Chapitre 5 -
La pluie empêchait Arwenne de poursuivre son vol. Pour protéger ses ailes, elle dut s'abriter dans l'arbre le plus proche.
Par chance, une chouette y avait probablement abandonné son nid, et il s'y trouvait toujours brindilles et plumes qui lui permettraient de se tenir au chaud pendant cette nuit pluvieuse.
Au sec et à l'abri du vent dans ce gigantesque conifère, Arwenne sentit la fatigue s'abattre sur elle. Voilà maintenant une nuit et une journée entière qu'elle volait, ne se permettant que quelques petites pauses. La belle fée s'était donné l'objectif de ne pas se retourner tant qu'elle n'avait pas dépassé l'horizon qu'elle voyait depuis son sapin. Ne pas se retourner pour ne pas faire marche arrière.
Elle était épuisée par cette course effrénée pour rejoindre la frontière de la forêt, sans prendre de pause. La pluie devait être un signe de Terre Mère qu'il était temps de se reposer.
Elle sortit alors la plume de Luna de son petit sac. La jolie fée fut heureuse de constater qu'elle était toujours sèche. Arwenne la frotta tendrement contre son visage, puisant de la force et du réconfort dans son odeur et s'assit en tailleur sur le bois rugueux, respirant un grand coup pour apaiser les tremblements de son corps causés par le froid.
Les yeux clos, elle ralentit sa respiration qui reprit un rythme normal progressivement, et tenta de faire le vide en elle. Elle tenait cette méthode de méditation d'une chenille qu'elle avait croisée un jour. L'insecte, toujours serein, même au milieu d'une tempête, avait captivé la fée qui était restée près de lui avec une feuille en guise de parapluie pour le protéger, tentant de percer le mystère de sa paix intérieure.
Dans ce calme, et cette obscurité, n'entendant que son souffle et la pluie, elle se sentait sereine. Tout à coup, au loin, elle entendit le hurlement d'un loup et ouvrit grand ses yeux.
Avec agilité, la fée vola jusqu'à l'entrée du nid et scruta l'horizon. Rien, elle n'entendait plus rien.
Elle se rappela alors de ce que sa mère lui avait recommandé avant son départ.
"Trouve l'arbre sacré. Trouve le grand loup gris. Trouve la pierre du magicien. Et fais confiance à Terre-Mère pour te guider."
Avant de s'endormir, Arwenne se jura de partir à la recherche du loup dès l'aube. Dans une prière, elle remercia Terre-Mère de l'avoir menée ici, au moment même où le loup hurlait à la lune.
À même le sol, la douce fée s'endormit dans un sommeil profond, rêvant d'un immense château, d'êtres lui ressemblant et l'acclamant.
Annotations