Chapitre 06: Invitation

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Alors qu’elle était à un arrêt de son lieu de travail et qu’elle observait la tour Black Crown depuis son véhicule, l’envie de Natacha de ne pas mettre les pieds dans ce bâtiment avait atteint son point culminant. Cette entreprise qu’elle avait appris à connaître et pour qui elle avait travaillé avec acharnement durant les trois dernières années était devenue un lieu répugnant pour elle, un lieu gangréné d’immondices, un lieu qu’elle voulait désormais éviter à tout prix. Malheureusement, cette soi-disant gangrène n’était nulle autre que son patron, l’homme influent qui contrôlait toute la société. Il était donc impossible pour elle de le dénoncer, de s’en éloigner, ou de s’en débarrasser. Elle était à sa merci et il n’y avait rien qu’elle puisse faire pour changer cela.

Lorsque le feu passa finalement au vert, Barnes hésita un moment à faire avancer son véhicule. Elle serait sans doute restée immobile si ce n’était sans compter l’intervention des voitures derrière elle qui se mirent à klaxonner, la forçant ainsi à se mouvoir. La jeune femme s’avança donc et se retrouva dans le parking sous-terrain quelques minutes plus tard. Tandis qu’elle marchait en direction des cages d’ascenseur, Natacha passa devant le véhicule de Tess et elle ne put alors pas s’empêcher de se demander si elle aussi s’adonnait à des obscénités avec leur patron. Son comportement envers lui était très ambigu et elle donnait parfois l’impression de vouloir obtenir des faveurs.

Cependant, Natacha n’était certaine de rien. Tout ceci n’était que spéculations. Elle ne savait même pas comment sa collègue se comportait en dehors de leur lieu de travail. Peut-être que son attitude était la même partout et qu’elle se servait de ses atouts afin d’obtenir ce qu’elle voulait. Néanmoins, c’était une pensée qu’elle conservait dans un coin de sa tête, l’idée selon laquelle Herman Invictus entretenait une relation avec une de ses secrétaires tandis qu’il arborait un comportement obscène et machiavélique avec l’autre.

Sortant à peine de l’ascenseur, Natacha fut une nouvelle fois accueillie par les salutations de ses autres collègues de travail. Toutefois, cela n’avait plus la même saveur. En effet, même si elle affichait son sourire habituel et leur répondait favorablement, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de se demander si un parmi eux était également informé de la véritable nature de leur employeur. C’était peut-être le cas, il y avait tout de même d’autres femmes qui travaillaient au même étage qu’elle, des femmes qui étaient aussi jolies, voire beaucoup plus jolies qu’elle. Une d’entre elles aurait peut-être attiré l’attention d’Herman Invictus, et comme avec elle, il aurait usé de son influence pour la faire taire. C’était tout à fait possible.

Lorsqu’elle arriva dans son bureau, Natacha remarqua l’absence de Tess. Elle se dit alors que cette dernière ne pouvait être que dans celui de leur patron, lui apportant du café comme à son habitude. Quelques secondes après que Barnes ait déposé ses affaires sur son poste de travail, Harlock fit soudainement son apparition.

- Bonjour, Natacha, rétorqua-t-elle lorsqu’elle la vit.

- Bonjour, Tess. Je suppose que monsieur Invictus apprécie son café du matin ?

- Énormément. D’ailleurs, il demande à te voir immédiatement.

Au moment où Natacha entendit ces mots, un frisson parcourut l’ensemble de son corps.

- Est-ce qu’il a dit pourquoi il voulait me voir ?

- Non, et je n’ai pas demandé. Il a juste dit de te présenter devant lui dès que tu arrives.

Le cerveau de Barnes se mit alors à imaginer toute sorte de scénarii, d’autant plus qu’elle ne savait pas si son patron voulait la voir dans un cadre professionnel ou s’il voulait faire une demande insolite. S’il s’agissait de la première possibilité, alors Natacha n’avait pas à s’en faire, elle exécuterait simplement les directives qu’il lui donnerait. Cependant, si son patron venait à lui demander une faveur comme la veille, alors cela serait extrêmement compliqué. Nous étions en pleine matinée et le bâtiment était plein de monde. Les chances de se faire surprendre en plein acte avec lui étaient donc très élevées. Qu’adviendrait-il d’elle si cela devait se produire ? Considérerait-il cela comme une violation de leur accord ? Depuis qu’elle avait découvert le vrai visage de cette personne, Barnes ne savait vraiment plus à quoi s’attendre avec lui.

Tandis que Natacha était occupée à réfléchir sur toutes ces possibilités, Tess, qui était toujours présente à ses côtés lui fit remarquer que leur patron l’attendait toujours.

