C'est au mois de mai dernier que j'ai senti ce vide intense. Il se matérialisait par une place vacante sur ma table de nuit pourtant bien encombrée.

Depuis ma plongée dans deux oeuvres d'Ursula Le Guin et ma tentative infructueuse de lire "Le Phare" de Virginia Woolf, je n'avais plus rien à lire.

J'avais beau parcourir le fouillis des étagères chargées de mes bibliothèques, rien ne retenait mon intérêt.

Je voulais de l'aventure. Je voulais bouger de chez moi sans pouvoir partir. Il me fallait de l'exotisme et de la fraîcheur, surtout avec l'été qui s'annonçait -- ma saison en enfer.

Par le truchement de mon téléphone portable, minuscule fenêtre ouverte sur l'Univers, j'ai patiemment épluché des listes de recommandations et j'ai écouté Margorito* me présenter les oeuvres aux buts, tons et sujets variés qu'elle avait lu.

Dans mon carnet Oxford violet défoncé par ses nombreux sauts de sacs à main en bagages, j'ai pris quelques notes et, dès que l'occasion s'est présentée, j'ai filé en ville. Direction: le bouquiniste (exceptionnellement fermé un samedi matin) et la grande librairie du Boulevard de Strasbourg.

Et là: festival !

Je suis rentrée chez moi avec sept nouvelles acquisitions :

"Le chant d'Achille" et "Circé", de Madeline Miller

"La carte des confins", de Marie Reppelin

"Le Déchronologue", de Stéphane Beauverger

"Wild", de Cheryl Strayed

"Le tour du monde en 72 jours", de Nellie Bly

"Prodigieuses créatures", de Tracy Chevalier

(Un seul auteur masculin, dans cette pile à lire, et je m'en orgueillis.)

Lorsque j'écris ces lignes, j'ai déjà dévoré le "Déchronologue" et je suis en passe de terminer "Wild". Cependant, je ne pense pas que je pourrai tout lire avant septembre.

Mais voici ce que j'ai pensé de mes lectures...

*Chaîne Youtube que je recommande pour sa douceur, sa simplicité et son éclectisme.