Les rescapés du samedi soir
C’était une soirée pas comme les autres… sans spectacle ni artifices
Picole, pétard ? Non, même pas… à peine une ombre de fumée
Les décibels eux-mêmes se faisaient tout petits
De l’extérieur, rien de bien percutant
Auberge où chacun apporte sa garniture : un mot, un sourire, une parole ou un souvenir
Un délire ou une passion
Une question, une réflexion, ou même une incompréhension
Soirée pas comme les autres. Non, vraiment pas
L’anecdote contée n’était pas inventée…
On ne cherchait nullement à épater
Ni autrui, ni la galerie
La communication était sans prétention
Dialogues étouffant les monologues
Personne ne se coupait, et les voix
Ne transperçaient rien, ne transperçaient pas
Et puis quelques petits silences de connivence
On ne cherchait pas à avoir raison
Prendre de l’avance
Ou masquer ses ignorances
Oui, ce soir les mots sonnaient justes
Instant magique, si rare, où on croit connaître l’inconnu mieux que son ami
Nous en étions à refaire le monde
Lorsqu’on s’est dit que ça ne pouvait durer
C’en était trop
Ces attitudes marginales, quelle arrogance !
Oui mais cette ambiance, à présent, on n’arrivait plus à la quitter !
Que faire ? Seul un super-héros pouvait nous tirer de ce mauvais numéro
Heureusement, Super-Ficiel répond toujours présent
Il a troqué ses lunettes contre cape et costume, a volé à nous poings au vent
Et voilà, sous nos yeux éberlués, Super-Ficiel provoquant en duel la complicité
Avec une fougue sans pareille, il combat aussi simplicité, franchise et amitié
Des sentiments lui font résistance
Mais le costaud eut raison de tous les « mots »
(Qu’on écrive cela comme on voudra)
Avant de partir, il nous a laissé :
Picole et pétards en guise de masques
Décibels pour couvrir nos manques
Vantardise pour fuir nos complexes
Il nous fit même cadeau de quelques jalousies et pitreries
Ouf !
Nous voilà enfin de nouveau des gens bien comme il faut
Que seraient donc nos vies sans ces super-héros ?
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