- Ah, oui ! C’est vrai, rétorqua Natacha.

La jeune femme s’avança finalement vers la porte du bureau de son patron et frappa deux fois avant d’être accueilli par un « entrez ». Natacha pénétra alors dans la pièce et se retrouva nez à nez avec Herman Invictus qui était assis devant son écran d’ordinateur.

- Bonjour, monsieur. J’ai entendu dire que vous vouliez me voir ?

- Mademoiselle Barnes, comment vous portez-vous en cette charmante matinée ? Bien, j’espère ?

Natacha se demanda comment il osait lui poser une telle question. Comment pensait-il qu’elle se portait après ce qui s’était produit durant la soirée précédente ? Avait-il la moindre idée de la détresse émotionnelle dans laquelle elle se trouvait à cause de lui ? Elle allait tout sauf bien. Bien n’était même pas un synonyme de la liste de mots que l’on pouvait utiliser pour décrire comment elle se portait à l’instant présent.

- Oui, monsieur. Je me porte parfaitement bien, répondit-elle en essayant de maintenir le contact visuel.

- Je n’en attendais pas moins de vous, mademoiselle Barnes. Si j’ai fait appel à vous, c’était d’une part pour réaffirmer les termes de l'accord que nous avons conclu hier. J’ose donc espérer que jamais ne vous viendra l’idée de dévoiler à quiconque les closes dudit accord.

- Non, monsieur. Jamais je n’oserai faire une chose pareille.

- Je l’espère pour vous, mademoiselle Barnes. Vous savez ce qu’il adviendrait si cette affaire venait à s’ébruiter. Vous ne voudriez pas que tout votre entourage se retrouve soudainement sans perspective d’avenir, déclara-t-il en affichant un sourire narquois.

En le voyant sourire de la sorte, la jeune femme ne put s’empêcher de placer ses mains derrière son dos et de serrer fortement l’un de ses poings. Elle était tellement en colère contre cet homme qui se trouvait en face. Il était si fier d’exhiber son influence et sa supériorité par rapport aux gens. Pour Natacha, ce n’était qu’un fumier qui ne méritait pas de vivre, et à cause de ça, elle ne comptait pas céder aussi facilement. Elle était bien déterminée à surmonter toutes les épreuves qu’il avait prévues pour elle, et elle était surtout prête à protéger les personnes qui comptaient pour elle.

- Maintenant que les choses ont été claires sur ce point, nous pouvons aborder la véritable raison qui m’a poussé à faire appel à vous ce matin. Mademoiselle Barnes, avez-vous des projets pour ce week-end ?

- Pas vraiment, monsieur.

- Parfait. J’organise un petit évènement avec quelques connaissances à moi et j’aimerais vous y convier.

- Un évènement avec des connaissances à vous?

- Oui, en effet. Disons qu’il s’agit plus d’une petite séance de dégustation, rien d’extravagant. C’est un évènement distingué avec des invités très importants. Quoi qu’il en soit, votre présence y est requise. Une voiture vous attendra samedi matin à 9 heures dans le parking sous-terrain.

- Mais, je n’ai même pas accepté.

- Vous l’avez fait dès l’instant où vous m’avez dit que vous n’aviez aucun programme pour ce samedi.

Natacha Barnes resta bouche bée. Non seulement son patron avait pris la liberté d’assumer qu’elle n’aurait effectivement rien à faire durant le prochain week-end, mais il lui forçait également la main, ne lui laissant pas la possibilité de refuser. En plus, cette invitation ne lui disait rien qui vaille, ce qui lui fit se questionner sur la véritable nature de l’évènement auquel elle venait d’être invitée.

- Mademoiselle Barnes, me suis-je bien fait comprendre ?

- Oui, monsieur. Samedi matin à 9 heures dans le parking sous-terrain, répondit-elle.

- Excellent. Je n’ai guère besoin de vous rappeler que ceci doit bien évidemment rester confidentiel.

- Non, monsieur. Vous n’avez pas besoin de me le rappeler.

- Bien. Vous pouvez donc disposer. Aussi, n’oubliez pas de me transférer les rapports relatifs au développement de nos nouveaux produits, et contactez également le chef du service marketing. Dites-lui de venir au plus vite dans mon bureau.

- Est-ce tout, monsieur ? demanda la jeune femme.

- Oui, pour le moment. Les autres activités attendront la fin de la journée, répondit-il en reportant son regard sur son écran d’ordinateur.

Natacha ayant obtenu ses nouvelles directives, elle se dirigea vers la porte de sortie sans savoir que le regard de son patron était à ce moment posé sur son fessier. La jeune femme prit place à son bureau et saisit immédiatement le téléphone fixe se trouvant en face et commença sa journée de travail, le tout sous le regard de Tess qui se demandait ce dont elle avait discuté avec leur patron.

