Chapitre 09 : A la maison

13 minutes de lecture

Alors que l’horloge du salon affichait désormais 20 heures, Michael, qui était assis dans la salle à manger devant tout ce qu’il avait cuisine, ne pouvait pas s’empêcher de se demander quand sa fiancée allait rentrer. Il était certes vraiment qu’elle faisait désormais des heures supplémentaires à cause de la promotion qu’elle voulait impérativement obtenir, mais parce qu’il n’était pas habitué à la voir revenir du boulot aussi tard, il avait du mal à ne pas se poser la question. Il était alors tenté de l’appeler, mais ne sachant pas si Natacha était en plein travail ou si elle était déjà libre, il hésita donc à le faire.

Cependant, juste cinq minutes plus tard, le jeune homme n’en put plus d’attendre et composa finalement le numéro de Natacha.

- Michael, s’exclama la jeune femme juste après avoir décroché.

- Bébé, t’es encore au boulot ?

- Non, je suis déjà sur le chemin du retour. Je serai bientôt à la maison.

- Ah, OK ! Sinon, comment était ta journée de travail ?

La conversation entre les deux devint soudainement silencieuse alors qu’il venait de lui poser cette question. Ce ne fut qu’après une dizaine de secondes que Natacha finit par lui répondre en lui disant que sa journée de travail avait été très éprouvante.

- C’était si terrible que ça ?

- Écoute, bébé, le mieux serait qu’on en parle une fois que je suis à la maison.

- OK. On se voit alors dans quelques minutes. Je t’aime.

- Moi aussi je t’aime, rétorqua Natacha avant de mettre un terme à leur appel.

Alors que leur conversation téléphonique venait de se conclure, Orzak ne pouvait pas s’empêcher de se dire que quelque chose n’allait pas avec Natacha. Il ne savait pas exactement pourquoi cette pensée lui traversait l’esprit et il mit donc cela sur le coup de l’intuition. Il espérait alors que tout se passe bien de son côté et qu’elle obtienne cette promotion comme elle le voulait.

- Mais qu’est-ce qui te prend de douter d’elle, Michael ? Tu sais parfaitement comment Natacha est. Tu sais très bien qu’elle va obtenir cette promotion, c’est une battante. Ton rôle à toi est de la soutenir du mieux que tu peux.

À ce moment, Michael posa son regard sur tout ce qu’il avait préparé pour le dîner du soir et se dit que c’était là sa façon à lui de lui montrer qu’il était là pour elle.

- J’ai hâte qu’elle goûte à ça.

*

Il était aux alentours de 20h40 heures lorsque Natacha arriva finalement devant chez elle. La jeune femme se gara é proximité de leur domicile comme à son habitude avant de descendre de son véhicule. Elle était très anxieuse, observant le bandage de fortune qu’elle avait sur la main et se demandant si son fiancé allait croire à l’histoire qu’elle était sur le point de lui raconter. Il fallait à tout prix qu’il y croie, il fallait à tout prix que cela fonctionne afin de lui éviter…afin de leur éviter beaucoup de problèmes qu’elle ne serait pas en mesure de régler. Barnes prit donc son courage à deux mains et franchit le pas de sa porte.

- Bébé, j’suis rentrée ! s’exclama-t-elle en fermant la porte derrière elle.

- J’suis dans la cuisine ! Je réchauffe le dîner.

- Navrée de rentrer aussi. C’était vraiment une journée de folie au bureau. Tu vas jamais croire ce qui m’est arrivé.

La jeune femme se dirigea vers la cuisine où son fiancé se trouvait et à peine entra-t-elle dans son champ de vision que ce dernier remarqua immédiatement le bandage de fortune qu’elle avait autour de la main.

- Qu’est-ce que tu as eu à la main ? demanda-t-il en s’approchant d’elle.


Michael saisit alors la main de Natacha et retira délicatement le bandage de fortune, révélant ainsi la blessure qu’il y avait en dessous.

J’étais sur le point de t’en parler. La journée a été plutôt intense au boulot.

- Tu m’en diras plus après. Nous devons d’abord nettoyer ta blessure, rétorqua-t-il en observant l’entaille.

Aux yeux de Michael, il était clair que Natacha n’avait pas correctement pris soin de nettoyer cette entaille, ce qui voulait donc dire qu’il y avait des risques que cela s’infecte. Sans perdre la moindre seconde, le jeune homme se précipita dans leur salle de bain et revint quelques secondes plus tard avec leur trousse de secours dans les mains. Les deux prirent ensuite place à table et Orzak commença à traiter sa blessure.

