Le pince charmant en pinçait pour la scie sauteuse, mais la jalouse-scie lui rongeait le frein par derrière, ce qui n’était ma foi pas si déplaisant que ça. La circulation à l’intérieur de la boîte d’ennuis devenait néanmoins très tendue, notamment pour la brouette, extrêmement sollicitée. Les pelles quant à elles s’en donnaient à coeur joie, tandis que le rateau attendait son tour, prêt à intervenir.
C’est dans cette ambiance bon enfant que la vamp par correspondance fit son entrée, suivie du très célèbre Matt au pique-cœur qui fit valser les vices, tandis que le tournevis cruciforme se sentit devenir plat. Mais ce fût le marre tôt qui, sans surprise, fut le premier à jeter l’éponge.
De son côté, l’ami-binette était de toute évidence très en forme, prêt à affronter l’art au soir avec une insolence de favori, car, comme tout le monde le sait : un bon binage vaut deux arrosages.
Dans ce joyeux bordel, les clous ne savaient plus où donner de la tête et ils restaient rivés au sol, tenant bon malgré l’agitation.
Juste à côté de la remise, les courges et l’aneth ne se doutaient de rien. Absorbée par le dernier navet, elles avaient vaguement vu le sec acteur se précipiter vers les poivrots de lacère trop puis cale : encore un qui allait débiter des salades au clair de lune ; très peu pour elles.
Mais la reine de la soirée, c’était la menthe. Marocaine ou religieuse ? Qu’importe. Elle était prête à se payer la tête du rhum à rien qui lui avait promis de lui livrer le petit fumier avant les seins de glace. Il allait regretter de ne pas avoir tenu parole…