Le jour où je suis tombée en dépression
Il y a quelques mois de cela, pour la première fois de ma vie, j'ai pris consience de ce qu'était la "vraie solitude".
Je me souviens exactement de ce soir là, ce soir où j'étais descendu à la cuisine de mon foyer d'étudiants après une longue journée de travail. Là, les gens riaient, parlaient de vives voix et faisaient la cuisine avec engouement. Et moi, depuis ma petite chaise en bois, habillée d'un vieux jogging noir avec un sweat trop grand pour moi, je les ai regardés vivre sans les comprendre. J'étais comme ailleurs, piégée dans un monde qui n'était pas le leur, piégée dans un monde froid sans joie ni tristesse, juste vide. Ils étaient juste à côté de moi et pourtant, ils me paraissaient à des années-lumières de mon petit être.
Et puis j'ai fait comme si. Comme si je faisais partie de leur monde. J'ai souri, j'ai ri et j'ai parlé comme si de rien n'était.
Après avoir mangé, débarrassé et fait la vaisselle, je suis remontée dans ma chambre, je me suis effondrée sur le sol et j'ai pleuré. J'ai laissé couler toute la noirceur de mon coeur le long de mes joues. C'était comme si tout ce que j'avais encaissé pendant des années m'avait mis une énorme claque dans le coeur. Et c'est arrivé d'un coup, sans prévenir.
C'est là que j'ai senti ce qu'était la solitude. Je veux dire la "vraie solitude" , celle qui vous englouti, qui vous ronge, qui vous fissure le coeur dans le plus grand des silences sans que personne ne puisse vous comprendre ou vous sauver.
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