Présentations

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Pendant plusieurs jours, Edwin prendra soin de cette belle inconnue, veillera sur elle pendant ses phases de profond sommeil. Il nourrissait son hôte en lui glissant du bouillon à la cuillère entre les lèvres. Celle-ci restera dans un profond sommeil, avec parfois des phases de réveil partiel, marmonnant des mots incompréhensibles, se recroquevillant en boule dans le lit, apeurée, gémissant, miaulant. Edwin parvenait à peine à la prendre dans ses bras pour l'apaiser, tant elle semblait effrayée, alors qu'elle n'était que partiellement consciente de son environnement, terrassée par la fièvre.

Un matin, la fièvre baissa. L'inconnue dormait paisiblement. Edwin prenait alors le temps de s'occuper de Sture dans l'étable, quand il entendit du bruit dans la pièce principale. Il se précipita et trouva la jeune femme allongée par terre, éveillée et apeurée.

  • Ne bougez pas, dit Edwin, vous êtes bien trop faible pour vous levez. Il faut rester au lit. Vous souvenez-vous de votre nom ?
  • Je m'appelle Elerinna. Qui êtes-vous ? Où suis-je ? Qu'est-ce que je fais là ?
  • Ne vous inquiétez pas. Vous êtes chez moi, en sécurité. Je m'appelle Edwin.
  • Depuis combien de temps je suis ici ?
  • Quelques jours, depuis la dernière tempête, quand je vous ai trouvée sur la plage.
  • Une tempête ? Il y a eu une tempête ?
  • Oui, une belle tempête. Une des plus fortes depuis fort longtemps. Je vous ai trouvé sur un promontoire au milieu de la falaise.
  • Il y a eu une autre tempête depuis ? Je dois me tenir éloignée des tempêtes, c'est impératif ! commenta Elerinna en paniquant
  • Rassurez-vous. Depuis ce jour, le soleil brille. Le printemps est arrivé, le temps est magnifique, au beau fixe.

Edwin pris alors le temps d'expliquer tout ce qu'il s'était passé à la jeune femme, qui commença à se calmer. Elle resta dans le lit quelques jours encore, mais commença à s'alimenter seule. Puis, un après-midi, en revenant de la forêt, où Edwin s'était rendu avec Sture pour chercher du bois, ils trouvèrent la belle, debout dans l'atelier, qui visitait les lieux.

  • Que faites-vous debout ? Vous êtes encore si faible. Vous devriez retourner vous coucher.
  • Je vais bien. Il faut que je bouge. J'ai besoin de sentir le vent frais sur mon visage. La chaleur du soleil sur la peau me manque terriblement.
  • Pour l'instant, allez vous reposer. Demain, nous irons au village pour vous trouver des vêtements convenables, puis vous pourrez aller vous promener.
  • Dites-moi, est-ce donc ici votre atelier ?
  • Exactement, vous avez trouvé. Soyez raisonnable, venez vous reposer.

Edwin attrapa Elerinna sous le bras et l'accompagna dans la pièce principale, ou elle s'assit à la table, face à la fenêtre pour observer le ciel.

  • Savez-vous quand viendra la prochaine tempête ? demanda timidement la belle.
  • Aucune idée, mais pas tout de suite. Nous arrivons sur les beaux jours, la période où la vie est la plus douce. Tranquillisez vous.
  • Edwin. J'ai un très grand service à vous demander. Je vous en prie. Acceptez sans ne me poser aucune question. Il est impératif que vous acceptiez cette requête.
  • Dites-moi tout, répondit le jeune homme, intrigué.
  • Puisque vous savez bâtir des murs, pouvez-vous me préparer une pièce rien que pour moi ? Il me faut un endroit où me réfugier pendant les tempêtes. Un endroit sûr, où personne ne viendra me voir, où je pourrai m'enfermer et ne plus en sortir avant l'accalmie.
  • Mademoiselle, vous êtes ici comme chez vous. Ce que je peux vous proposer est simple. Je vais aménager l'étable de Sture pour en faire votre chambre, où vous pourrez vous isoler, avec tout le confort nécessaire. Je vous avoue que j'aimerai beaucoup retrouver mon lit, et cet âne a beau être mon ami, coucher dans le foin commence à avoir raison de mes lombaires. Mais il était pour moi hors de question de le partager avec une demoiselle.
  • Comment cela ? Vous n'aimez pas les femmes ? s'étonna la jeune femme ?
  • Bien sûr que si ! Surtout quand elles sont belles comme ... ! Edwin s'interrompit et se mit à rougir
  • Oui ? Continuez, mon ami. répondit Elerinna en posant sa main sur le bras de son sauveur
  • Je vais de ce pas commencer à préparer votre aménagement. Et dans un deuxième temps, je vous préparerai un logement rien que pour vous. A moins que vous ne deviez rentrer chez vous ? demanda le jeune homme, avec une pointe d'inquiétude dans la voix
  • Je n'ai aujourd'hui nulle part où aller. Et si vous voulez bien de moi comme voisine, j'en serais honorée. En attendant, soyons amis, nous pourrons cohabiter plus aisément. Je pourrais par exemple m'occuper du ménage et du repas ?
  • Soyons amis, puisqu'il doit en être ainsi. Je serai le plus heureux de vous avoir comme voisine. Vous pourrez me demander tout ce dont vous aurez besoin, je ferai de mon mieux pour vous contenter.

Les présentations ainsi faites, Edwin se mit à préparer son atelier à accueillir Sture, et entama l'aménagement de l'étable, vidant le foin, préparant un lit confortable, une commode, un broc et une cuvette pour la toilette, et dénicha même un miroir, donc il avait oublié l'existence.

Le soir, pour la première fois depuis longtemps, il trouva une belle table dressée, même si sa vaisselle était dépareillée. Elerinna était même allée cueillir un bouquet de fleurs des champs qui poussent devant la maison. Le repas improvisé avec ce qu'elle avait pu trouver fût le plus merveilleux qu'Edwin avait mangé depuis une éternité.

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