La Rose Violette

7 minutes de lecture

Tout le monde ignore l’affaire de la « Rose Violette », pourtant regorgée de détails des plus sibyllins !

Tout le monde, sauf moi.

Et je vais vous raconter pourquoi.

Cette affaire a commencé comme ça :

Il était une fois une jeune femme, Zoé Aès, qui habitait dans un petit village de la Manche. Ce village s’appelait Bricquebec-en-Cotentin, chic bourgade portuaire aux abords de Cherbourg-en-Cotentin, dotée du nécessaire à proximité : des commerces vendeurs de produits locaux, de vastes centres commerciaux, des pistes cyclables, des centres aquatiques, des sentiers pédestres en bord de mer et parsemés de roses violette... Tout ce dont un jeune couple pouvait rêver au moment de s’installer.

Et il s’agissait justement du cas de Zoé, et de son homme, Guillaume Hache. En couple depuis un moment, les deux partenaires, ingénieurs dans le nucléaire, avaient connu des épisodes agréables au sein de leur relation. Zoé appréciait particulièrement les caresses des mains viriles de son amoureux dans ses longs cheveux de jais soyeux, qui tombaient en cascade sur ses gracieuses épaules, parsemés de doux baisers langoureux, devant le film du vendredi soir, lovés dans le creux du canapé. Elle adorait également se coller contre le corps chaud et musclé de Guillaume lors de soirées lectures dans la chambre, pendant qu’il explorait avec ses mains de pianiste les moindres recoins, jusqu’aux zones les plus érogènes, de son corps. Elle se remémorait encore ces séances de câlins affectueux et ces tendres galipettes sous la couette, le tout dans la plus grande chasteté…Mais évidemment, comme dans toute relation, Zoé et Guillaume connurent des hauts et des bas au sein de leur union, au point de prendre de la distance dans leur relation...ce qui amena à cet épisode inéluctable.

La rencontre entre Zoé et Amayas.

Ah Amayas…Comment ne pas parler de lui !

Il est l’un des instigateurs de toute cette histoire, celui qui a permis de baptiser cette affaire, la « Rose Violette ».

Mais laissez-moi poursuivre…

Amayas fit la connaissance de Zoé sur l’application LinkedIn. Jeune entrepreneur parisien, la trentaine, il avait facilement gravi les échelons pour devenir l’un des plus jeunes dirigeants de sa société dans l’immobilier. Fervent utilisateur de LinkedIn, notamment dans le cadre de ses recherches de nouveaux talents pour son entreprise, Amayas tomba de fil en aiguille sur un message d’une certaine Zoé Aès. Intrigué par cette nouvelle connaissance, leur discussion demeura d’abord professionnelle, avant de basculer progressivement dans des sujets plus personnels vers des canaux comme Whatsapp. Amayas relata alors à Zoé ses hobbies, ses passions, et son interlocutrice lui confia en échange des informations qu’il n’aurait jamais deviné, au point de le laisser pantois. Alors comme ça son copain, un certain Guillaume, lui avait fait comprendre qu’il n’était plus attiré par elle physiquement ! Pourtant, quand Amayas détailla de nouveau le profil de Zoé, il la trouvait plutôt à son goût. Jeune femme brune, élancé, élégante, à la beauté semblable à celle de Cléopâtre, elle avait pourtant tout pour plaire. Alors qu’est-ce qui n’allait pas ? Ce fut à ce moment-là, en pleine discussion Whatsapp, qu’il reçut un appel inattendu de Zoé. L’appel le déstabilisa tellement qu’il dût attendre cinq sonneries avant de décrocher :

« C’est mon corps qui ne lui plaît pas, je n’ai pas un corps qui plaît aux hommes ! »

Et elle éclata aussitôt en sanglots. Amayas attendit que la tempête passât : que pouvait-il faire d’autres ? Il se sentait tellement gêné.

« J’avais…snif…j’avais besoin de te le dire…snif…j’avais honte de t’écrire ça par Whatsapp…snif…et puis…snif…Guillaume aurait pu très bien le lire…snif…il fouille souvent mon téléphone…

  • Calme-toi Zoé, reprit Amayas sur un ton complaisant, qu’est-ce qui te prend de dire ça ? Tu es superbe, je te l’assure ! Une véritable Reine d’Egypte !
  • Arrête…snif…Tu te moques de moi…
  • Mais pas du tout ! Tu me rappelles vraiment Cléopâtre, surtout de profil, avec ton joli nez »

Une pause, ponctuée de reniflements, s’éternisa à l’autre bout du fil. Amayas s’interrogea : avait-il dit une maladresse en complimentant Zoé ?

« Merci, c’est gentil »

Amayas fut rassuré : ouf, ce n’était que dans sa tête.

« Dis-moi, poursuivit-il, comme on a l’air de bien s’entendre, ça pourrait être l’occasion de se rencontrer, non ?

  • J’aimerais bien, mais je suis en congés… »

Nouvelle pause. Amayas sentit son cœur chavirer : encore une opportunité qui tombait à l’eau ! C’était toujours la même chose avec les femmes qui lui plaisaient : dès qu’il tentait une approche…

« …Mais on peut se voir après, si tu veux : je serai de retour sur Paris dans dix jours. On se donne rendez-vous à l’aéroport de Roissy le jeudi 10, ça te dit ? »

Nouvelle pause, cette fois-ci du côté d’Amayas. Il resta figé quelques instants, ne s’attendant pas à cette excellente nouvelle. Son cœur battait à tout rompre, il ressentait l’envie de sauter de joie au sein de son bureau, mais refréna ses ardeurs. Après tout, elle n’était pour l’instant qu’une simple connaissance à ce stade de leur relation. Il verra bien comment se passera leur première rencontre.

