Chapitre 4 (version 2)

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A peine entrés, Nathanaël et Nino se dirigèrent directement vers le comptoir. Ils s’installèrent sur deux tabourets vides et observèrent la foule. Pour le moment, pas d’Alex’ en vue. À la place, une serveuse trop maquillée, ternie par des années de fumeuse passive, répondait aux demandes des clients en râlant. Nathanaël continua de scruter les alentours, revêtir son ancien « uniforme » avait réveillé son instinct primaire et il comptait bien repartir avec une nana entre ses bras, puis entre ses draps cette nuit. Le regard aussi sombre qu’une nuit sans étoile, il analysa toutes les courbes féminines qui se présentaient devant lui. Une jolie paire de jambes habillée de collants noir à résilles attira son attention. Il se léchait déjà les lèvres à l’idée d’une entrevue charnelle avec ces gambettes. Patient, il attendit que l’élue du jour se dirige vers le bar. Cependant, il n’eut pas le temps de la voir arriver, car une voix geignarde le tira de ses pensées salaces :

  • Qu’est-ce que j’vous sers ?
  • Deux bourbons.
  • Très bien.

La serveuse disparut derrière les verres et Nathanaël reprit ses analyses. Sa cible arriva enfin. Elle s’installa sur un tabouret adjacent, croisa les jambes, ce qui provoqua une salve de frissons chez le jeune commissaire. Lorsqu’elle lissa ses cheveux, une légère odeur de vanille se répandit dans l’air lourd de ce petit bar. Alors qu’il préparait son plan d’approche, la serveuse revint avec les bourbons et les déposa sur le comptoir avec la note. Nathanaël régla et s’empara du verre. Il but une gorgée pour se donner le courage d’aborder cette déesse. Depuis le temps, il avait un peu perdu la main. Avant de partir, il demanda à son collègue :

  • Ouvre l’œil, le service d’Alex’ ne devrait plus tarder à commencer, il parait qu’il fait uniquement le service de nuit, je reviens vite !
  • Tu vas où ? Demanda le jeune agent infiltré.
  • M’amuser un peu, j’ai besoin de lâcher prise ce soir.
  • Ok.

Le jeune brigadier se tourna vers le bar et savoura calmement son whisky, alors que Nathanaël quittait son tabouret pour se rapprocher de celui de la jeune femme. Il s’installa à côté d’elle et sirota son verre dans l’attente qu’elle le remarque. Celle-ci ne fut pas longue. Sa proie tourna son visage vers lui et lui adressa un sourire significatif. Il répondit par un haussement de sourcil. C’était le bon moment ! Sans approcher davantage, il lui demanda :

  • Vous attendez quelqu’un ?

La jeune femme gloussa, se cacha la bouche avec sa main et répondit :

  • Non, je suis venue seule ce soir, j’avais besoin de décompresser.
  • Moi aussi, j’ai besoin de me détendre.

Il avala une gorgée du liquide ambrée ; sa pomme d’Adam saillante attira le regard de la femme et elle se mordit discrètement les lèvres. Décidément c’était son jour de chance ! Elle avait enfin viré son ex et elle venait de tomber sur un beau mec prêt à la courtiser. Elle ne pouvait pas rêver mieux ! Il finirait dans ses draps ce soir, celui-là ! Aguicheuse, elle se pencha un peu plus vers lui dégageant la vue sur sa somptueuse poitrine joliment avantagée par le haut pailleté qu’elle portait.

  • Et comment vous détendez-vous en général ? Susurra-t-elle.

Une nouvelle vague de frissons de plaisir déferla sur Nathanaël et victime de sa propre avidité, il répondit :

  • Dans les bras de jolies femmes comme vous !

L’inconnue rougit, se rapprocha de l’oreille du jeune homme et lui murmura quelque chose. Elle disparut ensuite en direction des toilettes. Quelques minutes plus tard, Nathanaël arpentait le même couloir.

Un peu plus loin, Nino qui avait observé la scène, soupira. C’était donc son moyen de lâcher prise ? Bah il fallait de tout pour faire un monde, se dit-il. Au même moment, la serveuse du début de soirée retira son tablier, le passa à un homme qui le noua à sa taille et reprit là où elle s’était arrêtée ; Alex’ venait de prendre son service.

