IV (Fin)
- Eh, Camille, droit d’vant ! Hurla Joe.
Celle-ci remarqua immédiatement ce que sa collègue voulait lui désigner, et s’élança sur l’épaisse barre de fer suspendue entre deux étagère. Elle se hissa et la parcourue jusqu’à passer le troupeau de monstre à ses pieds, pour enfin atterrir de l’autre côté.
Les cinq créatures étaient piégées entre deux rayonnages et nos soldates, et même en supériorité numérique, aucun d’eux ne s’en sortiraient vivants.
Les deux filles s’élancèrent. Camille mit un parfait coup de coude dans la figure du premier ennemi qui lui tombait sous la main, et le temps que celui réagisse et se reprenne, elle réussit à faire une balayette à un second et pu planter le couteau dans le thorax de ce dernier. Le premier se ressaisit et voulant l’attaquer, Joe lui donna un coup puissant entre les omoplates, pour que Camille puisse le finir à coup de pied.
Les monstres à terre en seulement quelques secondes, elles ne perdirent pas plus de temps et continuèrent leur chemin, jusqu’à trouver la troisième femme. Cependant, bien qu’il s’agissait de son amie, Camille en voulait à Joe pour avoir abattu plus de créatures qu’elle. Concernant le travail, il y toujours eu une petite rivalité…
Plus loin, les filles croisèrent Thompson – pour qui Joe avait quelques vues – et s’arrêtèrent une seconde pour abattre son adversaire, en deux coup précis vers le cœur. Moins pour l’aider, il s’agissait plus d’une forme de provocation, elles ne manquèrent donc pas de lui faire un clin d’œil pour Joe et de lui tirer la langue pour Camille.
Thompson sourit et laissa échapper un soupir d’exaspération. Contrairement aux autres, il n’avait jamais eu cet esprit de compétition entre collègues.
Au bout de quelques secondes encore, les soldates arrivèrent devant la porte menant à l’arrière-boutique. Tous deux s’arrêtèrent.
- Tu m’avais pas dit qu’il restait une vingtaine de monstres ? demanda Starker reprenant légèrement son souffle.
- Si, mais on a pas encore fait tous les rayons. Et puis, elle est où Lopez ?
C’est en cherchant autour d’elles que les deux filles remarquèrent les bruits des balles sifflantes. Ou plutôt l’absence de ces bruits. Joe allait en faire la réflexion, quand un cri de guerre retentit derrière elle.
Natanielle sauta du haut d’une étagère et planta son couteau dans le dos d’une créature sans visage, aux doigts et orteils dix fois plus long que la moyenne. Tombant sur ses pieds après avoir assainit un second coup pour le finir, elle s’étira de joie.
- Enfin ! J’vous cherche d’puis t’à l’heure.
Starker et Mendez se regardèrent.
- Nous aussi ! s’exclamèrent-elles.
- Ouais, mais j’crois qu’j’ai d’meilleurs raisons, commença la rousse en essuyant la lame de son arme sur son pantalon.
- Expliques-toi, ordonna presque Camille, les sourcils froncés.
Un étrange sourire se peignit sur le visage de la rousse.
- On nous laisse finir, et ils explosent tout une fois dehors !
Elle garda son air triomphant, tandis que les visages se contractèrent en une forme de joie, mélangée à du sadisme.
- Ouais, on est pas mal reconnue ! rigola Mendez. Parfait, on perd pas d’temps, les filles.
- À celle qui en abat le plus ? demanda la blonde.
- Évidement ! s’indigna faussement Natanielle.
Ainsi, et sans un mot de plus, le trio reformé partit en premier lieu vers les rayons de droite. Là des monstres semblait fuir à pas lents. Un regard, et la bataille – entre elle – commença véritablement.
Ce fût Joe qui abattit le premier, tandis que le second mourut sous les coups de Camille.
- J’vous déteste, marmonna Lopez.
Et c’est en éclat de rire que tous les ennemis furent dénichés et massacrés en quelques minutes sous les huées de chaque fille envers une autre.
Dans la guerre que menait le monde, quoi de mieux que de tourner cela à la rigolade pour mieux réussir ? – tout en restant sérieux et conscient de ce qui se trame à travers chaque pays. Du moins, c’était de cette manière que nos trois soldates voyaient les choses.
Enfin, les résultats tombèrent : quatre ont été achevé par Joe, quatre autres par Camille, et cinq derniers par Natanielle. Il en fut juste un seul, mort sous les trois filles. Impossible de déterminer laquelle l’avait fini.
Cependant, triomphante, Lopez n’avait pas véritablement cherché à entrer dans la dispute enfantine qui avait éclaté entre les deux dernières.
- Les filles… tenta Lopez.
Mais celles-ci continuèrent à débattre.
- Les filles ! interpella-t-elle subitement. Faut qu’on se bouge, j’vous rappelle !
Les deux avaient très bien entendu la troisième, et continuèrent à avancer jusqu’à la sortie. Tout en se lançant des pics.
De vraies gamines, critiqua la rousse qui, pourtant – et le savait elle-même -, aurait réagis de la même manière.
Elles franchirent la porte principale et rejoignirent le groupe de soldats un peu plus loin. Le colonel les accueillit.
- Vous êtes sûres qu’ils sont tous à terre ? Je voudrai pas qu’l’un d’eux survive à la déflagration.
- Rassurez-vous, mon colonel, entreprit de répondre Joe. Ces créatures sont peut-être résistantes aux flammes, elles ne l’ont que très peu été face à nous !
Ces simples mots réussissent à faire lever des sourires dans l’assemblée.
- Par ailleurs, Mendez, interpella le supérieur, un nom est tombé : tant qu’nous savons pas ce qu’ils sont, « mutants » est devenu le terme approprié !
- Bien, mon colonel !
Camille ne put s’empêcher de récupérer son étrange sourire. Mutants. Elle n’avait jamais réellement pensé à ce nom, peut-être était-il le mieux, effectivement.
- Allez-y, vous pouvez détruire le nid. Les civils alentours ont été évacués, les mutants sont tous à terre. Plus aucun ne pourra revenir ici, prévint le supérieur à sa montre.
Cette dernière émit un grésillement à peine audible pour Starker. Elle ne cherchait pas vraiment à comprendre, d’ailleurs ; tout ce qu’elle voulait à présent était de voir les flammes rasées cet endroit.
Cependant, elle comprit le deuxième, et à peine une fraction de seconde avant la première explosion, Camille ne put s’empêcher de murmurer.
- Et, boom. Dans vos dents, sales mutants.
FIN.
Oui, bon, pour les personnes qui seraient arriver jusqu'ici, je vous remercie nottament pour la peine que vous avez dû endurer ! ( ̄▽ ̄)ノAu plaisir tout de même de vous avoir accueillis !
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