Nouvelle vie

4 minutes de lecture

Noir

Un tremblement de terre se fit sentir. Un homme se réveilla en sursaut, en pleine salle de repos.

— Vous avez senti ce tremblement de terre !? – demanda-t-il en relevant brusquement la tête.

— Hein ? Mais de quoi tu parles, enfin ? Aide-nous à terminer notre devoir, on doit le rendre demain, je te signale ! – répondit une jeune femme, l’air agacée.

— Oui, oui, désolé princesse Eva, il ne faudrait surtout pas que tu aies une note en dessous de 18 à cause de pauvres roturiers comme nous ! – dit le jeune homme d’un ton sarcastique.

— Je t’ai déjà dit d’arrêter de m’appeler comme ça, et d’arrêter de te fiche de moi ! – répliqua Eva, de plus en plus agacée.

— Eh Micka, qui tu traites de roturier ? Toi, t’es peut-être du tiers-état, mais moi tu vois, je fais partie du clergé ! – lança un autre jeune homme, très énergique.

— Judes, je t’ai déjà vu manger des pâtes avec les doigts… C’est même plus le tiers-état à ce niveau, t’es dans la catégorie des ogres, toi – répondit Micka à son ami.

— N’importe quoi, j’ai jamais fait ça ! – Judes sentit Eva et Micka le fixer avec insistance. – BON OK, une fois, mais c’était pour une étude gustative ! – s’écria-t-il.

— Judes, Micka, Eva, calmez-vous et finissons le devoir, s’il vous plaît.

— OUI, maman Gabrielle ! – répondirent-ils tous en chœur.

Judes était un jeune garçon de dix-neuf ans, mesurant environ 1m85. Il avait un corps très bien sculpté, des cheveux noirs coupés en brosse avec un dégradé net, et débordait d’énergie.

Eva, elle, était aussi âgée de dix-neuf ans, mesurant environ 1m72. Elle avait les yeux marron, les cheveux châtains, et un corps mince. C’était le genre de fille à papa qui avait toujours vécu dans un certain luxe. Son aisance et sa beauté en faisaient rêver plus d’un.

Puis venait Gabrielle. Elle aussi avait dix-neuf ans, et mesurait autour de 1m69. Ses cheveux noirs, coupés courts avec une frange et un carré net, encadraient un visage froid, renforcé par de fines lunettes noires qui ne masquaient en rien la dureté de son regard. Malgré sa froideur apparente, son corps plus potelé que celui d’Eva attirait bien des regards dans l’établissement. La vraie raison, bien qu’inavouée, tenait à son bonnet D, qu’elle haïssait à cause des douleurs dorsales qu’il lui causait. Elle enviait en secret Eva et son bonnet B, même si, à l’inverse, Eva la jalousait un peu aussi.

Les années passèrent. Mickael Chiramis avait désormais dix-huit ans, et allait en avoir dix-neuf dans quelques mois. Il était en classe préparatoire littéraire. Sa vie avait bien changé : il vivait désormais seul dans un petit appartement étudiant à Kemhill, une ville située à trente kilomètres de celle où il avait grandi.

Il passait presque toutes ses journées en compagnie de ses trois amis : Judes, Eva et Gabrielle. Lorsqu’ils ne travaillaient pas, ils sortaient au restaurant, traînaient dans des pubs ou restaient dans leurs appartements étudiants.

Ce mercredi-là, Micka et ses amis s’étaient retrouvés dans la salle d’étude et de détente de leur établissement pour finir un devoir en groupe à rendre le lendemain.

— Aaaaah, j’en peux plus de ce devoir à la con ! Vous voulez pas qu’on aille manger au centre commercial ? – demanda Judes.

— Pour une fois, je dois bien avouer que Judes a raison – déclara Eva. – Je suis exténuée, et il fait bien chaud en ce milieu d’avril.

Gabrielle, pourtant si stricte d’habitude, acquiesça. En même temps, difficile de dire non face aux regards de chiens battus que lui faisaient ses trois amis.

Même si la vie de Mickael avait changé, il lui arrivait parfois de repenser à son enfance… et surtout à Chris. « Est-il encore en vie ? Qu’est-il devenu ? »

Il lui était déjà arrivé de chercher son nom sur Facebook, en vain. La journée passa, encore une journée banale pour Micka, qui aimait bien sa petite routine : entouré de ses amis, profitant de chaque instant avec eux.

Ils passèrent tout leur après-midi à profiter du beau temps, si bien qu’ils en oublièrent complètement le devoir à rendre le lendemain. C’est pourquoi Gabrielle leur donna rendez-vous dans la chambre de Micka à vingt heures, sans même prévenir l’hôte en question.

— Je comprends la gravité du moment mais… pourquoi doit-on le faire dans ma chambre !? – s’exclama Mickael alors qu’ils étaient déjà tous installés.

— Arrête de te plaindre – répondit Eva. – Il nous fallait bien un endroit, non ? Ce serait déplacé que toi et Judes veniez dans la chambre d’une fille si tard.

— Oui, et la chambre de Judes est toujours bordélique. C’est une horreur. Tu étais donc notre seule solution, Micka – déclara Gabrielle.

Il faut dire que la chambre de Micka était toujours bien rangée. Son coin salon était très chaleureux : plusieurs poufs, un petit canapé, une table basse au centre et une télé fixée au mur.

Ils passèrent donc deux heures sur le fameux devoir, qui était presque terminé, quand soudain…

Micka sentit Judes très absorbé par ce qu’il regardait sur son ordinateur. Il ne l’avait jamais vu aussi concentré. Intrigué, il tendit l’oreille pour savoir ce qui l’intéressait autant.

« Comme vous pouvez le voir, le monde a fait une avancée incroyable en termes de technologie. Aujourd’hui, comme sur mes précédents lives, je vais essayer de complètement virtualiser ce gant métallique. Pour l’instant, les essais n’ont pas été très concluants, mais en arrivant à synchroniser totalement le gant au monde virtuel grâce à notre nano-puce synchronique, nous pourrons enfin atteindre le résultat escompté. »

Virtualiser !? Ce mot était très familier à Mickael.

Annotations

Vous aimez lire Kayin_ ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0