APPRÉCIER L'INSTANT PRÉSENT

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Ils avaient quitté le territoire Sylve et avançaient d'un bon pas depuis plusieurs heures. Malgré la précarité de leur situation et le danger, Arkan se sentait pousser des ailes. Il se gorgeait de soleil et de vent, grisé de parfums et de douceur, se nourrissant de couleurs. Ils avaient refusé les chevaux qu'on leur avait proposé, leur préférant la discrétion de la marche. Ils longeaient la lisière de la forêt, prêts à s'y enfoncer à la moindre alerte. Saphira devait être au courant de leur départ, et ses limiers sur leurs traces.

Mais à cet instant, ils les avait presque oubliés, et, quand Enguerrand, le sentant fatiguer, proposa une halte, il se défit de ses bagages, se roula dans l'herbe tendre et finit le nez dans une touffe de violettes. Il inspira profondément, grisé par leur parfum délicat, émerveillé de leur couleur à la fois douce et forte. C'étaient les premières beautés sauvages qu'il rencontrait depuis sa captivité et sa convalescence.

— Enguerrand, mon frère, c'est pur délice ! Viens t'allonger et regarder passer les nuages !

— Ah toi, je te reconnais bien là !

— Je t'assure, et on peut même les manger, rappelle-toi !

— Tu as raison, reposons-nous un moment, tant que tout est calme ! Ça ne durera pas, je pense.

— Apprécier l'instant présent... c'est ce que dit toujours Elorhen.

— Et il a raison, approuva Enguerrand en déposant son sac.

Il s'allongea aussi dans la verdure, et goûta une de ces fleurs discrètes. Tous deux pensaient à Elorhen qui leur était comme un père. Il leur avait appris à monter à cheval, la musique, et toutes les techniques de combat qu'il connaissait, la justice et l'honneur, la ruse aussi.

Sa compagne, Isayahae, leur avait enseigné la lecture, l'écriture et la courtoisie. Elle leur avait donné de solides bases de danse, de cuisine et aussi d'anatomie et de techniques de soins d'urgence. Passer ces années avec eux avait permis aux jeunes gens de mieux supporter l'absence de leurs parents respectifs. Les journées étaient bien remplies, entre les travaux du quotidien et les apprentissages. Ils aimaient leurs enfants adoptifs comme s'ils avaient été les leurs... et ces enfants les avaient adoptés avec le même Amour.

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