« Allô, Amayas, tu m’entends ? »

Amayas s’arracha à sa rêverie et se ressaisit aussitôt :

« Parfait pour moi le jeudi 10.

  • Cool, on fait comme ça alors. Bon allez, je te laisse, je dois finir de préparer mes bagages, et Guillaume ne va pas tarder à rentrer, il risque de se douter de quelque chose si je m’attarde trop au téléphone…En tout cas, ça m’a fait plaisir de discuter avec toi Amayas, passe une bonne soirée ! A plus ! »

Puis elle raccrocha. Amayas sourit. Il s’apprêtait à ranger son téléphone, quand une nouvelle sonnerie retentit. Intrigué, il regarda le numéro, se figea, puis se hâta de décrocher. La nouvelle discussion fut intense, et pourtant ne dépassa pas les dix minutes. Puis Amayas raccrocha à nouveau et sourit plus longuement cette fois-ci.

Parfait, tout se déroulait comme prévu…

Et en effet, quand le jeudi 10 arriva, Zoé et Amayas se rencontrèrent comme convenu à l’aéroport de Roissy. Lui l’attendait, adossé à une colonne, un journal dans les mains, vêtu de son costume beige en alpaga, assorti de son pantalon chino de même couleur et de ses mocassins Bexley en cuir brun ciré. Elle lui apparut avec sa crinière d’ébène lâchée, dans une fringante robe rouge décorée de jolies arabesques, claquant le parquet de ses ravissants escarpins écarlates, et rayonnant, avec ses nombreux sacs de voyage sur les bras, parmi la foule de voyageurs qui inondait l’aéroport. Stupéfait par cette splendide apparition, au point de se demander s’il s’agissait bien de son rendez-vous, Amayas émit un petit sifflement avant de replier son journal et de lui faire un grand signe de la main. Zoé lui renvoya son signe et se dirigea vers lui, une charmante brachistochrone dessinée sur ses lèvres amarante, preuve de son exultation de le rencontrer.

Et dès cet instant, tout se passa très vite.

Zoé se rappela la discussion en voiture, ponctuée de rires et de plaisanteries, les effleurements, les regards énamourés qu’ils se lançaient, remplis d’un désir mutuel ardent…Puis une fois arrivés chez lui, la suite de verres pris dans son salon, lovés dans sa méridienne en cuir blanc face à sa table basse en cristal…

Et ce fut le trou noir.

Pour Zoé en tout cas.

Amayas, lui, se souvenait très bien de la suite des évènements.

Une fois que le GHB fit son effet, il transporta Zoé jusque dans sa chambre plongée dans l’obscurité, l’allongea doucement sur le lit. Il la déshabilla délicatement, puis se dévêtit à son tour. Et une fois paré, il la pénétra de force. Une fois. Deux fois, Trois fois.

Exténué, en sueurs, alors qu’Amayas récupérait sur le côté gauche du lit, Zoé toujours inconsciente sur sa droite, il remarqua au dernier moment l’Ombre menaçante qui le dominait. Il reçut alors un violent coup sur le crâne avant même de pouvoir réagir.

Puis ce fut le trou noir.

Pour Zoé. Pour Amayas.

Mais pas pour moi, Guillaume Hache.

Je me doutais que Zoé manigançait dans mon dos depuis que la situation de notre couple déclinait. Un soir, alors qu’elle avait oublié de prendre son portable pour faire quelques courses et qu’il était resté allumé, je découvris le pot aux roses. Sans le lui dire, je la laissais faire son petit manège avec cet Amayas, non sans avoir recueilli au passage le numéro de l’intéressé. Je l’avais alors appelé peu de temps après qu’il eût raccroché avec Zoé et lui avais exposé mon plan. Je souhaitais me venger d’elle, de ne pas pouvoir coucher avec elle pour assouvir des pulsions, des désirs sexuels refoulés en moi, en partageant son corps avec Amayas lors d’une soirée chez lui, moyennant finance. Je me chargeais également de lui fournir la drogue nécessaire pour parvenir à nos fins. Amayas avait eu l’air enchanté de ma proposition, et l’avait acceptée. Durant la prise de congés de Zoé, Amayas et moi nous étions rencontrés et avions mis en œuvre notre stratagème. Puis Zoé avait rejoint Amayas, comme prévu, à l’aéroport de Roissy. Je les avais ensuite suivis depuis l’aéroport en voiture.

Puis la suite, vous la connaissez.

Du moins, jusqu’à maintenant.

Après avoir assommé Amayas, je le basculai par terre. Je me déshabillai, mon membre viril dressé à la vue du corps inerte de Zoé. Je le recouvris d’un préservatif que j’avais acheté pour l’occasion, puis, assuré de ne pas être dérangé et de passer une soirée tranquille, m’approchai délicatement du corps de ma chérie.

Et alors je la pris une fois, deux fois, trois fois…autant de fois que possible, admirant durant l’acte son adorable tatouage sur le cou.

Une Rose Violette.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Joseph-Antoine ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0