Reine du Destin
Mais où suis-je ? Ce lieu... Mais, c’est la Vallée de Guerres et en plein conflit on dirait. Et cette magie omniprésente me ressemble beaucoup mais en plus sombre, elle semble avoir arrêté le temps très fort... très-très fort. Je regarde autour de moi et je vois des milliers d’hommes et de femmes, dont la force est démesurée par la haine. Je souris.
Alors, tout se révèle vrai : ma vision onirique s’est avérée juste et je me retrouve bel et bien dans un autre monde. Celui d’une autre Flamme, dont le signe est a priori sous le joug de la Guerre. J’adore la guerre.
Je balaye du regard l’arène dont une sphère magique m’interpelle. Son énergie ressemble à la mienne, je m’y approche. À l'intérieur, j’y vois un homme dont la force vitale est très affaiblie, mais dont l’Énergie combative est équivalente à une Flamme guerrière. J’observe attentivement son corps. Petit pour un guerrier même si moi je les préfère plus grands et d’autant plus, si fort ils sont. Mais lui est bien petit et plus fort que les hommes de mon monde. Intéressant, très.
À juger cette sphère protectrice, il doit être l’Espoir de la Flamme de monde. Je m’accroupis pour lui envoyer un nouveau souffle de vie. Je pose ma main sur son torse. Connectée à son cœur, je peux désormais en lire l’histoire. Avant cela, j’amplifie cette magie temporelle avec la mienne pour que personne ne puisse se mouvoir et me déranger ; pas même ceux que j’ai aperçu du coin de l’œil, dont la force doit être reliée à ce dérèglement de l’espace-temps et j’esquisse cette fois-ci, un sourire carnassier, comme si j’allai apprécier ce monde. Car il m’a l’air bien animé.
Mais avant d’aller voir ces guerriers du temps, je vais lire ton histoire, Cléfer Clarens. Parce que tu m’as l’air d’avoir besoin de ta Flamme pour te sortir de cette impasse qui semble se jouer entre ton cœur et ton esprit. Enfin et moi, reine Destinée, je vais essayer de te réveiller et voir comment ton âme est lié au destin de la Flamme de ce monde et j’agirai selon la volonté du Destin qu’est le vôtre.
Je n’ai vu jamais un homme aimer une femme comme cela, de telle sorte que je pense que même moi aussi forte je sois, ne puisse te réveiller, Cléfer. Enfin, mais cela ne m’empêche pas d’essayer. Je ferme les yeux, pose une main sur front pour relier ton esprit à ton cœur, car l’un et l’autre sont dissociés et cela risque de prendre un moment pour en relier les deux bouts, même si je ne suis pas ton espoir, j’espère qu’au moins, je pourrais soulager ton âme. Car il est vrai qu’en ce moment, elle brûle et même si j’adore les flammes, les brasiers, le tien je n’en suis pas insensible et si j’avais été humaine j’aurai eu de la peine. Assez discuté avec ton esprit et rentrons en profondeur de ton histoire.
Dès que j’ouvre mes yeux émeraude, je vis se dérouler ta vie, comme si elle était mienne et je me vis, moi, mon double : Anaëlle. Je vois dans ton rêve qu’elle est présente constamment, comme si elle veillait sur toi ou comme si c’est toi qui veillais sur elle. Étrange. Je balaye ce rêve constant et plonge plus en profondeur, juste là avant qu’Anaëlle ne devienne une Flamme guerrière, bien avant qu’un certain Rydanio ne vous ait tous rejoint.
La nuit commençait à tomber sur le campement et j’avais dit à mon petit frère que j’allais veiller encore cette nuit pour m’assurer de la sécurité du clan et c’était seul que j’étais parti à quelques lieux au nord perché sur la branche d’un arbre en observant le soleil se coucher sur la prairie qui s’étendait à perte de vue, mes pensées dirigées vers elle. La lumière déclinait doucement jusqu’à ne plus être. Puis je vis une étoile briller haut le ciel accompagné d’un croissant de lune.
À ce moment, je m’étais encore dit que je ne fermerai pas l’œil de la nuit, car c’est souvent que l’un et l’autre accompagnent les messagers du malin. L’air se refroidit soudain et la nuit allait s’annoncer fraîche. Tant mieux cela m’aidera pour ne pas fermer l’œil de la nuit. Mais plus les heures passaient, plus mes pensées n’étaient plus tournées que pour une seule. Je me surpris même à vouloir les balayer de mon esprit, je n’avais rien fait, je m’étais seulement dit que si elles étaient là, cela ne devait pas être pour rien. Alors, je m’assis sur cette branche en observant au loin, écoutant tous les bruitages nocturnes pour voir si intrusion il y aurait. Et j’ai entendu avec cette pensée qui tournait en boucle dans mon esprit :
" Quoi qu’il advienne je serai toujours-là, quoi qu’il se passe je serai toujours-là. Alors, ne m’en tiens pas rigueur si un jour je m’absente longtemps. "
Je tentai à ce moment précis au travers de ta veillée de t’envoyer mes pensées comme pour te dire, de ne jamais arrêter d’aimer, car j’ai compris que tu l’aimes à t’en faire perdre la raison, que tu l’aimes tellement qu’à cet instant, je l’envie Destinée. Et après cela, je me suis replongée dans cette nuit noir animal.
