CHAPITRE 44 : Le plus beau jour de ma vie

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STAN

Nous sommes le dix Juillet deux mille vingt-deux, ça fait deux jours que nous sommes sur l’île d’Hawaï, pour notre mariage. J’ai raconté à Samantha le rêve que j’avais fait dans l’avion alors que nous nous dirigions vers Dallas et elle a été très emballé à l’idée de le réaliser. Nous avons cherché ensemble l’endroit idéal et l’avons déniché ici.

J’ai fait venir Etienne, Isabelle, Axel et Tina, de France. Il est inconcevable que l’on se marie sans eux. Mégane et Maia sont nos demoiselles d’honneur. Lise, l’assistante de Samantha est son témoin et le mien c’est Adam Levine. Son groupe et lui ont une place importante dans notre vie et notre histoire. Il est tout à fait normal qu’ils soient tous là pour le plus beau jour de notre vie. Nous n’avons invité que la famille proche et quelques amis, pour une cérémonie en toute intimité.

Ma mère n’a pas manqué de faire remarquer à Samantha, qu’elle lui avait bien dit qu’un jour elle deviendrait sa belle-fille. Milla nous a félicité, à notre grand étonnement et a proposé de nous amener Maia et qu’elle s’arrangeait pour que nous ne l’ayons pas pendant notre lune de miel. Elle est étrangement amicale, arrangeante et doucereuse. Elle est en couple depuis quelques semaines, avec un musicien, ça doit agir sur son caractère. J’espère qu’elle ne me prépare pas un sale coup, mais bon pour le moment, c’est le jour de mon mariage. On verra cela en temps voulu.

Coté professionnel, mon film est sorti et comme je l’avais pressenti, il explose des records en salle. La tournée promotionnelle a été un vrai bonheur. La semaine dernière, j’ai reçu un courrier m’informant qu’il était nominé dans plusieurs catégories aux Oscars en deux mille vingt-trois. Je pense que d’autre lettres de ce genre vont suivre. Les ventes de mon livre, dont il est tiré, ont doublé depuis sa sortie au cinéma et lui aussi est en lice pour un prix cette année.

Samantha a supervisé l’ouverture de la nouvelle agence de Philadelphie. Elle y a passé les deux premières semaines, le temps de la mise en place, puis a regagné son poste à New-York et retrouvé un rythme de travail plus cool.

Mais revenons à nos moutons. Je suis devant le miroir, dans mon costume blanc, en train de me débattre avec mon nœud papillon. J’ai pourtant l’habitude de le faire, mais aujourd’hui je n’y arrive pas. Je crois que je suis trop nerveux. On toque à la porte. C’est ma mère qui vient voir si je suis prêt.

- Ah maman tu tombes bien. Tu peux m’aider s’il-te-plait ? Je lui demande en lui montrant le morceau de tissu avec lequel je me bats depuis plusieurs minutes.

- Ne me dis pas que tu es nerveux, elle s’étonne.

- Et bien si, je crois.

- Mon chéri, tu n’as aucune raison de te mettre dans cet état. Ça fait plus de trois ans que vous êtes amoureux, dix mois que vous vivez sous le même toit et avec tout ce que vous avez traversé et surmonté, il n’y a pas de couple plus solide que le vôtre. Vous êtes fait l’un pour l’autre sans aucun doute, elle essaye de me rassurer en ajustant mon nœud papillon.

- Je sais que tu as raison et je suis sûre de mes sentiments à cent pour cent et pourtant je ne peux pas m’empêcher de stresser.

- Tu l’aimes ?

- Oui, comme un fou.

- Elle t’aime ?

- Oui.

- Alors pourquoi tu t’en fais ? Voilà, tu es magnifique mon chéri, elle me complimente avec un regard admiratif.

- Merci maman. Merci pour tout. Sans toi, je serais encore à me morfondre dans mon canapé une bouteille de whisky dans une main, une cigarette dans l’autre et une stripteaseuse entre mes jambes et je n’aurais jamais eu la chance de connaitre le bonheur auprès de la femme de ma vie.

- C’est mon travail de mère de te remettre sur le droit chemin et je suis heureuse que tu m’ais écouté. Je suis fière de l’homme que tu es devenu. Je t’aime mon chéri.

- Je t’aime aussi maman, je répète en la serrant dans mes bras.

Nos effusions sont interrompues par des petits coups frappés à la porte. Adam ouvre et me préviens qu’il est l’heure d’y aller. Je prends une grande inspiration, offre mon bras à ma mère et nous suivons mon témoin.

