Chapitre 1
Il fait beau et chaud. Pourtant, au fond de moi, c'est la tempête. Elle s'est abattue comme ça, sans prévenir. Aucun nuage gris à l'horizon, quelques heures, auparavant. Il faisait beau, comme le temps dehors.
Je marche, d'un pas hésitant et tremblant, sur ce chemin que je connais par cœur. Je l'ai emprunté des millions de fois depuis la sixième. Mais là, au milieu des autres élèves, au milieu de la douleur. Rien n'est plus pareil.
J'inspire.
Un pas devant l'autre.
J'ai les jambes qui tremblent, et mon cœur se débat dans ma poitrine. J'ai les côtes enserrées dans des barbelés. Des barbelées en béton. Mes yeux me piquent. Mais je refuse de pleurer... Fierté ou résilience ?
Mes jambes flageolantes, ne tiendront pas jusqu'à chez moi. Je le sais. Il faut que je m'arrête, que je m'assoie et que je pleure. Je ne peux pas rentrer comme ça. Non pire, je ne veux pas rentrer comme ça. Mais si je m'arrête, je ne me relèverai pas.
Les autres passent autour de moi. Personne ne voit les larmes qui se battent dans mes yeux. Personne n'entend le son des souvenirs douloureux qui résonnent dans ma tête.
Je repense au début de ma journée... Et à ce qui m'a mis dans cet état.
Six heures trente.
Je me suis levée à six heures trente et quelques poussières. Comme tous les matins, mon réveil à sonné et d'un geste rageur de la main, je l'ai éteint.
Qu'ai-je fait après ?
La même chose que tous les jours de cours. Je me suis levée et j'ai descendu mon échelle. Et dans un semi-coma, je suis parti me laver le visage dans la salle de bain. Puis, j'ai salué ma mère, mangé mon petit déjeuner et je me suis préparée...
Et puis, il y a eu les cours. Les premières heures de la journée. Les rires, qui me paraissent avec la douleur à nouveau logé dans mon cœur déplacé. Les discussions entre amies, ou du moins entre copines. Les silences hésitant de ma part.
Et puis ça... Une séance de sensibilisation au harcèlement scolaire... Banal me diriez-vous ?
Je le pensais aussi.
Ce n'était pas le cas.
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