y a, d’un côté, ceux qui ont renié leur essence, et de l’autre, ceux — comme moi — qui souffrent d’avoir perdu leurs compagnons de jeu.

Je ne nie pas pour autant l’évolution de notre être.
Elle est constante, mouvante, insaisissable.
Il n’existe pas, à mes yeux, de stade réellement marqué.
Seulement une remise en question permanente, une quête du “juste” dans nos actes, nos choix, nos élans.
Les responsabilités grandissent, c’est vrai, mais au fond de moi — quand je me regarde sans fard — je sens que je suis resté le même, aussi loin que je puisse me souvenir : avec mes doutes, ma sensibilité, et cette part d’enfance qui refuse de mourir.

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Table des matières

En réponse au défi

La marque de l'adulte

Lancé par Lia coco

A quoi reconnaissons-nous un adulte ? A ses rides, ses vêtements ou sa démarche ?

Devons-nous perdre l'enfance pour le devenir ?

Comment savoir quand nous en devenons un pour de bon ?

Devons-nous redouter ce moment ?

Défi totalement libre (pas plus de 5min) !

Commentaires & Discussions

Adulte ? Et si...Chapitre4 messages | 1 mois

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