Le soleil m’aveugle un instant lorsque je sors de l’hôtel pour me rendre sur la plage. J’éprouve une drôle de sensation. J’ai l’impression de flotter hors de mon corps et de vivre ce moment en spectateur. C’est étrange car je ressens tout, je contrôle tout, mais je suis comme sur un nuage. Je suis totalement sûr de moi et de mes sentiments et j’ai désormais hâte de faire de Samantha ma femme.

Nos invités attendent notre arrivée, sur des chaises recouvertes d’un tissu blanc noué à l’arrière avec un petit bouquet de fleurs glissé dans les plis. L’allée centrale menant à l’autel est représentée par un tapis rouge, comme celui déroulé sur les marches du festival de Cannes. Le prêtre est déjà sous l’arche en tissu blanc identique à celui des chaises et ornés des mêmes bouquets de fleurs. C’est exactement comme dans mon rêve.

Ma mère toujours à mon bras, je m’avance d’un pas assuré en offrant un large sourire à nos invités. Je m’arrête au premier rang, l’embrasse et rejoint ma place près d’Adam. Ma nervosité s’est transformée en impatience. Adam me met un petit coup de pression en me murmurant à l’oreille :

- Elle a peut-être changé d’avis et ne viendra pas. Il me semble avoir vu sa voiture partir il y a quelques minutes.

- Bien essayé Adam, mais ça ne prend pas, je réponds en lui faisant un clin d’œil.

Nos rires cessent instantanément dès les premières notes du générique de mon film. Nous avons trouvé que cette musique est idéale puisqu’elle a été composée pour notre histoire.

L’allée de palmiers m’empêche de voir la mariée arriver au bras de son père. Apparait d’abord Maia avec son petit panier blanc, toute fière de semer des pétales de roses derrière elle. Je l’applaudis et la félicite alors qu’elle s’assoit à côté de ma mère, puis c’est au tour de Mégane de faire son entrée suivie de Lise. Elles sont toutes les trois resplendissantes dans leur robe blanche en tulle et leurs fleurs dans les cheveux. Les filles prennent place debout du côté opposé au mien.

Elle apparaît enfin, dans sa robe blanche en dentelle lui arrivant juste au-dessus des genoux. Un vent léger fait flotter les pans de sa robe laissant deviner son corps magnifique. Ses longues jambes sont mises en valeur par des escarpins assortis à sa robe. Ses cheveux sont relevés en un chignon sophistiqué parsemé de fleurs. Je n’ai pas de mots pour décrire à quel point elle est magnifique. Je ne peux retenir un « wouahhhh » d’émerveillement. Elle est telle que je l’avais rêvé, c’est incroyable car je ne lui avais donné aucun détail au sujet de sa robe. Elle s’avance, un bouquet de fleurs exotiques à la main, tenant le bras de son père, un sourire magnifique aux lèvres.

Lorsqu’ils arrivent à ma hauteur, Etienne dépose un baiser sur la joue de sa fille et prend place à côté de sa femme au premier rang. Samantha a les yeux qui pétillent et semble extrêmement calme et sûre d’elle. Instantanément elle me communique sa sérénité et tous les doutes et les peurs que j’ai pu ressentir au cours de l’heure qui vient de s’écouler, se sont envolés. Je ne ressens plus qu’une immense paix intérieure et mon cœur déborde d’amour pour la femme qui se trouve à mes côtés.

La cérémonie n’est en réalité qu’un simple échange de consentements devant un représentant religieux, ce qui ne prend pas plus d’un quart d’heure. Mais ce laps de temps est très intense en émotion. Nous scellons tout de même nos vies l’une à l’autre jusqu’à ce que la mort nous sépare. Nous lisons nos vœux puis le prêtre nous déclare enfin mari et femme.

- Je t’aime my Love, je murmure en approchant mes lèvres des siennes.

- Je t’aime aussi mon amour, elle me répond juste avant que je ne l’embrasse passionnément sous les applaudissements, les cris et les sifflets de nos invités.

Tous viennent nous féliciter et nous présenter leurs vœux de bonheur. Je n’ai jamais été aussi heureux qu’aujourd’hui. Nous convions nos invités à se rendre sous le chapiteau un peu plus loin, afin de fêter dignement notre union autour d’un verre et d’un buffet.

Ma femme et moi faisons d’abord quelques photos sur la plage avant de les rejoindre. Nous faisons notre entrée sous une pluie de confettis et la haie d’honneur formées par les bras de tous nos convives. Adam me tend une flûte de champagne tandis que Mégane offre un verre de jus de fruits à sa mère. Je ne m’étonne pas qu’elle ne prenne pas d’alcool car ça fait déjà plusieurs semaines qu’elle n’en boit plus une goutte à cause de son régime.