Un seul craquement de feuille m’avait suffi à déceler l’étranger parmi les milliers d’autres qui pouvait s’entendre dans cette nuit et je vis aussitôt une forme sortir du noir de la nuit amorcer un pas devant l’autre dans ce pré. J’aperçu que ses yeux étaient aussi écarlates que ceux de mon petit frère. J’eusse aussitôt compris qui c’était et je descendis de mon arbre, glaive à main prêt à danser contre cet intrus qui m’avait semblé être d’une force incommensurable. L’homme avait lui aussi défouraillé son épée dont un reflet lunaire m’avait indiqué que son arme était faite d’un alliage cristallin.
Je compris alors arme que c’était l’un des guerriers des Ordres. Je ne me mis pas longtemps à entrer en transe. J'allais me battre et seul en espérant qu’ils soient plusieurs pour qu’ils voient tous à quel point j’étais devenu fort. L'homme, présentement, deux fois plus grand attaqua le premier que je parai d’un coup glaive, mais son arme en avait absorbé l’onde sonore, comme toujours cela ne pouvait être qu’un piège. J’effectuai un roulage de côté et me saisis de mon deuxième glaive pour opérer une ruade doublée. Ruade que le guerrier contrait avec une facilité déconcertante, mais rien d’insurmontable sur l’instant. Ma danse se faisait plus viscérale, agressive et plus précise. Le guerrier qui me faisait face était imposant, trop pour un petit homme. Ainsi ce combat dura un bon moment avant de m’apercevoir qu’au loin se rapprochait Anaëlle que j’implorai de partir.
Le guerrier se fit plus agressif et ne me laissa pas d’autre choix que de concentrer sur ce duel. Sans savoir que tu me regardais, sans savoir que toi seule savais à quel point j’étais moi-même mal en point, face à ce guerrier dont la force semblait être décuplée par une autre aux origines obscures. Aux origines qui m'avaient semblaient être tout droit issue d’une magie plus noire encore que celle des nécromanciens. Les coups s’enchaînaient dans le plus grand silence. Lorsqu’à un moment l’un de mes glaives s’échappa de mes mains et retomba près de toi, Anaëlle. Mon arme s’était plantée à tes pieds et sa poignée te sommait de prendre part au combat. Je me rappellerais toujours quand tu l’avais eu pris. Cela avait provoqué une onde d’énergie dont le souffle avait balayé les hautes herbes dans lesquelles nous étions en train de nous battre.
Instant magique où je me suis retrouvée, moi, reine Destinée avec en mains ce glaive qui m’avait aussi léger qu’une plume.
Je ressentis alors toute l’affection que portait cette femme, plus que tu ne pourrais l’imaginer, plus encore que tes rêves ne pourraient l’illustrer et je m’étais laissée emporter par son élan dont l’âme s’embrasait pour ne devenir qu’une seule et même Flamme. J’avais accouru vers toi, mais avant que je n’arrive, ce guerrier avait planté son épée dans ton épaule gauche. J’eus si peur quand je vis que la pointe de son arme en était ressortie que le temps se mit à s’écouler plus lentement. Et avant que ce guerrier ne saisisse la poignée de son poignard, je lui sectionnai le bras et le temps se remit à s’écouler normalement.
Ce guerrier recula de trois pas, sonné. Mais pas vaincu pour autant et je vis son bras repousser, comme si de rien n’était. Puis d’une force magique invisible, il reprit son arme de ton épaule te provoquant ainsi un râle. Cet instant, j’avais ressenti sans le comprendre ta douleur. Je m’élançai aussitôt vers l’ennemi en effectuant un coup de glaive vertical, si vite qu’il n’eut le temps de se protéger et de son torse, jailli un fluide fluorescent. Lorsqu’il toucha l’herbe, elle se mit aussitôt à brûler. Je me précipitais sur toi et te souleva par le col et te lança plus loin, pour que tu n’en sois pas emporté. Je me retournai et je vis que ce guerrier était loin d’être un simple humain. Je sentis alors mon corps s’embraser de flammes bleuâtres et j’avançai au travers de ce feu. De l’autre côté, j’aperçus que Légion ils étaient. Ce piège n’en était pas un mais était plus encore, une invasion.
La lueur des flammes avait donné l’alerte. Quand je vis ton grand frère s’approcher de toi, je fus soulagée. En première ligne se tenait le plus jeune, Dryane dont le regard avait été noirci par la colère et tenait fermement une énorme hache à trouble tranchant. Derrière lui arrivait en nombre le clan des Rohandes.
Je m’étais mis à courir au travers de la brousse enflammée, tout en l’alimentant plus encore des miennes. Pour que le clan puisse profiter et voir mon art de combat. Art qui coulait dans mes veines sans même le comprendre, sans même avoir eu une seule fois eu la pensée de me battre, je l’avais. Et quand le premier ennemi de la taille de Dryane arriva, j’effectuai une glissade et trancha la jambe, dont le sang qui en jaillit me fut presque éblouissant, tellement il en coulait. Toujours lancée, je me remis sur mes jambes et tournoyai sur moi-même et découpait les corps de tous ceux qui s’étaient approchés de trop près. Quand un mage noir m’envoya un sortilège, je remarquai à la lueur que c’était de la foudre, je bondis sur lui. Pointe du glaive la première. Pointe qui s’enfonça en plein corps que je retirai d’un coup sec. Avant qu’il ne s’écoule, ce dernier foudroya une dizaine de guerriers de ses mains. Je jetai un rapide coup d’œil autour de moi et je remarquai qu’en effet, qu’il était bien Légion. Mon âme se mit soudain à s’embraser tellement fort qu’elle passa au rouge carmin. Couleur significative de ma puissance. Quand tout à coup, je vis une horde de guerriers de même origine que celui qu’avait combattu Cléfer s’approcher. J’en étais devenue rouge de colère, j’esquivai tous les petits soldats pour m’attaquer à ceux-là.
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