*

Peu de temps plus tard dans une pièce située à l’étage dans lequel elle travaillait, Natacha se tenait debout en face d'une photocopieuse et imprimait de nombreuses copies d'importants documents. Pendant que le processus était en cours, la jeune femme était plantée devant l'appareil avec le regard complètement vide. Une fois de plus, elle était présente sans vraiment l’être. Barnes était à ce moment plongée dans un océan de pensées et de questions, les principales concernant ce que son patron lui avait dit quelques minutes auparavant. Qu’était vraiment cette séance de dégustation ? Et pourquoi voulait-il qu’elle y participe ? Pour la jeune femme, il était clair que ce n’était pas un simple évènement, il devait y avoir quelque chose d’autre derrière.

Tandis qu’elle était focalisée sur ses pensées, Barnes ne remarqua pas la présence d’un autre de ses collègues de travail qui venait tout juste de rentrer dans la pièce. Celui-ci l’interpella à de nombreuses reprises, mais ce ne fut que lorsqu’il posa délicatement sa main sur son épaule que cette dernière réagit.

- Désolé. Je n’avais pas l’intention de t'effrayer, mais je t'ai appelée plusieurs fois et tu ne répondais pas, dit l'homme après le léger sursaut de peur de Natacha.

- Tu n'as pas à t'excuser, ce n'est pas de ta faute. C'est plutôt à moi de m'excuser pour ne pas t’avoir entendu. J'avais un peu la tête ailleurs.

- Je vois. Sinon, tu as fini avec l'imprimante ? J’ai des documents à récupérer.

En entendant cela, Barnes se rendit compte que les documents qu’elle avait sous les yeux n’étaient pas les siens, mais plutôt ceux de son collègue. Elle avait été tellement focalisée sur ses pensées qu’elle n’avait pas remarqué que l’impression de ses fichiers s’était terminée plusieurs minutes auparavant. Elle s’excusa donc auprès de son collègue, récupéra ses affaires, et sortit de la pièce, le tout sous le regard de cet homme qui se disait que quelque chose n’allait pas chez elle.

L'incident qui venait tout juste de se produire devant la photocopieuse ne fut malheureusement pas le seul à marquer la journée de Natacha. Cependant, celui qui impacta un peu plus la jeune femme se déroula durant sa pause de midi. En effet, alors qu'elle était en pleine discussion avec Fatima, une des rares amies qu’elle avait sur son lieu de travail, Barnes eut à nouveau un moment d’absence. Son interlocutrice, voyant qu’elle ne suivait plus la conversation, n’eut alors pas d’autre choix que de l’interpeller.

- Natacha ! Natacha, est-ce que tu m'écoutes ? rétorqua-t-elle.

- Quoi ?! Quoi, qu’est-ce que t’as dit ?

- Comment tu peux m'ignorer alors que tu te parles d’un truc aussi important ?

- Un truc important ? Quel truc important ?

- Tu vois ? Tu n’écoutais absolument pas ce que je te disais.

- Je suis sincèrement désolée, Fatima. Depuis ce matin, j’éprouve quelques difficultés à rester concentrée, se justifia-t-elle.

- Et c'est dû à quoi ? Si ce n’est pas trop indiscret.

Ne pouvant lui dévoiler la véritable cause de ses absences répétées, la jeune femme lui dit tout simplement qu’elle avait quelques problèmes dans son couple.

- Qu'est-ce que Michael a fait ?

- Rien de très grave. Sinon, de quoi me parlais-tu exactement avant que je m’absente ? dit Barnes.

- Je te demandais si tu étais au courant de la rumeur qui circulait en ce moment, rétorqua Fatima avec excitation.

- Une rumeur ? De quoi s’agit-il ?

À ce moment, Natacha fut quelque peu nerveuse. Elle avait peur d’entendre qu’une rumeur à propos d’elle circulait dans l’entreprise. Elle avait fait de son mieux pour ne pas être vue après ce qui s’était passé dans le bureau d’Herman. Toutefois, en attendant son amie parler d’une certaine rumeur se propageant comme une traînée de poudre dans leur lieu de travail, la jeune femme craignait que quelqu’un l’ait effectivement aperçue lorsqu’elle était retournée à son véhicule.

- À ce qu'il parait, Daniel des ressources humaines aurait une aventure avec Ivy de la comptabilité, murmura Fatima après avoir fait signe à Natacha d’approcher.

Barnes fut à cet instant soulagée de savoir que les ragots qui circulaient sur son lieu de travail n'avaient rien à voir avec elle. Elle ne savait même pas comment elle aurait pu gérer une telle situation si cela était venu à se présenter.