- Je tiens à tous vous remercier d’être à nos côtés pour ce jour si spécial. C’est le plus beau jour de ma vie, hormis la naissance de Maia, je dis en faisant un clin d’œil à ma fille. Je n’ai rien à ajouter de plus vous savez tous déjà à quel point vous êtes important pour moi, pour nous. Je… pfiou, je n’ai pas de mots pour exprimer ce que je ressens, c’est tellement fantastique.

Axel me fait un signe et je comprends que c’est le moment. Je me tourne vers ma femme, prends ses mains dans les miennes et la regarde dans les yeux.

- Sam, my Love, tu es la femme de ma vie ça tu le sais déjà. Tu sais également à quel point je t’aime et tout ce que je suis capable de faire pour toi. On a parfois des différents, mais c’est ce qui pimente notre vie et les réconciliations sont ce qu’il y a de mieux dans une dispute, je dis avec un sourire charmeur.

Nos invités rient comprenant très bien le sous-entendu. Mon beau-fils me tend un document. Je le prends et lève le bras très haut pour que tout le monde le voit.

- Un jour, on a eu une grosse dispute concernant l’argent. Tu as accepté de m’épouser à condition que l’on établisse un contrat de mariage car, je reprends tes propos « tu n’en as rien à foutre de mon argent et que tu ne veux pas te faire entretenir ». J’ai accepté car, comme je l’ai déjà dit, je ferais tout pour toi, je ne veux que ton bonheur et que tu ne manques de rien. Alors voilà, j’ai un cadeau pour toi.

Je lui donne le document qu’elle ouvre fébrilement. Elle le lit les yeux pleins de larmes. Je vois qu’elle ne percute pas, tellement l’émotion est grande alors je lui en expose les grandes lignes, ainsi qu’à nos invités.

- J’ai racheté à ton patron, les agences qu’il possède à New-York et Philadelphie et j’ai fait mettre le contrat à ton nom. Elles t’appartiennent. Ce sont désormais TES agences.

- Nooooon ? Ce n’est pas possible ? Elle arrive à articuler complètement abasourdie. Stan… Je n’arrive pas à y croire… c’est… je n’ai pas de mots. Merci mon amour, elle dit en m’embrassant.

Je la serre dans mes bras et nos convives applaudissent de nouveau.

- Tu as le don pour me faire des cadeaux complètements inattendus.

- C’est vrai que je ne manque pas d’imagination et j’espère continuer à te surprendre encore longtemps.

- Oh ça, je n’en doute pas. Moi aussi j’ai un cadeau pour toi.

- Ah ?

- On pari qu’il est encore plus époustouflant ?

- J’ai hâte.

Elle hoche la tête positivement et recule de deux pas.

- Stan chéri. Je sais que la famille compte énormément à tes yeux et que tu rêvais depuis longtemps de créer la tienne. Je sais combien tu as souffert et tu souffres encore d’être séparé de Maia si souvent. Malheureusement, je ne peux pas changer ça. Milla reste sa mère et elle a autant besoin de vous deux.

Je ne vois pas où elle veut en venir et ça m’inquiète.

- J’ai un aveu à te faire.

Elle se rapproche, plonge son regard dans le mien, mais je n’arrive pas à le déchiffrer. Elle me caresse la joue, se retourne pour coller son dos contre mon torse, me prends les mains et les pose sur ses hanches. Je suis à la fois intrigué et terriblement excité par cette sensualité qui se dégage de ses gestes. Il va falloir se calmer où sinon je vais l’enlever et planter nos invités sur place pour aller lui faire l’amour dans notre chambre. Elle tourne la tête vers moi et de nouveau accroche mon regard.

- Le régime que je suis, n’est pas pour perdre du poids, mais…

Elle fait glisser mes mains sur son ventre. Autour de nous, c’est comme si tous retenaient leur souffle. Il n’y pas un bruit.

- Parce que dans six mois, notre famille comptera un membre de plus.

- Tu… my Love… tu es enceinte ? Je dis en la faisant pivoter face à moi.

- Oui et c’est un garçon, elle me précise.

Je hurle de joie, la prend dans mes bras et la fait tournoyer en l’air avant de l’embrasser passionnément. Elle rit de mon enthousiasme et mon exubérance alors que la foule laisse éclater également sa joie.

Elle est vraiment très forte pour avoir réussie à me cacher sa grossesse pendant toutes ces semaines. Maintenant que j’y pense, ça explique sa perte d’appétit, sa grande fatigue et les changements corporels que je prenais pour une prise de poids lié à la modification de notre mode de vie. Son prétexte d’un régime n’a fait que me conforter dans cette idée alors qu’en fait, en secret, au creux de son ventre, grandit le fruit de notre union.

C’est vraiment le plus beau jour de ma vie. Je ne regrette pas et me félicite même, d’avoir osé regarder derrière la palissade.

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