-8- Le spectre du Walhguluk

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— C’est bien que tu sois de retour, commenta le shaman. J’ai senti la trace d’un spectre du Walhguluk et j’ai entrepris de le réveiller, mais celui-ci est d’une puissance exceptionnelle et il lui faut énormément d’énergie vitale… il possédait sept pierres précieuses qui lui permettraient de rester dans notre monde et de mettre sa puissance à mon service, mais nous n’en avons retrouvé que six, la septième est tout près d’ici… nous la cherchons encore.

— Nous sommes des guerriers, pas des taupes, grogna Holor. S’il dévore nos hurks à ce rythme, il n’y aura bientôt plus personne pour chercher ou pour creuser.

— Raison de plus pour ne pas perdre de temps, répondit malicieusement Dushgluk. Qu’est ce que tu nous ramène là ?

— Une esclave femme des glaces… C’est MON butin.

Ils furent interrompus par un hurlement.

— ICI ! Il est ici ! Juste en dessous de mes pieds, et c’est moi qui l’ai trouvé !

Belgoï sautillait de joie en montrant sa trouvaille, un attroupement se forma bientôt autour de lui.

— Je ne vois rien, fit l’un

— Mais si, insista Belgoï. Il y a une forme sombre, là !

— Ce n’est pas un hurk, ni un homme des glaces. C’est un humain ?

— Qui nous prouve que le joyau est là ? Demanda un autre creuseur. Il faudra creuser trois mètres pour l’atteindre, et la glace est vraiment dure de ce côté là… ça prendra des heures.

Dushgluk interrogea le spectre du regard. Ce dernier acquiessa de la tête sans rien dire. Il économisait sa précieuse énergie.

— Allez, commencez à creuser, ordonna-t-il. On y est presque ! Les hommes des glaces ont beaucoup d’énergie vitale, assez pour que l’envoyé du Walhguluk patiente quelques heures.

— On pourrait s’amuser avec maintenant, fit Snarzog. Pour lui, ça ne fera aucune différence,

— Mais c’est MON butin, beugla Holor.

— Voyons Holor, la tribu en a besoin. Si on n’offre rien au spectre, il retournera dans le Walhguluk et sans cette esclave, nous serons obligé de sacrifier d’autres guerriers. J’ai déjà éliminé les faibles, les lâches et les paresseux,il faudra sacrifier les blessés… de braves guerriers qui se sont battus pour la horde, ils ne méritent mieux comme récompense, tu ne crois pas ?

— Et bien qu’il retourne au Walhguluk ! Répliqua Holor. Qu’il y retourne et qu’il y pourrisse ! Il n’aura pas mon butin.

Sur ces mots, Holor sortit son arme et se jeta sur le shaman, mais il n’eut pas le temps de l’atteindre. Un coup de hache donné de haut en bas lui arracha le bras du corps, en même temps qu’une partie de la poitrine. Son armure en plaques de métal récupérés à gauche à droite n’offrit aucune protection contre la force de Guthrum.

Holor s’écroula dans une mare de sang et expira sans même comprendre pourquoi son fidèle second l’avait trahi.

Au même moment, à quelques secondes près, Guzog s’écroula à son tour, la gorge tranchée.

— il s’apprêtait à te frapper sournoisement, expliqua Snarzog de sa voix nazillarde. On ne pouvait pas lui faire confiance… toujours à lécher le fion du chef — il cracha par terre sur ces mots — mais nous ne sommes pas comme lui, noble shaman…

Et pour conclure son argumentation de manière convaincante, il ajouta :

— et puissant Guthrum, qui fera un excellent chef de guerre.

Le « puissant Guthrum » émit un grognement qui pouvait être interprété comme une approbation.

— Amenez-moi la femelle ! ordonna Dushgluk.

Puldik et Snarzog traînèrent la malheureuse Kyra, toujours ficelée, jusqu’au shaman. Gothrum trouva le moment opportun pour s’éloigner, en évitant soigneusement de croiser le regard de la fillette. Au fond, l’idée d’Holor de la vendre au marché aux esclaves était excellente, mais Holor la considérait comme « son butin » et il n’aurait pas hésité à sacrifier ses compagnons pour la conserver. Gothrum n’avait eu que quelques secondes pour prendre une décision. Il ne voulait pas finir comme Shalmag et les autres victimes.

— Je vais voir ce que les autres ont trouvé, murmura-t-il pour s’excuser. Il faut leur botter le derrière pour qu’ils s’activent un peu.

— Il nous reste bien cinq minutes non ? Clama Snarzog avec une bonne humeur tout à fait incongrue. Alors on pourrait peut-être…

— Plus tard ! Coupa Dushgluk. Vous vous amuserez plus tard… elle bougera moins. Mettez la devant le spectre et n’ayez pas peur.

Snarzog poussa la fillette vers la créature qui darda vers elle un regard maléfique. Kyra se mit à hurler de terreur.

Au même instant un autre cri, un puissant cri de rage se fit entendre. Un javelot fendit l’air et termina sa course dans le ventre de Dushgluk.

Aussitôt, les rescapés de la horde prirent se jetèrent sur leurs armes pour faire face au danger.

Le démon violet passait à l’attaque.

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