Près de l’entrée, un concert d’étonnements dévia Nino de sa cible première. Une jeune femme à l’allure angélique venait de franchir la porte du troquet. Ses cheveux noirs tombant en cascade sur ses frêles épaules mettaient en valeur sa silhouette menue. Son maquillage très léger réhaussait son regard, rendant l’émeraude de ses yeux encore plus irréel. La foule s’écarta en sa présence et la laissa passer en silence. Mal à l’aise, la jeune femme franchit la haie d’honneur à la hâte et se dirigea directement vers le comptoir. Elle s’installa non loin de lui et scruta les alentours. Entièrement de noir vêtue, elle détonnait dans le paysage par son apparence angélique qui contrastait avec sa tenue de cuir noir savamment assortie avec des bottines noires à talons compensés. On aurait dit une Gothic Idol, pensa le brigadier.

Le prénommé Alex’ s’approcha d’elle et demanda :

  • J’peux vous aider ?
  • Je recherche cette personne. On m’a dit que je pouvais la trouver ici.

Elle sortit un portrait très détaillé d’un homme. Le barman examina attentivement le portrait et lui indiqua un corridor :

  • Il vous attend dans le petit salon, au fond à droite. Vous voulez que je vous y amène ?
  • Merci, ça ira.

Elle se tourna, adressa un rapide coup d’œil à Nino et quitta le bar pour emprunter le même corridor que Nathanaël. Comme animé par un mouvement inconscient, Nino suivit la jeune femme. Il avait l’impression que la personne qu’elle allait rencontrer serait une pièce maitresse dans l’enquête. Il espérait qu’il aurait des précisions à lui apporter et qu’il ne serait pas obligé de passer par cet Alex’. Mais le destin en décida autrement. Suspicieux, le barman suivit Nino.

Arrivée devant le couloir, Aelina inspira un grand coup. Elle comptait beaucoup sur ce rendez-vous. Elle avait mené des recherches depuis le Japon pour trouver cet homme et elle espérait sincèrement qu’il pourrait lui donner de nouveaux éléments dans la quête de son passé. Incertaine, intimidée et pourtant profondément déterminée à tirer au clair cette affaire, Aelina s’avança dans l’étroit passage qui menait au salon privé.

Non loin de là, dans le petit espace qui dissimulait les toilettes, un jeune homme et une jeune femme s’embrassaient. Dos au mur, une jambe glissée entre celles de sa conquête du jour, une main fermement arrimée à son dos étroit, l’autre très avancée sur sa cuisse, sa bouche nonchalamment posée sur la joue rosée de la jeune femme, Nathanaël goûtait à l’indécence de tenir à nouveau une femme dans ses bras. Oubliée la raison de sa venue, oubliée l’enquête, oubliée sa dispute avec sa collègue, oubliée sa promesse à son amie. Il se sentait libre et libéré. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas succombé à ses pulsions ; la rencontre avec cette fille, cette portraitiste, l’avait chamboulé. Il ne savait que faire de toutes les sensations qu’il avait éprouvées au simple contact de sa main, légèrement salie par le fusain, sur la sienne. Cette image s’était gravée en lui sans raison. Il voulait s’en débarrasser.

Pourtant, alors qu’il était sur le point de sombrer dans les affres de la luxure, un arôme de fleurs de cerisier envahit l’atmosphère déjà fortement saturée. Lorsqu’il parvint à ses narines, Nathanaël arrêta son flot de baisers et s’immobilisa. La jeune femme sortit elle aussi de sa léthargie et interrogea l’inspecteur des yeux. Néanmoins, il ne la regardait déjà plus. Ses pupilles, totalement dilatées à cause de la pénombre, s’étaient braquées sur le virage qui dissimulait le réduit. Une ombre apparut sur le mur ; une silhouette se découpa dans la relative obscurité du lieu. Une jeune femme aux cheveux noirs et aux yeux émeraude, manifestation céleste dans les bas fond, s’arrêta devant le réduit.

