Séance 6 : Mon Psy est un con ...

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Psy : Vous pouvez commencer ... enfin si je peux me permettre une remarque ...

Moi : Oui, laquelle ?

Psy : "Mon Psy est un con ..." comme titre de la séance, ce n'est pas un peu .... comme qui dirait ... une attaque ?

Moi : Eh bien, je ne sais pas je croyais que c'était vous, dans votre rôle, qui saisissiez les titres des séances. Et que cela était comme une archive de mon psy que les gens peuvent lire.

Psy : Oui on est bien d'accord, il serait bizarre en tant que patient que vous aillez le dossier de notre conversation.

Moi : Oui, et le mot "séance" est clairement orienté pour que ceci soit vu comme votre archive sur mon cas. Le lecteur entre dans une intimité, dans un lieu interdit, violant le secret professionnel.

Psy : Oui, enfin ce n'est secret pour personne et c'est du faux voyeurisme.

Moi : Bin, je ne peux pas traité le lecteur de voyeur, c'est juste une ambiance. On est comme dans le salon d'un psy.

Psy : Justement, ma question est là dessus. Pourquoi titrer "Psy" au lieu de "psy" ? Pour que les gens s'interrogent sur votre manière d'écrire les mots, que certaines informations sont volontairement à double sens ? Et que cela invite à la relecture ?

Moi : Bin oui, mais tout est dans le titre général. MON PSY EST UN CON ET LE FILS DE MES PARENTS, joue sur la valeur que vous donnez au "ET". Soit c'est un ensemble de mots sans coupure montrant que c'est une auto-analyse, soit le "ET" est une coupure et il y a l'apparition de deux personnes.

Psy : Et vous vous trouvez malin ?

Moi : Euh ... j'aime juste bien ce titre.

Psy : Non mais quand vous marquez "Psy" c'est de mon rôle dont il est question. Or, dans le titre de la séance, ce n'est pas "psy" mais "Psy". C'est donc une attaque de mon rôle.

Moi : Oui, car docteur vous êtes plutôt ... comment le dire sans vous froissez ...

Psy : Un con ?

Moi : Bin un peu oui.

*Psy jette un regard noir à Moi*

Moi : Oui et bien oui, je le reconnais, un mec qui critique tout le temps, qui ne semble pas très amical, pour moi c'est un peu un con.

Psy : Donc vous remettez mon rôle en question ?

Moi : Non c'est une sorte de thérapie, quelque chose qui met mal à l'aise et dont on ressort jamais en joie. Jamais indemne. Votre rôle n'est pas de me mettre dans une bonne ambiance et me jeter des compliments.

Psy : Donc pour vous je suis un mal nécessaire ? Je dois vous faire souffrir ?

Moi : Bin, je vous imagine comme une personne dure, un peu pédant, qui va me mettre dans l'inconfort pour me faire dire les choses.

Psy : Je comprends, pour vous une thérapie c'est cela ? Un psy c'est cela ?

Moi : Non, vous vous êtes juste un con. Un simulacre de psy raté ou volontairement méchant. Un type qui est là pour assener des vérités sans ménagement.

Psy : Je joue le mauvais rôle en somme.

Moi : Je ne sais pas. Je suis trop optimiste et trop enfantin et votre rôle crée un équilibre.

Psy : Donc tout n'est qu'un simulacre ?

Moi : Pour le lecteur tout cela est un simulacre, car il n'est ni moi ni vous il rejoue la scène dans sa tête.

Psy : Mais est ce vrai, est ce vos émotions, vos pensés, vos échanges avec une partie de vous même ?

Moi : Pour moi oui. Pour le lecteur, c'est à lui de décider.

Psy : Donc quand vous dites des choses sur vous, cela implique pour vous qu'elles soient vraies et que vous les faites, ou que vous les avez faites.

Moi : Et bien oui, je suis Moi, pourquoi mentir sur ce que je suis ou ce que je fais, c'est censé être une analyse, une thérapie et parfois un exercice de style.

Psy : C'est une sorte de biographie, un journal de tranches de vie en somme.

Moi : Pas tellement, c'est un échange avec vous, docteur.

Psy : Donc cela ne se limite pas à votre pauvre et triste vie.

Moi : Eh bien, ...

Psy : Oh non, ne me dites pas que le lecteur doit se coltiner toute votre misérable existence sous prétexte que vous avez l'envie de laisser votre "trace". J'emploie bien "trace" avec des gros guillemets et je fais même le fait même avec les doigts, Regardez. Votre "trace" ( Psy accentue par un geste de guillemets avec les mains). Pourquoi tant de précautions avec le mot trace me diriez-vous ? car ce que vous racontez ne casse pas trois pattes à un canard. Je vais vous le dire, personne n'a vraiment envie de savoir qui vous êtes, car ce n'est pas intéressant.

Moi : C'est plutôt cinglant.

Psy : Eh bien oui, mais vous l'avez cherché. Vous aviez juste à ne pas dire volontairement que j'étais un con.

Moi : Je vous pensais plus mature que ça.

Psy : Oh mais c'est très mature, comme vous le dites, ça s'appelle être rancunier.

Moi : Je sais ce qu'est une rancune, les nains en ont tout un livre dans Warhammer Battle.

Psy : Vous voyez, ça, je m'en fout. Et les gens s'en foutent. Croyez moi, vos passe-temps et vos passions, tout le monde s'en fout.

Moi : Vous préférez quand je raconte ma vie, en pleurnichant ?

Psy : Pitié non ! Vous êtes déjà assez pénible sans pleurnicherie, alors avec, je ne vous explique même pas le calvaire. Mais avant que vous rajoutiez quoique ce soit d'injustifié et sans intérêt, je vais clore.

Psy : Fin de la séance.

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