Séance 8 : Psy, Moi et surmoi sont sur un bateau

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Psy : Vous ici ?

Moi : Vous faites la liaison quand vous le dites, c'est très théâtral !

Psy : Oh épargnez mois vos digressions sur le placement de virgule ! Vous avez trouvez que ça d'intéressant ? Je suis sûr que vous avez mal placé des virgules et que certaines fois ça change même le sens de ce que vous dites.

Moi : Oui, je ne suis ni parfait, ni intelligent, je sais.

Psy : Oh mais ça c'est vous qui vous le dites à vous même, c'est votre conclusion sur mes dires. Je ne l'ai pas dit moi-même.

Moi : Bin, vous avez tout de même dit que j'étais un gros con.

Psy : Oui, mais vous l'aviez cherché. Bon vous voulez commencer ?

Moi : Ca a déjà commencer.  Et je l'ai pas cherché, c'est juste que je comprends pas.

Psy : Je vous dis que vous ne faites pas assez d'effort et ce n'est pas juste une question de compréhension.

Moi : Oui, mais cela vient de mon rôle. Je suis Moi et vous êtes mon Surmoi.

Psy : Non, je suis votre Psy, ne confondez pas tout. Le surmoi c'est l'aspect de la morale, de l'interdit, du jugement.

Moi : Bin, vous êtes un peu ça, non.

Psy : Je vous juge et je suis la résultante d'une partie de votre surmoi, mais en aucun cas je ne suis votre surmoi. Vous faites mal la distinction entre le jugement et le fait d'être juger. Le surmoi est inconscient, il est comme un raccourci, un automatisme de votre pensée et d'après les dires, il permet un jugement rapide d'une situation avec un point de vue critique acquis dès l'enfance. C'est ce qui vous fait dire : l'amour "c'est bien", un viol "c'est mal"; un jouet "c'est bien", un jouet fabriqué par un enfant du tiers monde "c'est mal"; Dragon ball "c'est bien", Dragon ball GT "non mais sérieusement Goku de nouveau enfant et Végéta avec une moustache, mais vous lu votre scénario avant d'écrire "Dragon ball" devant  ?" 

Moi : Je suis pas sur que ça soit le surmoi qui pense ça de Dragon ball.

Psy : Le surmoi ne pense pas, il assène des "vérités". Enfin ce qu'on vous a appris enfant comme des "vérités". Mais ce n'est qu'une pseudo-explication, je ne fais pas de cours.

Moi : Bin, vous assenez vous aussi des "vérités".

Psy : Non, je vous juge. Pour ce qui est de la vérité, c 'est vous qui pensez que mon jugement est vrai ou pas. 

Moi : Mais je suis dans une introspection, donc ce qui me juge dans mon introspection c'est bien une projection de mes "vérités" intérieures, donc mon surmoi.

Psy : Oui, mais je ne suis pas votre surmoi. Je suis une représentation du rôle d'un psy. J'utilise une part de votre conscience et j'utilise une part de votre surmoi. Mais j'ai une existence propre à l'intérieur. Vous pouvez me concevoir, me donner un rôle, un but, vous pouvez même imaginer une forme plus réel de ma représentation. M'imaginez jeune sortant d'une grande université ou vieil aigris dans un cabinet ancrer dans les années 1970 ou 1980.

Moi : Du coup, qu'est ce qui vous différencie du "surmoi" ?

Psy : Je peux dire ou faire des choses qui vont à l'inverse de votre éthique, de vos interdits, de votre morale. Et si vous me percevez, c'est que je suis autre chose qu'un ensemble de codes et de valeurs.

Moi : Oui, mais en plus clairement.

Psy : Si je peux vous dire quelque chose et que ce quelque chose va en plus contre votre éthique, je ne peux être votre surmoi. Encore plus net, si je dis que j'aime attacher des petits chats sur des rails de train et sauter dessus à pieds joints en attendant que le TGV passe ou que j'aime répandre le virus de la rage dans les écoles maternelles. Alors je ne peut être votre surmoi. 

Moi : Sérieux, vous aimeriez le faire ? Vous êtes un grand malade.

Psy : Là vous voyez, c'est là que votre surmoi est intervenu. Juste à l'instant où vous avez défini et traiter mes propos. A l'instant, où, votre cerveau à décider que si j'aimais ceci ou cela alors j'étais un grand malade. Mieux c'est l'instant entre le point d'interrogation de votre question et là majuscule de votre autre phrase. Ce minuscule instant, ou vous avez décidé, désiré, voulu que telle chose soit inacceptable.

