Tempêtes

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Les tempêtes ont semé sur ta peau des sillons d'usures. Quelques rayures fatiguées, des traces indélébiles comme les marques sur ton corps qui s'épanouissent lorsque l'orage s'enrage.

Grondement tonitruant d'une colère d'antan. La fragilité de ton être s'éprend du temps, le souffle du vent s'étend et ton monde se pourfend.

J'ai hurlé à la nuit noire mes sombres idées, imaginant la déesse et sa pâleur lunaire éclore sur ma toile incolore. Mes pinceaux ont valsé, puis entamé une danse funèbre sur cette étendue lugubre. Mes murmures se sont éteints, j'ai muselé ma colère dans un clair-obscur. Ma rage s'est effacée, enfin, je l'ai vainement espéré. Elle se repose, encagée entre des côtes fêlées, réclamant les battements d'un organe gelé.

Ce cœur mort d'épuisement, délaissé dans un caveau poussiéreux où les souvenirs s'égarent, les sourires tristes s'étirent. Les rires, tous hystériques, deviennent la sépulture d'une vie harassée. Ce simulacre n'a que trop duré, j'ai tenté de te pardonner. Ta lâcheté, tes erreurs, nos malheurs.

Qu'avait-il de si étincelant pour que ton âme, encore, si ardemment, le réclame ? Ses poings ont déchiré ton derme violacé, puis, ses cris ont fissuré nos moments passés. Le bonheur s'est envolé, à l'instar de l'insouciance et l'innocence d'enfants oubliés. Entre les barreaux de notre geôle ensanglantée, nos frémissements s'étendaient, d'une case à l'autre, sur l'échiquier des condamnés. Nous ne sommes que de sombres esprits, damnés, tous éparpillés. Les éclats de nos joies nous ont si douloureusement blessés, jusqu'à ne laisser qu'un tas de souhaits nécrosés.

Grondement tonitruant d'un désespoir latent. La fragilité de mon être s'éprend du temps, de mes tourments. Le souffle du vent, brûlant, écorche mon rêve sanguinolent, celui d'une fillette au cœur sûrement trop grand.

Cet organe éclaté, la foudre l'a frappé un jour d'été, un soir empoisonné.

Le sol se fissure sous nos pas ; chancelants, nos corps s'éveillent à l'appel des ténèbres. Un rictus élimé, sur un visage aux traits carnassiers, se dessine lorsque les réminiscences s'égaient. Elles tremblent entre quatre planches usées, au rythme des hurlements qui ne s'éteignent jamais. Un voile dramatique s'élève, une brume destructrice engendre les ombres qui se dessinent sur nos chemins de ronces. Les bras de l'Ange Noir se referment, nous enserrent dans une étreinte suffocante, un entrelac de membres brutalement dépouillés. Dépouillés de vie et de tendresse, de chaleur et de candeur.

Sous un ciel assombri, la fragilité de nos êtres s'éprend du temps, le souffle du vent, de nos tourments, s'étend, et le cœur d'enfants égarés se pourfend.

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