Aussitôt, la brume qui avait envahi l’esprit de Nathanaël se dissipa et il reprit pied dans la réalité. C’était elle. La portraitiste. Que faisait-elle ici ? dans un bar mal famé ? Elle progressait lentement dans le couloir. Finalement, elle croisa son regard. Dubitative, elle s’immobilisa, plissa les yeux puis les écarquilla. Un air étonné apparut sur son visage sans défaut.

  • Vous êtes le jeune homme du Trocadéro ?

Stupéfait, il sentit un feu lui monter aux joues. Il se trouvait dans une situation délicate et en plus devant elle ! Devant la seule personne susceptible de le perturber encore plus. Son sang angélique s’anima dans ses veines et il ressentit une chaleur au niveau de son tatouage.

Toujours entre ses bras, la jeune femme s’exclama :

  • Oh ! je n’avais pas vu, ça. Cette croix te rend encore plus sexy !

Elle essaya de rapprocher ses lèvres des siennes, toutefois il l’arrêta. Il plaqua ses mains de part et d’autre de ses joues et la força à reculer. Gêné, il tenta de dissimuler le rouge qui lui montait déjà aux joues. Les yeux baissés, il cherchait à éviter ce regard étincelant qui le mettait dans cet état.

Peu décidée à laisser son encas du soir filer, la fille tenta une autre approche, en vain. Nathanaël continuait de garder les yeux rivés au sol et ne bougeait plus. Enervée de voir son coup brisé, elle quitta les bras de Nathanaël et se tourna vers Aelina, toujours immobile, lui faisant face.

  • Dégage pétasse ! Va voir ailleurs si nous y sommes ! Tu vois pas qu’on est occupé !

Elle attrapa la main de Nathanaël comme pour lui intimer de quitter les lieux et d’aller continuer plus loin leur affaire. Or, tel une statue de marbre, le jeune homme ne cilla pas. Il regardait toujours dans la direction opposée à celle de la jeune portraitiste. La conquête d’un soir insista en pressant un peu plus fort la main de Nathanaël, néanmoins rien ne changea. Encore plus en colère, elle s’en reprit à la jeune femme en noir.

  • Qu’est-ce que t’as à rester plantée là ? Tu veux ma photo ? Casse-toi, connasse.

Elle leva la main pour la pousser, mais Aelina la retint par le poignet. Son regard passa de l’étonnement à la furibonderie et, sentant sa langue se délier, elle lui asséna :

  • Tu te sens bien ? Faut te faire soigner ma belle, je ne faisais que passer et toi tu t’énerves ? Non mais ma pauvre, t’as pété une durite. Tu crois que je vais m’agenouiller parce que j’ai apparemment cassé ton coup ? Tu rêves ! Maintenant, toi et ta paire de collants résilles allaient déguerpir vite fait ! Je suis là pour affaire, j’m’en tape de tes conneries !
  • Non, mais pour qui tu te prends !

La fille au haut pailleté s’apprêtait à se jeter, toutes griffes dehors, sur Aelina, quand, comme délivré d’un mauvais sort, Nathanaël s’interposa :

  • Je crois qu’elle a raison, tu devrais partir.
  • Quoi ? Mais c’est toi qui m’as abordée en premier… Tu te fous de ma gueule ?
  • Je suis sérieux, disparait ! Finalement t’es pas mon genre. La vulgarité, j’aime pas ça, alors tire-toi

Echevelée, son rouge à lèvres débordant sur ses lèvres, la femme hurla :

  • Va te faire foutre, connard ! Tu es vraiment un salaud ! J’espère ne plus jamais revoir ta sale tête !

Insensible à ses insultes, Nathanaël la regarda froidement se retourner et disparaître dans l’autre salle. Il se tourna ensuite vers Aelina qui avait déjà repris son chemin. Il la rattrapa et lui saisit doucement la main. Son cœur frôla l’arythmie et dans ses veines, son sang bouillonnait. Ses joues, déjà très rouges, virèrent au cramoisi et il se sentit perdre contenance. Pour sauver ce qu’il lui restait d’honneur, il cacha son visage derrière ses cheveux qu’il agita distraitement :

  • Attendez ! murmura-t-il.

