Sous tes paupières bleuies, j'ai gravé mon image. Une touche de gris et d'obscures saveurs, quelques nuances ; fatigué, mon corps balance.

Affaibli, ton cœur étourdi. Un murmure dans le silence de nos nuits, un cri dans le chaos de nos vies. Passionnées, nos étreintes épuisées. Dans une terre ramollie, j'ai semé les dernières bribes de nos souvenirs assoupis.

Dans l'émeraude de tes yeux j'ai glissé, telle une plume emportée par le souffle du vent, et puis du temps, de nos tourments. J'ai chassé la pluie, du moins j'ai essayé, je te le garantis.

Et, l'écho de nos voix, en un soupir, s'est dressé face aux dangers. Cachés, nos sentiments abîmés par les terreurs passées.

J'ai cherché à rassembler toutes ces tristes pièces égarées. Puis, en un fracas ton être s'est dépassé ; j'ai sûrement trop donné. Un amour imparfait pour deux corps enlacés. Enchevêtrées, nos âmes emprisonnées. Je t'aimais hier et t'aimerai demain, sois en certain. Mais, pour aujourd'hui, accorde-moi quelques tragiques heures d'intenses répis. J'ai expiré mes peines pour absorber les tiennes.

« Le tumulte de ton océan, j'aime m'y perdre un court instant. Dans le bleu de tes yeux, je peux atteindre les cieux. »

J'entends tes chuchotements, tes hurlements ; l'alignement des planètes lorsque nos êtres se trouvent sensuellement.

Dans la lumière, j'aperçois l'obscurité de ton palpitant. Brûlant, telles les flammes qui consument mes reins lorsque j'ondule entre les tiens. Dans l'ombre, je sens la fraîcheur de ta peau. Gelée, telle mon âme empoisonnée lorsque tes pas te guident loin de moi.

Éreinté, ton cœur malmené. Suffoquant, j'ai compressé mes paumes contre ta poitrine immobile. Plus de souffle, non, plus de vie dans le gouffre de tes yeux. Semblables aux courroux des Dieux, ton absence ronge mon âme d'un sinistre creux. Dans une cacophonie, le craquement de tes côtes sous mes doigts frémissants ; pourquoi ne pulse-t-il plus pour m'adorer encore, toujours un peu plus fort ? Et puis, les secondes, pareilles à de funestes heures, s'élancent dans le vacarme de mes silences assourdissants. Mes sanglots brûlent ma peau rougie dans un désordre étourdissant. Brumeuses, mes idées en de sombres pensées s'éveillent comme de mélancoliques danseuses.

« Le son de mes mots se tait, mais, ta clairvoyance entend chacun de mes maux. Sous ta peau, j'aimerais couler pour sentir les pulsations de ton cœur en un lent tempo. »

Valse langoureuse, quelques égratignures douloureuses lorsque nos âmes pleurent. Déluge sur mon esprit solitaire quand ton audace s'efface. Crie encore, pour combler le calme de ma désespérante agonie.

Fourbu, ton cœur abattu. Dans le bruit de mes nuits, désespoir infini. J'entends ta voix, ta respiration erratique lorsque nos corps s'élancent et dansent. De tes frissons, à tes gémissements, cette éternelle passion. Dissimulés, nos sentiments inavoués pour un avenir meilleur. Ainsi, si bien cachées, nos étreintes enflammées. Entre deux dérives du temps, un amour époustouflant. De ceux qui, dans un souffle cessent les fêlures du vent.

Humeurs changeantes, d'une seconde à l'autre, les griffes du mal enserrent ta gorge brûlante. Balloté d'émotions en sensations, les années nous séparent mais nos sentiments sont grands. Les battements reprendront-ils leur course folle pour me chérir en quelques murmures apaisants ? Sanglants sont mes tourments, reviens susurrer ton plaisir, mon bel amant. Comment, dans l'obscurité, peux-tu m'abandonner ? J'ai tout fait, ou presque, néanmoins j'ai tenté pour ta sécurité, pourtant ton cœur s'est arrêté. Allez, mon amour malmené, bats-toi pour vivre avec moi.

« J'aime le ciel de tes yeux, le miel de ta peau, le goût de tes lèvres. J'apprécie la chaleur de tes bras lorsque les réminiscences m'emportent dans l'eau glacée de mes regrets. »

Lassé, ton cœur essoufflé.

Enchevêtrées, nos âmes emprisonnées.