Tandis que Michael nettoyait l’entaille avec une solution désinfectante, il demanda à Natacha ce qui s’était passé pour qu’elle se retrouve avec une telle coupure.

- J’étais frustrée et j’ai donné un coup de poing dans un miroir.

En entendant sa réponse, Orzak ne put s’empêcher de détourner le regard vers elle. Qu’est-ce qui avait bien pu la mettre dans cet état pour qu’elle s’en prenne à un miroir ? Au même moment, il constata qu’elle avait l’air beaucoup plus épuisée que d’habitude, mais qu’il y avait également quelque chose d’autre, quelque chose sur laquelle il n’arrivait pas à pointer le doigter.

- Bébé, est-ce que tout va bien ? Je ne t’ai jamais vue dans un état pareil.

- Je suis fatiguée de ce job, Michael. Monsieur Invictus ne fait que demander toujours plus de ma personne et j’en peux plus. C’est trop dur. Je veux juste tout abandonner et m’éloigner le plus loin possible de cette entreprise.

C’était la première fois que Michael voyait Natacha aussi abattue, ce qui le prit aux dépourvues. Il n’avait aucune idée de ce qu’elle traversait et il ne connaissait pas la nouvelle charge de travail qui était désormais la sienne, mais il ne pouvait pas la laisser abandonner aussi facilement. Ça ne lui ressemblait pas de faire une telle chose. Donc, pendant qu’il plaçait un nouveau bandage sur sa blessure, il lui sortit quelques mots d’encouragement.

- Tacha, je ne sais pas ce que tu traverses en ce moment et tu n’es pas obligée de me le dire, mais je pense que tu ne devrais pas baisser les bras. Tu te souviens du jour où tu as passé l’entretien d’embauche pour obtenir ce boulot ? Ou de toutes les fois où tu as dû faire des heures supplémentaires ou travailler durant les week-ends ? C’étaient des périodes très compliquées. Mais tu sais quoi ? Malgré toutes les difficultés qui se sont présentées devant toi, tu n’as jamais abandonné et tu as toujours fait de ton mieux pour aller de l’avant et accomplir ton objectif. Ça a été dur, mais tu as réussi à le faire, et je pense sincèrement que tu peux obtenir cette promotion que tu désires tant. Tu ne devrais donc pas abandonner, Tacha, parce que si tu le fais, tu risques de le regretter.

Natacha ne put s’empêcher de verser des larmes devant les propos de son homme. Il n’avait vraiment aucune idée de ce qu’elle traversait et pensait sûrement qu’elle réagissait de la sorte à cause de la nouvelle charge de travail qu’elle avait et il faisait donc de son mieux pour l’encourager. Cependant, ses encouragements eurent l’effet opposé sur Natacha qui ne voulait absolument plus mettre les pieds sur son lieu de travail.

- Je n’ai pas envie de me retrouver en face de lui. Je n’ai pas envie qu’il me touche encore, pensa-t-elle.

Au même moment, Barnes ne pouvait s’empêcher de penser aux diverses menaces qu’elle avait reçues. Elle n’avait vraiment pas envie que Michael soit mêlé à toute cette histoire. Il ne méritait pas ça. De son côté, en la voyant pleurer, le jeune homme se dit que ses mots d’encouragement avaient eu l’effet escompté. Natacha était certes une femme battante, mais cela ne voulait pas dire qu’elle n’avait aucune insécurité. Il était à cet instant content d’être la personne chez qui elle pouvait se confier et l’épaule sur laquelle elle pouvait pleurer.

- Voilà ! J’ai terminé, s’exclama soudainement Michael qui venait tout juste de poser un pansement sur la blessure de Natacha.

Maintenant que sa blessure avait été traitée, Barnes se sentait légèrement mieux, mais uniquement sur le plan physique. En effet, sur le plan émotionnel, la jeune femme était complètement dévastée. Non seulement les souvenirs des horreurs qu’elle avait subies étaient se manifestaient toujours dans sa mémoire, mais elle éprouvait également un lourd sentiment de culpabilité vis-à-vis de Michael qui faisait de son mieux pour lui remonter le moral. Elle se dit qu’elle ne méritait vraiment pas d’avoir un tel homme dans sa vie, qu’il était beaucoup trop bien pour elle. Peut-être aurait-il été mieux pour elle de mettre fin à ses jours dans les toilettes pour femmes ? Tôt ou tard, il serait passé à autre chose et aurait refait sa vie avec une autre femme, une femme qui ne cacherait pas un aussi lourd secret.

