Le petit Chaperon rouge

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Je suis caché dans la forêt, indiscernable parmi les branches de pins qui me masquent. C'est mon endroit préféré. Je m'y installe tous les jours pour chasser à l'affut. Quand j'étais encore louveteau, je chassais en poursuivant mes proies. Mais je préfère l'affut, c'est quand même beaucoup plus drôle quand on voit l'air de surprise qui se peint sur le museau des proies avant que je ne les achève d'un coup de crocs. Mais ces derniers jours, aucune proie. Comme si tous les animaux de la forêt s'étaient passé le mot pour éviter mon bosquet d'épineux. Soudain, une odeur s'offre à mes narines. Je tourne la tête. Ce n'est certainement pas une odeur animale, je le sais. Je commence à m'interroger. Pourquoi des humains viendraient ils dans mon bois ? Il y a ceux qui coupent les arbres et ceux qui tuent mes proies. Mais l'odeur ne correspond pas, l'un sent la mousse et l'autre le sang, or là, c'est une odeur plus douce, de fleurs et de sucre. La réponse à mes questions arrive lorsque je vois apparaître devant moi une petite fille. Ses cheveux blonds flottent derrière elle mais ses yeux sont masqués par son capuchon rouge. À sa vue, mon ventre se met à gargouiller. Je me prépare à bondir pour lui déchirer la gorge, mais un bruit plus que familier m'interrompt. Des bûcherons ! Des hommes qui coupent les arbres sont là, tout proches, et je sais qu'ils m'abattront si je tue la petite. Pourtant, elle me donne faim, et je brûle d'envie de la dévorer. J'entends la voix d'un des bucherons demander :

- Alors, Petit Chaperon rouge, comment vas-tu ?

- Bien, merci ! répond la petite.

Le Chaperon rouge, donc. Et elle reprend son chemin, tranquillement. J'attends qu'elle soit hors de vue pour pouvoir l'attaquer, mais si elle crie, ils viendront. Je n'ai plus qu'une solution, la ruse. Je me présente devant elle et déclare, gentillement :

- Alors Petit Chaperon rouge, où t’en vas-tu d’un pas si vif ?

La petite fille me regarde, hésite, semble hésiter entre s'enfuir et répondre. Finalement, elle répond, d'une toute petite voix, si faible que je n'entends pas.

Je me penche vers elle en essayant de paraître doux et lui demande de répéter.

- Je vais chez ma mère-grand qui est malade, dit-elle. Je lui apporte des galettes et un peu de beurre.

Un sourire nait sur mes lèvres, que j'essaie de cacher. Sa mère-grand en plus d’elle. Je pense que ça devrait me rassasier.

- Et, où habite-t-elle, cette mère-grand ? je demande, espérant ainsi pouvoir la croquer, elle aussi.

Sans se méfier, la petite répond.

- Tout près du moulin que tu aperçois là-bas, lance-t-elle.

Cette fois, c’est sûr. Je les aurais, toutes les deux.

- Faisons un jeu, je réplique. Il y a deux chemins pour y aller. Le premier arrivé gagne !

Elle hoche à peine la tête, déjà je suis parti. Je cours comme si ma vie en dépendait, aussi rapidement que se peut. Le soleil a à peine avancé dans le ciel que je suis déjà arrivé. Tout fébrile, je toque à la porte de la vieille bâtisse de bois. Une voix toute tremblante perce la cloison.

- Qui est là ? demande la vieille dame.

- Le Petit Phaperon rouge, je réponds d’une voix que j’espère assez aiguë. J’ai apporté des galettes et du beurre.

Un silence. Je retiens mon souffle en priant qu’elle ne devine pas mon identité.

- Tire la chevillette et la bobinette cherra. déclare-t-elle.

J’inspire profondément pour masquer un éclat de rire de triomphe et j’obéis. La porte s’ouvre lentement. Je bondis en avant et la dévore sans plus attendre. J’avais oublié à quel point c’est bon, manger un humain. Mais j’ai encore faim, il ne me reste qu’une chose à faire, attendre la petite. Je récupère donc les habits de mère-grand et les enfile. Ils me vont tellement mal ! C’est une horreur ! Je me glisse sous les couvertures et attend. J’ignore combien de temps il s’écoule, mais j’étouffe de chaud. Soudain, une voix fluette retentit.

- Mère-grand, c’est votre Petit Chaperon rouge.

- Tire la chevillette et la bobinette cherra, je réponds, essayant à grand peine de prendre une voix chevrotante.

La porte s’ouvre, et la fillette entre. Elle s’approche de moi et sourit.

- Comme vous avez de grands bras, mère-grand ! s’exclame-t-elle.

- C’est pour mieux te câliner, mon enfant, je réponds.

- Et que voici de grands yeux ! remarque-t-elle.

Je souris et lui déclare :

- C’est pour mieux te voir, mon enfant.

Et soudain, la petite pousse un cri de frayeur.

- Mais quelles grandes dents ! hurle-t-elle.

- Ça, ma chère, c’est pour mieux te croquer !

Je bondis hors du lit et la dévore aussitôt. Cette fois, je n’ai plus faim. J’ôte les habits de la vieille et je m’affale dans un fauteuil, et je m’endors aussitôt.

Une immense douleur me réveille. J’ouvre les yeux, juste à temps pour voir un vieux bûcheron me découper le ventre de sa hache ! Je pousse un râle, et je voix les deux humaines sortir indemnes. C’est trop pour moi. Mes yeux se ferment et la douleur emplit mon cerveau.

Tout devient noir.

NDA : pas très bien écrit, désolée. J'ai du mal avec la narration à la première personne du singulier.

J'ai mis système du présent, ça paraissait logique au début, mais j'ai parfois du mal à le tenir pour les descriptions.

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