Chapitre 3

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Protège-moi de mon cœur…

Chapitre 3

Terrifiée, Eylie se sentait envahir par une peur terrible, qui lui fit perdre le contrôle de son propre corps qui se paralysait. Incapable de bouger, elle se retrouvait totalement à la merci de son horrible père, sans personne pour lui venir en aide.

Elle n’était pas prête, vraiment pas prête à subir ce cauchemar, à se faire violer, ainsi, sans lutter. Il fallait qu’elle fasse quelque chose, qu’elle se batte contre cet injuste destin.

Il lui restait le choix entre se résigner en lui donnant ce qu’il attendait d’elle, ou l’affronter une bonne fois pour toute, dans l’espoir de changer sa destinée, même si ça signifiait prendre le risque que cela se termine très mal.

Recouvrant toutes ses capacités, Elle tenta une esquive, mais son père attrapa son bras et la tira d'un coup sec, la faisant alors tomber au sol pour la traîner ainsi jusqu'à son lit.

Voulant lui résister, elle se retourna et à l’aide de ses jambes, elle le frappa aux genoux, ce qui le fit tomber sur elle. Fou de rage, il la gifla avant de se relever, tirant si fort sur son bras, qu’une vive douleur l’assaillie. Elle essaya de se débattre comme elle le pouvait, mais ce monstre se mit à lui donner des coups de pieds dans le ventre, encore et encore, tellement, que cela la fit hurler de douleur.

-Petite garce ingrate ! J'ai pris bien soin de toi jusqu'à maintenant et t'es même pas fichue de me remercier comme il se doit !? Tout comme ta mère et ta sœur, tu n'es qu'une sous-merde, juste bonne à me satisfaire en m'aidant à me vider les bourses ! Lui cracha-t-il de colère, tandis qu'ils arrivaient au pied du lit.

Lui saisissant les cheveux d'une main, tirant très fort dessus pour l'obliger à se relever et posant la deuxième sur son menton, il la força à le regarder dans les yeux.

-Espèce de petite pute, tu vas arrêter de te débattre et rester bien sage, car sinon, je te garantis que tu le regretteras ! Lui hurla-t-il, avant de la pousser en arrière, la faisant basculer et s'étaler de tout son long sur le matelas. Depuis le jour de ta conception, tu es devenue Ma propriété, ce qui fait que je peux faire de toi, tout ce dont j'ai envie. Je vais me servir de toi, jusqu'à ce que je me lasse et ensuite, je t'enverrai servir d'autres hommes en échange de belles sommes d'argent ! Termina-t-il dans un rire glacial.

Sous le choc, les yeux d'Eylie s'écarquillèrent de peur. Elle ne pouvait accepter qu'une telle chose se produise ! Impossible. Son père était pire qu'un monstre ! Comment la vie avait-elle pu engendrer une telle abomination !?

Commençant à se déshabiller, il se stoppa lorsqu’il remarqua que sa femme, venait de reprendre connaissance. Il lui ordonna donc de venir l’aider en tenant les bras de sa fille tandis qu’il s’occuperait d’elle.

La voyant hésiter, en promenant son regard sur lui, puis sur sa fille avant de se poser de nouveau sur lui, il la menaça d’aller s’en prendre à Mia si elle n’obéissait pas immédiatement. Il n’en fallut pas plus pour qu’elle se résigne et s’approcha lentement d’eux.

Se sentant plus détendu de recevoir l’aide de sa femme pour maintenir Eylie, il continua de défaire et enlever son pantalon.

Profitant de cette opportunité, la jeune femme utilisa toute la force qui était en elle, et lui asséna un gros coup, bien placé, entre les jambes, le prenant ainsi par surprise. Sans lui laisser le temps de réagir, elle enchaîna en venant lui planter sa dague dans la jambe, qu’il évita, mais pas assez, car elle réussit à le toucher, lui laissant une terrible et profonde entaille.

Tandis qu’il tomba à genoux, Eylie bondit hors du lit, prit la main de sa mère avant de s’enfuir de cette maudite chambre. Rapidement, elle chuchota à sa mère.

-Vas libérer Mia, pendant que je l’éloigne et fuyez toutes les deux. Quoi qu’il arrive, surtout, ne vous retournez pas et ne revenez pas, je m’en sortirai.

Sans lui laisser le temps de répondre, sans même la regarder, de peur de n’y déceler aucune émotion à son encontre, elle descendit les escaliers à toute vitesse, alors que sa mère alla se cacher en attendant de voir ce qui allait se passer.

Eylie arriva devant la porte d’entrée, qu’elle essaya d’ouvrir sans succès. Paniquée, elle se dirigea dans le salon, dans lequel, des barreaux se dressaient derrière la fenêtre, mais elle aperçut une autre porte à l’autre bout et décida d’essayer dans cette autre pièce.

A peine venait-elle d’y entrer qu’elle ferma la porte et la verrouilla en remerciant la chance d’y avoir placé plusieurs verrous de ce côté. C’est en se retournant, qu’elle comprit qu’elle venait de pénétrer dans l’antre du démon.

En effet, elle fut parcourue de nombreux frissons à la seule vision de l’ensemble de la pièce.

Dans celle-ci, la première chose qui attirait notre attention, était la grande cage au fond, dans laquelle, on y trouvait un lit une place, dont le matelas blanc est taché de sang, avec des menottes attachées aux tête et pied de lit. A côté, se tenait une petite table de chevet sur laquelle, on pouvait y voir, une perceuse, au bout rouge sang, des toilettes et un lavabo.

Le long des murs, on y apercevait des meubles, tels que des commodes ou des étagères, sur lesquelles étaient posés des instruments chirurgicaux, des fouets, des ceintures, des chaînes, des matraques, des tasers, des bâillons, différents couteaux, des outils de bricolage et de jardinage et bien d’autres accessoires de torture.