Michael, qui avait constaté que Natacha n’était pas dans son état normal, lui suggéra alors de passer à table. Il savait qu’il n’y avait rien de mieux que la nourriture qu’il avait préparée avec soin pour remonter le moral de sa fiancée.

- Je vais d’abord aller prendre une douche et changer de vêtements, lui répondit-elle.

La jeune femme se leva donc de son siège et prit la direction de leur chambre sous le regard quelque peu inquiet d’Orzak. Arrivée dans la salle de bain, Natacha fit comme la fois précédente et ferma la porte à double tour avant d’ouvrir l’arrivée d’eau. Dans cet environnement où elle était certaine d’être seule, Barnes s’autorisa à pleurer de nouveau. Sa vie était si horrible qu’elle ne savait plus quoi faire. Elle devait désormais travailler pour un homme qui était capable d’abuser d’elle quand bon lui semblerait, mais une fois qu’elle rentrait chez elle, elle devait mentir à l’homme qu’elle aimait et lui faire croire que sa journée de travail s’était déroulée sans encombre.

Tandis qu’elle se tenait debout devant le miroir, se remémorant comment elle avait lâchement refusé de mettre un terme à ses jours, Barnes ressentit soudainement une vive douleur au niveau de la poitrine. C’était comme si quelque chose faisait pression contre coeur, ce qui poussa la jeune femme à placer ses mains sur son torse. Faisait-elle une crise d’anxiété ? Cela semblait être le cas. Natacha ne pouvait pas alors s’empêcher de se demander pourquoi tout cela lui arrivait. Qu’avait-elle bien pu faire pour mériter un tel châtiment ?

*

Une trentaine de minutes plus tard, Michael, qui attendait Natacha dans la salle à manger, se demanda pourquoi elle mettait autant de temps à revenir. Il prit donc l’initiative d’aller voir ce qu’elle faisait et partit en direction de leur salle de bain dont la porte semblait être verrouillée à son arrivée. Toutefois, au moment où il s’apprêtait à saisir la poignée, sa fiancée, qui était uniquement vêtue d’une serviette à ce moment, ouvrit soudainement la porte.

- Bébé, qu’est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle en le voyant.

- J’suis venu voir ce qui te prenait autant de temps.

Le jeune homme la regarda ensuite de la tête au pied et ne put pas s’empêcher de la trouver très attirante. Sa tenue presque entièrement naturelle ne manqua pas de faire grimper sa libido.

- Tu sais, la tenue que tu portes en ce moment me fait penser à un certain type de films. Tu vois le genre dans laquelle la demoiselle doit payer sa pizza en nature.

- Très drôle, Michael. Dommage que tu n’aies pas préparé de pizza, rétorqua-t-elle sur un ton sarcastique.

- Est-ce que ça veut dire que si je te fais une pizza demain, j’aurais droit à une récompense ?

- Peut-être, dit-elle en passant à côté de Michael.

Natacha se dirigea vers leur armoire où elle laissa tomber sa serviette avant de choisir une tenue ample pour la soirée. En la voyant dans son état le plus naturel, Michael sentit sa libido grimper en flèche. Il se faufila alors derrière sa fiancée avant de placer subitement ses bras autour d’elle. À ce moment, Barnes eut un flash-back des récents évènements avec son patron, notamment celui où il se plaça derrière elle après l’avoir forcée à retirer ses vêtements. Il ne fut donc pas étonnant de la voir sursauter à l’instant où Orzak la toucha et de se retourner brusquement vers lui.

- Qu’est-ce qui ne va pas ?

- Tout va bien. C’est juste ta main qui est trop froide, répondit-elle après s’être rendu compte que la personne qui se tenait devant elle était Michael et non pas son patron.

Michael ne croyait pas vraiment ce que Natacha venait de lui. Ce n’était pas à cause d’une simple main froide posée sur son épaule qu’elle avait réagi de la sorte. Sa main n’aurait jamais provoqué un tel regard chez elle. Il réitéra donc ses propos en lui redemandant si tout allait vraiment bien.

- Tu sais que tu peux tout me dire, n’est-ce pas?

- Bébé, je t’ai déjà dit que tout allait très bien. C’est juste ta main froide qui m’a fait sursauter, c’est tout. Que veux-tu que je te dise d’autre ? répondit Natacha avant de se retourner.

La jeune femme finit de choisir ses vêtements et les enfila peu de temps après, le tout sous le regard attentif de Michael qui se demandait ce que sa fiancée lui cachait.

