Space Unicorn

3 minutes de lecture

"Si seulement j'étais quelqu'un d'autre..."

C'est ce que Laure se répètait sans cesse. Selon elle, elle n'était rien de plus qu'une adolescente ordinaire, sans aucune originalité. Même si ses parents et ses quelques amis lui répètaient qu'elle était quelqu'un d'absolument unique, la jeune fille ne pouvait s'empecher de douter et de perdre confiance en elle.

Sans être quelqu'un de malheureux, sa timidité l'empechait parfois ce qu'elle voulait. Elle souhaitait tellement être plus extravertie.

C'est alors qu'un soir, alors qu'elle sanglotait au bord de sa fenêtre pour la enième fois, se plaignant de n'être qu'une petite chose insignifiante, quelque chose d'extraordinaire se produisit. La haut, dans le ciel étoilé, une lueur plus intense que les autres semblait fendre l'espace. Puis ce petit point devint de plus en plus gros, de plus en plus lumineux, et semblait se rapprocher d'elle à une vitesse faramineuse.

Laure se frotta les yeux pour essuyer ses larmes et quand elle les ouvrit de nouveau, elle vit que la forme lumineuse avait la forme d'un équidé. L'animal s'approcha et ralenti sa descente pour se poser délicatement dans le jardin. Sa lueur faiblit, mais on pouvait toujours la distinguer sans problème dans l'obscurité nocturne.

Sa robe était blanche immaculée et ses crins bleus turquoises. L'équidé se tourna vers la jeune fille et celle-ci se rendi compte qu'elle n'avait pas affaire à un animal ordinaire. Au milieu de son chanfrein se dressait une corne couleur ivoire torsadée dont l'extrémité scintillait. La licorne s'approcha de la fenêtre. Laure n'en croyait pas ses yeux. Que faisait cette animal fantastique ici? Était-elle en train de rêver?

Mu par une témérité qu'elle ne se connaissait pas, l'adolescente enjamba le rebord de la fenêtre et attérit mollement sur l'herbe grasse en se félicitant d'avoir choisi la chambre du rez de chaussé. Laure calma sa respiration et approcha elle aussi de la créature majestueuse. Celle ci avança la tête en direction de la main tendue de la jeune fille, quémandant ainsi de nombreuses caresses. En quelques instant seulement, une grande complicité se développa entre les deux êtres. Laure se sentait apaisée, plus rien ne la tourmentait. Elle profitait simplement de l'instant présent, de cette rencontre unique qui lui avait été accordée.

Puis la licorne changea de comportement et commença à s'agiter. En quelques mouvement, elle fit comprendre à sa nouvelle amie qu'elle voulait partir en ballade. Laure profita alors du rebord de la fenêtre pour monter sur le dos de l'animal et une fois son assiette stabilisée, sa monture partit au galop à travers le jardin silencieux. Elle fonçait droit dans la palissade, mais s'éleva dans les cieux au dernier moment. Laure s'aggripa de toute ses force à sa crinière turquoise et serra ses jambes aussi fort qu'elle le pu.

Elle volait. En dessous d'elle se dessinait sa maison, celle de ses voisins, puis la ville entière. L'animal fantastique survola ainsi son lycée, la mairie, les gratte-ciel, tout ce que Laure connaissait depuis la terre ferme. De voir ainsi le monde de si haut, on se sentait immense et minuscule à la fois. Tous les problèmes semblaient alors si petit, si insignifiant. Laure profita du voyage nocturne, les cheveux aux vents. Elle avait un peu froid à cette altitude peu banal pour une citadine, mais elle n'y pretait pas attention. Le spectacle en valait la peine.

Quelques minutes? Des heures? La jeune fille ne su pas combien de temps elle survola la ville grâce à son étrange monture. Elle aurait voulu passer sa vie à se balader ainsi. Elle savait pourtant qu'il faudrait rentrer, et la licorne aussi. L'animal se dirigea de nouveau vers sa maison et se posa aussi doucement que plus tot, et Laure glissa de son flanc. Elle ne savait pas quelle heure il était, seuls ses paupières lourdes lui indiquaient qu'il devait se faire tard. L'adolescente câlina une dernière fois la belle licorne. Le point serré, elle se résigna à laisser partir l'animal venu de la haut quand celui ci toucha sa main de ses naseaux. Elle senti alors quelque chose et quand elle écarta les doigts, un petit pendentif en forme de corne de la même matière que celle de son amie si trouvait. Laure accrocha le bijou autour de son cou et senti qu'il lui fallait aller se coucher d'urgence avant de tomber dans l'herbe. Alors que ses yeux se fermaient tout seul, elle enjamba de nouveau le rebord de la fenêtre de sa chambre. Elle se retourna une dernière fois pour apercevoir son amie celeste qui disparaissait parmi les constellations avant de s'emmitouffler dans les couverture. Le sommeil ne tarda pas à l'emporter, un sourire bienheureux sur les lèvres...

Le lendemain matin, tout cela semblait n'être qu'un rêve. Il était improbable qu'une licorne soit venue la voir durant la nuit, et encore moins qu'elle l'ai emmené en ballade.

Pourtant, à son cou, Laure portait toujours la petite corne d'ivoire.

// Et une petite musique que j'aime beaucoup :) https://www.youtube.com/watch?v=17o1OlroNSE

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Cyrielle Joannard ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0