Le château de mon oncle.

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Image: https://cdn.pixabay.com/photo/2016/01/28/22/27/castle-of-pierrefonds-1167075__480.jpg

Je n'avais jamais vraiment aimé les châteaux. Bien sûr, pour la plupart ils étaient d'une beauté incroyable, mais je ne m'étais jamais sentie à l'aise à l'intérieur. Comme si de la négativité était tapie dans chaque coin d'ombre. Et cette sensation s'était renforcée lorsque j'avais passé un séjour chez mon oncle.

Il y régnait une drôle d'atmosphère, dans laquelle mon ventre se nouait et tous mes sens étaient aux aguets. Il y avait tellement de pièces, de portes, d'escaliers dans ce château, vraiment de quoi effrayer quelqu'un. Il y avait surtout cet escalier noir, qui allait à une porte de la même couleur. Tonton Hector m'avait toujours interdit de monter là-bas, sans m'expliquer la raison. Et évidemment, cela rendait le tout plus attirant.

J'aurais dû l'écouter. Je n'aurais pas dû céder à l'envie de braver l'interdit et à la force invisible qui m'attirait en haut.

Depuis ce jour-là, je refuse de revoir tonton chez lui, c'est trop éprouvant.

L'histoire s'est passée un après-midi durant lequel mon oncle m'avait laissée seule pour aller faire les courses. J'étais restée dans ma chambre, seul endroit où je me sentais à peu près bien. Je lisais tranquillement un livre de Maupassant lorsque je me suis sentie observée, de façon soudaine. Mais pas un simple regard, il était lourd, comme s'il pesait sur mon corps en même temps. Puis des bouffées de chaleur sont montées en moi, me faisant suer. J'avais tenté de rester calme et d'y faire abstraction mais il était trop tard, je n'avais pas pu me concentrer de nouveau sur la lecture, quelque chose me taraudait et me faisait paniquer.

Un bruit avait ensuite résonné dans le couloir, comme si mon oncle était rentré de sa virée, et bien que je mourais de peur, je suis sortie parce que ça faisait quand même une bonne heure que tonton était parti, ça pouvait tout à fait être lui. Mais non. Aucune trace de tonton, pas de chaussure à la place habituelle.

Alors que j'allais retourner dans ma chambre, un autre bruit s'était fait entendre, au niveau des fameux escaliers interdits d'accès, comme si j'étais appelée à venir.

Après quelques minutes de réflexion, j'avais pris mon courage à deux mains et j'étais montée dans ces escaliers noirs, me trouvant de la porte couleur corbeau, j'avais ensuite posé une de mes mains sur la poignée avant d'ouvrir la porte, qui à mon plus grand étonnement, n'était pas fermée à clé. Tonton devait avoir confiance en moi pour ne pas sécuriser l'accès.

La luminosité de la pièce m'avait aveuglée une dizaine de secondes, et lorsque ma vue s'était adaptée, j'avais eu un choc en voyant devant moi une centaine de poupées en porcelaine. Je m'étais immédiatement sentie mal, tous ces regards sur moi, toutes les mauvaises ondes que je ressentais, c'était terrible, tout m'oppressait. Peut-être qu'il y avait trop d'énergie concentrée au même endroit et que mon corps n'avait pas supporté.

Je n'avais pas mis longtemps avant de déguerpir de cette pièce remplie d'une de mes plus grandes peurs. M'enfermant de nouveau dans ma chambre, je n'avais ensuite pas bougé jusqu'à ce que mon oncle m'appelle pour le dîner.

Plus tard, alors que Hector m'avait trouvée bizarre pendant tout le repas, je lui avais expliqué la situation et il s'était senti peiné de ma désobéissance. Si je n'avais eu pas le droit de monter dans cette pièce, ou aller vers les escaliers, c'était pour me protéger. Ses poupées présentes dans toute la salle, avaient appartenu à une amie proche de mon tonton. Après son décès, ce fut mon oncle qui avait récupéré ses affaires, dont ses poupées. Et étant au courant que j'étais sensible à tout ce qui touchait au surnaturel, il avait voulu m'épargner un quelconque dérangement. Il ne savait pas si les poupées étaient hantées, ce qu'il savait c'était que je n'avais jamais pu me sentir à l'aise dans un endroit où se trouvaient des poupées, encore moins quand les propriétaires ne faisaient plus partie du monde des vivants.

Encore chamboulée à ce jour, je n'entre plus dans les endroits où le malaise flotte.

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