Des photos agrandies en grands formats ont été encadrées. Sur chacune d’elle, on y reconnaissait la pièce en arrière-plan, mais ce qu’elles représentaient étaient affreux… Des jeunes filles, des adolescentes photographiées pendant qu’elles étaient violées et torturées. Les regards, les expressions des victimes étaient déchirants…

Il n’y avait pas besoin de regarder dans les tiroirs pour que cela fasse froid dans le dos. C’était inhumain, révulsant. Comment un être humain pouvait-il provoquer autant de souffrance et être aussi fier de les afficher ainsi !?

Eylie ne s’attarda pas à l’explorer davantage du regard, elle n’avait pas de temps à perdre si elle voulait s’en sortir. Elle fut attirée par la fenêtre derrière laquelle, il n’y avait pas de barreaux.

Une sortie s’offrait enfin à elle… Elle remercia de nouveau la chance qui lui souriait, rangea sa dague sous sa robe, au niveau de la lanière en tissu près du haut de son bas, attrapa une masse assez lourde et vint percuter la vitre encore et encore, en donnant tout ce qu’elle avait pour la détruire.

Tandis qu’elle s’acharnait dessus, sa mère, toujours cachée, vit son mari boitant, se précipiter hors de la chambre et partir à la poursuite de leur fille.

Envahi par une immense fureur, il prit sur lui et dévala les marches, mettant de côté, les élancements qu’il ressentait au moindre mouvement qu’il faisait.

Au rez-de-chaussé, il n’y avait qu’à suivre les bruits qu’il entendait. Il s’approcha de son antre, et confirma la présence de sa fille à l’intérieur.

Il essaya de l’ouvrir, mais impossible, il cogna donc à la porte exigeant qu’elle lui ouvre. N’ayant aucune réponse, et aux sons qu’il perçut, il comprit tout de suite ce qu’elle était en train de faire et sa colère ne fût que plus forte.

L’homme se rendit à l’entrée de la maison, cherchant dans les poches de son pantalon, ses clefs qu’il gardait toujours sur lui. Ne les trouvant pas, il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu’elles avaient dû tomber quand il était dans la chambre d’Eylie.

Il remonta donc tant bien que mal, le plus rapidement possible les chercher et redescendre.

Pendant ce temps, après avoir réussi à briser la vitre, Eylie s'engouffra à travers celle-ci, s’écorchant à certains endroits du corps et déchirant le bas de sa robe qui s’était accrochée aux morceaux de verre.

Enfin dehors, à l’air libre, elle se mit à courir, pourchassée par son père qui venait de franchir le pas de la porte d’entrée.

-Espèce de petite putain, reviens ici, tout de suite !!! lui cria-t-il. Enfuis-toi, mais je te retrouverai, t’attraperai et lorsque je t’aurai, je te jure que je me ferai un plaisir de te faire souffrir ! Tu me supplieras de t'achever, tellement la mort te semblera plus douce !

C’est à une centaine de mètres que la jeune femme s’arrêta, au bord de la falaise, sur laquelle était située la maison de ses parents.

Elle se retourna, pour rebrousser chemin quand elle vit cette abomination arriver et se dresser à quelques mètres devant elle… Il était trop tard, elle n’avait pas été capable de changer son triste destin…

Il laissa échapper un grand rire des plus mauvais, fier d’avoir eu raison.

-Ne te l’avais-je pas dit, que je finirai par t’attraper ?

C’est à cet instant que le regard d’Eylie fut attiré par une scène… Celle de sa mère et sa soeur, sortant de la maison, les observant rapidement, pour vérifier que leur père et mari ne les avait pas remarqué, avant de s’enfuir à travers la forêt.

Malgré la peine et la déception qu’elle éprouvait à ne pas les voir s’attarder davantage, ou même de les voir lui venir en aide, un sourire sincère vint illuminer son visage.

En réalité, elle se rendit compte que ce n’était probablement pas son destin, qu’elle devait changer… Mais celui de sa sœur et de sa mère.

“Finalement, je n’avais sans doute pas ma place dans ce monde. Conçue et née d’un acte abominable, pour servir les désirs pervers de mon propre père, sans la moindre once d’amour d’une mère, qui me haïssait, il est normal que je ne puisse avoir d’avenir.

Malgré tout, durant ma courte vie, j’aurai au moins pu faire quelque chose de bien. Sauver ma mère et ma sœur d’une terrible existence.”

La jeune femme souleva sa robe déchirée, pour y prendre son poignard, qu’elle pointa en direction de son bourreau, mais celui-ci se mit à sourire, n’éprouvant aucune peur.

-Tu m’as eu une fois, cela ne se reproduira pas. l'avertit-il.

Eylie envisagea alors de mettre fin à son calvaire à l’aide de sa dague, mais en y réfléchissant, qui savait ce que ce monstre serait capable de lui faire subir, même morte.

Souriant de nouveau, elle regarda son père droit dans les yeux tout en reculant, prenant le temps de voir son visage se décomposer, lorsqu’il comprendrait qu’il allait perdre ce qu’il convoitait depuis si longtemps et ce pour quoi il avait tant patienter.

Comprenant ce qu’elle s’apprêtait à faire, il se précipita pour l’en empêcher, mais il était trop tard, la jeune femme venait de basculer en arrière, du bord de la falaise…

“Vous savez, si je le pouvais, si on me laissait le choix, j’aimerais pouvoir renaître un jour, dans un monde dans lequel, j’aurai pleinement ma place. Et pour toutes les victimes de ce monstre, que justice leur soit rendue… “

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