- Daniel, Daniel. Attends une minute, tu ne parles tout de même pas de Daniel Ramea, n'est-ce pas ?

- Tu en connais un autre Daniel qui travaille aux ressources humaines ? rétorqua Fatima sur un ton sarcastique.

- Mais je croyais qu'il était marié ?

- C'est bien le cas.

- Aïe ! Je me demande comment sa femme va réagir quand elle va apprendre ça.

- Qui sait ? Tout ce que je peux te dire c’est que cette histoire ne se terminera pas bien.

À ce moment, Natacha ne put s’empêcher de penser à sa propre situation et se demanda également si sa relation avec Michael allait mal se terminer. Certes, elle l’aimait énormément et cela était réciproque, mais les récentes activités qu’elle menait étaient tout sauf bénéfiques pour son couple. Elle était donc parfaitement consciente que si son homme venait à apprendre la vérité, cela marquerait sans doute la fin de tout ce qu’elle avait bâti avec lui, une chose qu’elle ne voulait absolument pas. Il était donc impératif pour elle qu’il ne découvre jamais la vérité.

La pause déjeuner de tous les employés de l’entreprise arriva finalement à son terme. Tout le monde, y comprit Natacha et son amie, Fatima, se retrouva alors dans l’obligation de regagner leur poste et de poursuivre les tâches professionnelles qui étaient les leurs.

*

De nombreuses heures s’écoulèrent et le temps était venu pour les employés d’Herman Invictus de rentrer chez eux. Les locaux de Black Crown se vidèrent donc progressivement, ne laissant que très peu de personnes derrière dont Barnes et Harlock qui travaillaient toujours sur l’écriture de leur rapport.

- Fini ! s'exclama joyeusement Tess quelques minutes plus tard. Maintenant, tout ce qu’il reste à faire de tout envoyer à monsieur Invictus. Eh voilà !

Venant tout juste de terminer avec son rapport, Harlock s’empressa d’arrêter son ordinateur et de ranger ses affaires, sous le regard légèrement frustré de sa collègue qui travaillait toujours sur le sien.

- Contente pour toi, Tess. Maintenant si tu pouvais la fermer, ce serait bien pour tout le monde, pensa Natacha à cet instant.

- Bon, il est tant d’aller souhaiter une bonne soirée à monsieur Invictus.

Tandis que Tess se trouvait à l’intérieur du bureau de leur employeur, Natacha ne put une fois de plus pas s’empêcher de se demander si les deux entretenaient une relation. Le récent comportement de sa collègue lui faisait croire cela. Non seulement elle lui apportait du café chaque matin, ce qui n’était pas un problème en soi. Beaucoup de personnes dans le monde du travail affichaient cette même attitude à l'égard d'un ou de plusieurs de leurs collègues. Non, là où cela devenait très suspect était que Herman Invictus n’était ni son ami ni son collègue, mais leur employeur, la personne qui signait leur chèque chaque fin de mois. Si au moins cela avait été une tache officielle, Barnes aurait pu comprendre, mais Tess lui apportait volontairement du café chaque matin.

Et cela ne s’arrêtait pas là. En effet, elle prenait également soit d’aller lui dire au revoir avant de quitter les locaux de la société, et ce tous les jours. Pour Natacha, cela ne faisait aucun doute que les deux avaient une relation, et d’après l’attitude qu’elle avait vis-à-vis de lui, il était clair qu’elle était complètement différente de la sienne.

Quelques minutes plus tard, Tess sortit finalement du bureau d’Herman. Elle souhaita ensuite à Natacha de passer une bonne soirée avant de prendre la direction de la sortie. Barnes se retrouvait désormais seule et elle savait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle reçoive l’ordre fatidique. Néanmoins, elle finit de son mieux pour ne pas penser à cela, ayant toujours son rapport à finir d’écrire. Malheureusement pour elle, les choses prirent une tournure très désagréable très vite. En effet, à peu près cinq minutes après le départ de sa collègue de travail, le téléphone de service de la jeune femme se mit brusquement à sonner. Sachant exactement qui se trouvait à l’autre bout du fil, elle décrocha à contrecoeur.

- Oui, monsieur, dit-elle.

- Dans mon bureau, tout de suite.

La jeune femme connaissait parfaitement la raison pour laquelle il l'appelait aussi brusquement. Elle n’avait pas envie d’y aller, mais elle n’avait malheureusement pas le choix. Ce fut donc avec beaucoup d’hésitation et une envie grandissante de fuir le plus loin possible que Barnes se leva de son siège et partit en direction du bureau d’Herman Invictus.

A suivre !!!

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