Le Seuil de l'Ultime...
La Mélancolie s’étalait sur l’appartement de Chris, humide et silencieuse, comme une bruine qui colle à la peau.
Autrefois Passionné, il brûlait d’un Feu intérieur pour l'autre. Aujourd’hui, ses mains touchaient le vide, ses yeux reflétaient l’absence.
Dehors, une fine Ondée frappait les vitres, chaque goutte un rappel cruel de l’ennui. Assis près de la fenêtre, Chris flottait dans un Spleen visqueux. Chaque souvenir lui lacérait le cœur. Il se revoyait jeune, ardent, vivant. Une braise mourante lui rongeait encore les entrailles.
Soudain, une Bourrasque fit claquer une porte dans le couloir. Le bruit le tira de sa torpeur. La Porte de l’entrée, simple, de bois clair. Elle symbolisait toutes les limites, tous les départs manqués.
Il se leva. Chaque pas pesait, chaque respiration brûlait. La dépression l’avait vidé, éloigné de tous, de lui-même. Il devait franchir un seuil.
Pas celui du monde.
Le cagibi, au fond du couloir. La véritable Porte : là où dormaient outils et cordes. Repos, silence, après tant de tumulte intérieur.
Main sur la poignée froide, il sentit un dernier frisson. Plus de lutte. La Bourrasque, l’Ondée, la Mélancolie, le Spleen… tout s’était tu. La dernière étincelle du Feu expirait. Dernier souffle d’un cœur Passionné.
Il tourna la poignée. Le bois grinça.
Une bouffée d’air glacé effleura sa peau.
Dans l’obscurité, un éclat minuscule sembla luire — peut-être lumière, peut-être promesse.
Une Porte, même close, peut encore s’ouvrir autrement.

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