Maintenant qu’elle était complètement habillée, Natacha invita Michael à lui présenter ce qu’il avait préparé pour le dîner. Elle avait tellement envie de goûter à sa cuisine, une cuisine qu’elle appréciait énormément et beaucoup plus ces derniers temps. À vrai dire, les plats de Michael étaient devenus une sorte de consolation pour elle, un moment de douceur qui venait après les horreurs qu’elle subissait. Les deux se retrouvèrent donc dans la salle à manger où Orzak réchauffait une énième fois la nourriture qu’il avait préparée.

- J’ai tellement réchauffé ça que je me demande si ça a encore le même goût, rétorqua Michael en posant l’assiette devant Natacha.

- Connaissant comment tu prépares, je pense pas que ça va affecter le goût.

Barnes avait raison de dire que réchauffer ce qu’il avait préparé de nombreuses fois n’allait en aucun cas affecter son plat. En effet, au moment où elle eut sa première bouchée, la jeune femme ne put s’empêcher de trouver ça délicieux. D’ailleurs, elle avait également envie de pleurer, pas à cause de ce qu’elle venait de manger, mais tout simplement parce que Michael prenait toujours soin de lui préparer ce genre de repas.

- Alors, comment tu trouves ?

- C’est très bon, répondit Natacha en éprouvant un fort sentiment de culpabilité.

En effet, Barnes se sentait coupable de profiter de son homme de la sorte, surtout avec tous les mensonges et autres trucs qui se passaient dans sa vie. Elle se dit qu’elle ne méritait pas d’avoir quelqu’un comme lui auprès d’elle et qu’il méritait d’avoir une femme qui ne lui mentirait pas comme elle le faisait désormais.

- J’suis content que ça te plaise.

Orzak était content pour elle, mais elle n’avait qu’un sentiment de culpabilité ainsi que beaucoup de remords à lui donner en retour. La vie de Natacha était devenue un cauchemar duquel elle n’avait aucun moyen de s’échapper, un mauvais rêve dont l’instigateur n’était nul autre que Herman Invictus.

*

Plusieurs dizaines de minutes plus tard, alors que l’horloge du salon venait tout juste d’afficher 22 heures, Natacha nettoyait la vaisselle tandis que Michael était assis dans leur canapé et s’apprêtait à mettre la série télévisée qu’ils avaient tous les deux commencée quelques jours auparavant. Le jeune homme était curieux, voire impatient de découvrir la suite des évènements, de voir quelles actions la protagoniste allait entamer afin de se venger de toutes les personnes qui l’avaient torturée au lycée. Il n’attendait plus que sa fiancée vienne prendre place à côté de lui pour que les deux puissent continuer là où ils s’étaient arrêtés la soirée précédente.

- T’as bientôt fini avec la vaisselle ?!

- Encore quelques couverts et j’ai fini.

- OK.

Il ne fallut pas longtemps à Natacha pour qu’elle finisse avec la vaisselle. Elle partit ensuite s’asseoir à côté de Michael qui put finalement lancer leur série télévisée.

- Tu sembles beaucoup apprécier cette série ?

- Ouiii ! C’est tout le temps que tu tombes sur un show aussi bien écrit avec un tel perso principal.

- À t’entendre parler, on croirait que tu t’es aussi faire bizuter au lycée.

- Non, loin de là. Ma vie de lycéen a été plutôt normale. C’est plutôt la détermination de Moon Dong-eun qui me fascine. Sur certains aspects, vous vous ressemblez toutes les deux.

- Tu sous-entends donc que je suis une manipulatrice à la recherche de vengeance, c’est ça ? Je vois que monsieur cherche à dormir dans le canapé cette nuit, rétorqua-t-elle sur un ton sarcastique.

- Je ne faisais pas allusion à ça. Je voulais tout simplement dire que quand vous voulez obtenir quelque chose, vous faites toutes les deux preuve d’une grande détermination. C’est tout.

Une certaine détermination, dit-il. Il était vrai qu’il fut un temps où Natacha fut très déterminée à obtenir cette promotion, mais cela changea significativement le jour où elle découvrit la vraie nature de son patron. Désormais, cette soi-disant détermination n’était plus et tout ce qu’il restait n’était qu’une femme enfermée dans un horrible cauchemar.

Natacha et Michael, qui étaient confortablement installés dans leur canapé, poursuivirent donc le visionnage de leur série télévisée jusqu’à ce que l’horloge du salon affiche l’heure pour eux d’aller se coucher. Les deux prirent ensuite la direction de leur chambre à coucher où Morphée leur rendit visite peu de temps plus tard.

A suivre !!!

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire ElijahEva ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0