Elle se tourna à moitié vers lui et l’interrogea du regard.

  • Que faites-vous ici ? Ce n’est pas un endroit pour vous ! Vous ne devriez pas vous trouver, là ! cet endroit est dangereux pour une si b… une femme telle que vous.
  • Je pourrai vous retourner la question, capitaine Leroy. Est-ce un endroit plus fréquentable pour vous, peut-être ? Ah, laissez-moi deviner, vous êtes là pour vous... amuser, il semblerait ! Asséna-t-elle.

L’évocation de son nom de famille le fit tressaillir, il sentit ses cheveux se dresser sur sa tête, sa peau se couvrir de chair de poule. Il déglutit et chuchota :

  • Vous connaissez mon nom ?
  • Bien évidemment, vous m’avez laissé votre carte !

Son rappel provoqua un électrochoc. Il tenta de tourner la situation à son avantage.

  • Je suis là pour affaire, j’ai rendez-vous !
  • Vous ne pouvez pas y aller seule, c’est mal famé ici ! lui reprocha-t-il.
  • Ça m’est égal, je dois absolument voir cette personne. J’ai des questions à lui poser ! Au lieu de vous préoccuper de moi, vous feriez mieux de courir après votre nana et de retourner à vos activités nocturnes.
  • Ce n’est pas ma…

L’apparition d’Alex’ coupa le jeune inspecteur dans son élan et le ramena à la raison de sa présence ici :

  • Que faites-vous, ici, cet endroit est interdit au public ! Seule la fille est autorisée à passer.

Nathanaël se redressa, lâcha la main de la jeune femme et s’exclama :

  • Ça tombe bien, nous voulions te voir Alex’. On peut aller dans un endroit plus discret, mon pote et moi on doit te parler.

Le mastodonte se calma et dit :

  • Allons dans l’autre salon.

Entre temps, Aelina s’était sauvée sans faire de bruit et avait gagné le petit salon dans lequel son rendez-vous l’attendait.

Nathanaël coula un regard vers la porte, prêt à la retenir. Mais elle n’apparaissait plus dans son champ de vision et l’odeur de son parfum s’était évaporé. Il se retourna brièvement pour tendre l’oreille et essayer de capter le son de sa voix, cependant son collègue l’arrêta et lui somma :

  • Je te rappelle qu’on est là pour un truc important, alors viens ! Ne t’enfonce pas encore plus dans le pétrin. En plus pour une gonzesse !

Il allait rétorquer quand il croisa le regard dur du brigadier. Il ravala sa fougue et à contre cœur, il le rejoignit.

Le serveur leur indiqua une petite pièce dissimulée par un rideau de plastique et leur proposa d’entrer. Ils franchirent le rideau transparent et prirent place dans les deux fauteuils côte à côte. Alex’ s’assit dans le troisième. Méfiant, il examina les alentours. Les deux policiers en civil attendirent patiemment qu’il termine son inventaire avant de se lancer dans la conversation. Lorsqu’il tourna à nouveau son regard dur et froid vers eux, ils s’élancèrent :

  • Pourquoi êtes-vous là ? Vous sentez le poulet à plein nez ! J’aime pas quand les poulets trainent dans mon bar… Ou alors il faut que vous ayez une bonne raison de venir ici… sinon…

Nathanaël choisit ce moment pour sortir l’enveloppe de sa poche intérieure. Il jeta le paquet sur la table, provoquant l’apparition d’une épaisse liasse de billets. Les yeux du barman s’illuminèrent et il esquissa un geste pour s’emparer de la somme, mais Nathanaël l’arrêta en posant la main sur l’enveloppe. Un étrange rictus se dessina sur les lèvres du jeune homme.

  • Pas touche ! Si tu veux cette somme, il va falloir la mériter.

Cette expression piqua la curiosité d’Alex’. Il se gaussa :

  • Je vois. On a dû te parler de mon penchant pour les belles sommes d’argent… Je parie que c’est le mec que vous avez pincé, grâce à une fille. Heureusement qu’elle était là, parce que tu n’aurais jamais réussi à l’attraper sans elle.

