Le soleil était à son apogée. Au milieu de ce paysage, Victor ne parvenait pas à se ressaisir. Les larmes lui coulaient le long des joues et les marmottes d'habitude si gaies étaient devenues silencieuses. Didine l'avait laissé seul du jour au lendemain, sans prévenir. Il se demandait ce qu'il avait bien pu lui faire pour qu'elle l'abandonne. Victor avait beau réfléchir, il ne parvenait pas à trouver de réponse. Il ne pensait plus qu'à lui et à son avenir. Qu'allait-il faire de sa vie ? Qui allait-il protéger ? A qui expliquerait-il les merveilles du monde et de la nature ? Qui allait bien pouvoir faire semblant de croire à ces petits êtres qui vivent par delà les nuages, au sommet des montagnes ?

Il se promit que lorsqu'il arriverait chez sa fille, il la supplierait de revenir à la maison. Il lui ferait chaque matin son petit-déjeuner, il la laisserait faire ce qu'elle veut. Il irait lui cueillir des fleurs tous les jours. Il ferait tout pour elle. Ces douces pensées ne parvinrent pourtant pas à lui redonner espoir. Il craignait que sa Didine soit plus heureuse avec son mari, et qu'elle l'oubliait petit à petit.