La course

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Il était revenu me voir au cour d’une période creuse dans sa journée. Il s’ennuyait « A MOURIR » d’après ces propres termes.

Je lui ai dit :

- « Débrouille toi toi même J ! Je suis trop occupée avec mes problèmes d’adultes ! »

A cet instant, j’ai mesurée dans ces petits yeux a quelle vitesse mon dédain remplissait son cœur d’oiseau fragile.

Je l’ai vu s’éloigner la tête basse, et, à mon tour, j’ai senti mon cœur se briser. Ce n’était pas l’enfant que je connaissais.

Sans me lever de mon assise, je l’ai appelée, le regard toujours plongé dans ma paperasse :

- « J ! … Je te demande pardon … Mes pensées ne sont pas les tiennes, tout comme ce qui m’ennuie.»

Je l’ai vu me regarder par dessus sa frêle épaule qui n’était pas prête à porter mes craintes d’adulte.

Et j’ai su que c’était un enfant à sa manière de me pardonner :

- « On joue à quoiiiiiiiiiiiiii ? »

Sa douceur à brisée ma fichue carapace d’épines.

Je n’ai pas pris le temps de savoir en quoi j’allais pouvoir la recycler.

Des carapaces, personnes n’en veut, mais tout le monde en produit et en porte.

Ça aurait pu me faire penser a mon manque de motivation crucial à vider ma poubelle d’appartement, qui déborde sans cesse. Ça aurait pu. Si seulement j’avais eu le temps pour ça !

Parce que vous auriez du voir J, quand je lui ai dit :

- « Viens on va sortir tes jouets dans le jardin. »

On est allé chercher ses jouets.

- « Je choisi lesquels ? »

- « Prends les tous. »

On a joué au déménageur. Puis on a lancé les jouets hyper loin en criant (parce que ça nous faisait du bien). Puis on a essayé de viser pour lancer les jouets dans leur coffre (on a essayé …). Puis on s’est roulé dans l’herbes pour faire comme le chat. Puis a fait la course.

- « Vas-yyyyyyyyy !! Donne tout ce que t’aaaaaaaaaaas !! »

Je sens une grande responsabilité m’envahir. Je conditionne l’enfant dont je m’occupe.

Puis on s’est encore roulé.

On était allongé dans l’herbe. On riait d’un rien.

Et puis on a beugué devant le ballet des nuages anthropomorphisés, qui se laissaient emporter par le vent. Les chants des chauves souris ont remplacé ceux des hirondelles.

- « J ! T’as vu l’étoile filante ? »

Ce fut l’enfant qui me désigna de son doigt boudiné les cinq suivantes.

Ce même propriétaire de petits doigts boudinés qui me racontait a quel point il était fier de savoir écrire son prénom. Qu’il avait hâte de savoir lire et compter. Comme une grande personne.

Je ne veux plus te sous estimer, J.

Je veux continuer à te chérir jusqu’à notre mort.

Toi qui sais si bien lire à travers les gens, et qui compte sur moi.

Toi l’enfant que j’ai été.

Toi, gardien de mes rêves oubliés.

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