Moi : Parce que sauter sur des chats ligotés et répandre une maladie, c'est pas inacceptable.

Psy : C'est là que c'est intéressant. Rien dans la vie est inacceptable, sans le surmoi.

Moi : Oui donc un type peut être complètement cinglé et on doit le laisser faire et applaudir. 

Psy : Je n'ai pas dis ça. Mais cinglé, c'est la définition que vous donnez quand votre surmoi vous a fait comprendre que c'était "mal" et que dans votre grille de compréhension ce type est classé comme un "cinglé".

Moi : Oui, mais faut être cinglé pour prendre plaisir à faire ça.

Psy : C'est un jugement, c'est ce que votre être dit, dans cette situation. C'est aussi ce que votre environnement et votre société ont appris à penser. Donc votre surmoi, à fixer des choses comme acceptable ou non, mais est aussi capable d'autorisé ou non un comportement. Si le surmoi n'autorise pas une action quelque soit l'enjeu, alors la valeur est très forte en vous.

Moi : Ouais, enfin le surmoi "c'est mal" ou "c'est bien".

Psy : C'est avec le surmoi que vous établissez un marché de ce qui est acceptable ou non. Une personne qui aime tuer des petits chats n'est peut être pas retenu par son surmoi, car il ne perçoit pas la douleur et la mort du chat de la même façon que vous. Son surmoi peut même l'induire à le faire.

Moi : Mais le surmoi c'est pas la justice ?

Psy : C'est notre perception de la justice. Si on a appris à cette personne que les chats sont nuisibles et que toute expérience dans son environnement donne l'impression de confirmer le fait. Alors le surmoi développera un mécanisme favorable au meurtre de chat.

Moi : Oui, mais y prendre plaisir...

Psy : C'est autre chose, c'est l'absence d'effet miroir.

Moi : Oui, c'est empathie.

Psy : On dira que c'est ça. Ce qu'il y a d'intéressant c'est que vous me perceviez comme votre surmoi.

Moi : En quoi c'est intéressant...

Psy : Cela veut dire que vous pensez que je suis votre sens de la justice, votre conviction profonde.

Moi : Je vous arrêtes toute suite, c'est juste que je vous trouve pénible et vous êtes sans arrêt dans le jugement à me dire ce que je dois faire, où devrais faire.

Psy : Donc vous trouvez pénible votre surmoi, puisque vous m'associez à lui. Ce qui en dit long sur votre rapport à remettre votre surmoi en question, à négocier avec lui.

Moi : Je vois pas sur quoi ça en dit long.

Psy : Si, vous savez. La poubelle non sortie, les choses remises au lendemain, votre justification constante de vos actes. Et nier ce conflit intérieur. Vous avez un gros problème d'identification de vos priorités et un surmoi qui vous donnes l'impression de vous étouffer. Vous voulez faire mieux, impressionner, faire rire, sourire. Ce simple écrit révèle votre volonté d'existence. 

Moi : Enfin je ne fais pas ça pour impressionner et tout le reste.

Psy : Oui, mais vous avez mis cette écrit dans la case LOL. Ce qui veut dire que vous avez choisi une création comique.

Moi : Oui, tout le monde connait le principe qu'un artiste comique est en mal de reconnaissance ou d'un dépressif qui s'ignore, d'un personne qui ne vit que dans le regard de l'autre. OUI OUI OUI, on le sait, être un rigolo c'est être mal dans sa peau.

Psy : C'est vous qui faites le lien avec les on-dits. Je vous montre juste un fait, vous pensez que votre surmoi est trop dur et vous négociez tout le temps avec lui. Mais le problème c'est d'où vient ce surmoi, d'où vient l'envie de négocier avec le surmoi.

Moi : Plaire à ces parents ou déplaire, c'est ça ?

Psy : Si seulement c'était aussi simple. Le surmoi c'est vous-même, une partie de vous-même. Ce n'est pas plaire ou déplaire, se respecter ou ne pas se respecter, ce n'est pas si simple. La question n'est pas là pour être simplifié.

Moi : Pour une représentation d'un rôle de psy, vous êtes à fond dedans.  Je ne sais pas si c'est proche de la réalité, mais vous êtes à fond dans votre rôle, docteur.

Psy : Il le faut bien, j'ai beaucoup de boulot avec vous.

Moi : Vous vous prenez trop au sérieux.

Psy : C'est ce que vous attendez de mon rôle. 

Moi : Cela ne me dit toujours pas, si vous aimez vraiment tuer des petits chats et répandre la rage dans les écoles ?

Psy : Fin de la séance.  

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