Son sourire toujours accroché à ses lèvres, Nathanaël répliqua avec la même ironie :

  • En effet, il m’en a fait voir de toutes les couleurs. Mais il faut croire que c’était mon jour de chance. Maintenant, reste à savoir, si ton copain, qui croupit en cellule, ne nous a pas menti.

Les yeux accrochés à l’enveloppe, l’homme demanda :

  • Alors tu veux quoi ?

Le rictus présent sur la bouche de Nathanaël s’étira et il prépara minutieusement son argument.

  • Il parait que tu fournis de nombreuses informations à qui te ramène une belle somme. J’ai sur moi 20 000 euros cash et ils sont à toi si tu me donnes ce que je désire.

L’homme alléché par l’énorme somme, répondit :

  • Je t’écoute.
  • Voilà, j’ai entendu dire qu’il y avait eu une récente disparition dans le coin, tu sais qui a été enlevé ?
  • Ahh, alors c’est sur cette enquête que tu bosses… laisse-moi te dire un truc avant de répondre. Ne cherche pas plus loin, tu ne sais pas ce que tu va devoir affronter là-bas. Ces gens… ne sont pas comme nous…
  • Malheureusement, des jeunes filles disparaissent, d’autres sont enlevées, je peux pas rester sans rien faire. Je tiens à faire tomber la tête de ce réseau et j’emploierai tous les moyens nécessaires pour mener à bien cette enquête.
  • Comme tu voudras, mais je t’aurai prévenu, c’est sur le chemin de l’Enfer que tu t’avances…

Nathanaël perdit patience. Sa journée avait été rude, il avait dû courir après un salaud, l’interroger, venir ici glaner des infos pour finalement laisser ses démons prendre le dessus… Sans compter qu’il l’avait croisée deux fois et que par deux fois, elle avait perturbé son enquête. Il ordonna :

  • Bon t’accouche ? J’ai pas toute la nuit devant moi !

L’homme se raidit et continua :

  • Comme tu voudras. J’ai entendu dire qu’une fille qui travaillait au bar gothique deux rues au-dessus avait mystérieusement disparu après son service. Là-bas, ils ont des standings particuliers et apparemment, elle correspondrait au profil d’une personne recherchée. Une personne qui intéresse tout le monde. Je ne sais pas pour quelle raison, cette fille est si importante et la raison pour laquelle on la cherche même dans les bas fond, mais tu devrais aller voir là-bas. Mon frère, Lysandre est patron de ce bar, il aura peut-être plus d’informations pour toi.

Soulagé d’obtenir enfin des éléments un peu plus précis et un vrai nom, il remercia Alex’ :

  • Très bien, merci pour ta coopération.

Le capitaine retira la main de l'enveloppe et se leva, suivi de son collègue. Ils allaient quitter le salon, quand le grand costaud les intercepta :

  • Laisse-moi te donner un dernier conseil. Fais attention à la fille, celle qui est dans l’autre salon.
  • Pourquoi ?
  • J’ai l’impression qu’elle aussi, elle fait partie de cette affaire…
  • Soit, je garderai ton conseil en tête.

Nathanaël inclina légèrement la tête et sortit, son collègue sur les talons. Ils traversèrent le bar bondé et franchirent la porte de sortie. À ce moment-là, sur le trottoir, il aperçut Aelina qui semblait observer quelque chose. À nouveau, son sang se réchauffa ; il n’entendit pas les recommandations de son collègue et dans un mouvement presque inconscient, il s’approcha d’elle.

Lorsqu’elle entendit la porte grincer, Aelina se retourna et tomba nez à nez avec Nathanaël qui se dirigeait vers elle. Il la fixa un moment et remarqua ses yeux embués de larmes. Il approcha encore, mais elle recula :

  • Laissez-moi, j’ai besoin d’être seule.

La recommandation de l’homme à la cicatrice lui revint en tête et il lui répondit :

  • Vous n’êtes pas en état de rentrer seule, je suis de la police, je vais vous ramener.

Il attrapa sa main. Elle résista :

  • J’ai dit : « laissez-moi. »
  • D’accord, si c’est ce que vous souhaitez, je vais vous laisser. Mais pas ici ! Allons dans un endroit plus sûr…

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