Un soir de nouvelle lune, dans une petite ville, Mina était allongée dans son lit pendant que sa mère, Sunny, la bordait avec tendresse.

« Bonne nuit, ma puce », murmura Sunny en caressant doucement les cheveux de sa fille.

Mina lui adressa un sourire fatigué et répondit : « Merci, maman. Bonne nuit ! »

Sa mère déposa un baiser sur son front avant d'éteindre la lumière. « Fais de beaux rêves... »

À peine ses paupières se fermèrent-elles que Mina se retrouva dans un tout autre monde. Devant elle, un paysage étrange et merveilleux s'étendait, baigné de couleurs éclatantes. Et surtout, une silhouette familière apparut.

« Tale !!! » s'écria-t-elle en courant vers lui.

Le garçon leva les yeux, surpris. « Mina... c'est toi ? »

Un immense sourire illumina le visage de la fillette. « Viens ! » lança-t-elle en l'attrapant par le bras.

Sans hésitation, ils s'élancèrent à travers ce monde onirique, découvrant des merveilles insensées. Ils croisèrent des hamburgers géants qui parlaient, des pingouins multicolores, des arbres aux visages souriants et des fleurs qui fredonnaient une douce mélodie. Pour eux, tout cela était parfaitement normal, un simple reflet de leur imagination d'enfants de six et sept ans.

« Mina ! Mina ! Mina...! » chantaient les arbres et les fleurs d'une voix joyeuse.

Mina leva les bras en riant. « Les amiiis ! »

Au-dessus d'eux, les étoiles semblaient danser. « Regardez, on flotte dans les airs ! » s'émerveillèrent-elles.

Un petit pingouin s'approcha en sautillant et tendit un objet brillant. « Tiens, un caillou que j'ai trouvé dans la rivière... »

Les yeux de Mina s'illuminèrent. « Merciii ! » Elle se tourna vers Tale, l'agitant sous son nez. « Regarde, c'est le pingouin qui me l'a donné ! Tiens, prends-le ! »

Tale hésita un instant avant de l'accepter. « Euh... d'accord... »

Mais soudain, l'atmosphère changea. Le ciel s'obscurcit brutalement, les étoiles s'éteignirent une à une, et un frisson glacial parcourut l'air. Tale s'arrêta net, les yeux écarquillés. Devant lui, une ombre immense et terrifiante se dressait, aspirant la lumière autour d'elle.

Mina, elle, découvrit avec horreur que tous ses amis – les arbres, les fleurs, le pingouin – gisaient au sol, inanimés, baignés dans une mare de sang. Un cri lui échappa alors qu'elle se retournait vers Tale.

« Mina ! » hurla-t-il, paniqué.

Le cœur battant, il ferma les yeux et serra contre lui la pierre qu'elle lui avait donnée.

Puis tout disparut.

Tale se réveilla en sursaut dans sa chambre, trempé de sueur, le souffle court. Il porta une main tremblante à son front, encore secoué par l'intensité du cauchemar. Tout semblait si réel... Trop réel.

Mais Mina, elle, n'avait pas eu cette chance. Toujours piégée dans le rêve... ou plutôt dans le cauchemar, elle se retrouvait seule face à l'ombre.

« Iebn, is ej en xepu asp voira not sima lorsa ce eras oti... » murmura la silhouette obscure dans une langue incompréhensible.

Puis, sans prévenir, elle se précipita sur elle.

Un cri.

Un vide absolu.

Mina ouvrit brutalement les yeux, le cœur affolé. Elle était dans son lit, mais son corps était glacé, tremblant. L'image de ses amis morts la hantait encore. Incapable de se rendormir, elle resta recroquevillée jusqu'au matin, serrant son ours en peluche contre elle, ses yeux fixant le plafond, hantée par cette vision d'horreur...