La cave/2

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— Mes chers scribayens, mes chères scribayennes, enfin ce qu'il en reste.

Une silhouette de femme s'approche vers eux, ils écarquillent les yeux en l'apercevant.

— Audrey ! C'est bien toi ? Mais que...

— On dirait que tu as vu un fantôme, Lola. C'est bien moi « Alba » en chair et en os ! Et je vois que tu as trouvé ma petite liste.

— Mais bien sûr ! La première personne a disparaître, comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ?

— En effet, ça m'étonne de toi François, j'avais parié que tu l'aurais deviné, mais non. Par contre, tu as découvert le secret d’Éloïse, chapeau bas !

— Alors c'est toi qui est derrière tout ça ! s'étonne Quentin. Mais comment... ?

— L'idée m'a trotté dans la tête en discutant avec Brigitte pendant notre trajet en avion. Elle m'a dit que c'était palpitant quand il y avait un crime à élucider, et quand j'ai entendu à quel point Roxane était superstitieuse alors j'ai voulu un peu pimenter notre venue ici. Un concours d'écriture, c'est d'un ennui mortel.

Lola désigne le majordome qui est adossé à la porte de la cave.

— Mais... Et Edgar ?

— Vous vous êtes tous trompés. Vous avez imaginé que si je devais quitter ma chambre en douce, ce serait pour rejoindre le comte, mais personne n'a pensé que j'irai dans celle d'Edgar. Croyez-moi, il en a sous le capot, dit-elle avec un clin d’œil à l'attention de celui-ci. Pas vrai Edgar ?

— Heu... Oui Miss Audrey, lui répond Edgar en rougissant.

— Et en plus c'est un vrai gentleman ce qui ne gâche rien. Il a des doigts de fée, il sait manier à la perfection...

— C'est bon, on a compris, l’interrompt Lola. Ce qu'on veut savoir c'est comment tu as fait et pourquoi ? Et où sont les autres ?

— Tout d'abord, rassurez-vous, je ne suis pas une meurtrière, vous allez bientôt les rejoindre. Pour le reste c'était pas bien difficile. Le jour de ma disparition, je me suis cachée dans la bibliothèque pendant qu'Edgar faisait diversion. Lorsque vous étiez dans la salle à manger, Brigitte est montée chercher un stylo, je lui ai fait signe de se taire à ce moment-là et pendant ce temps quelqu'un a déposé mon manuscrit sur la table. Ensuite, cette même personne a déposé un mot que Gérard a remarquablement déchiffré d’ailleurs. Nous avons déposé, avec Edgar, d'autres petites énigmes dans différentes pièces, et là, vous avez « oublié » ce pauvre Gérard dans le bureau ! Timothée s'est rendu tout seul dans la cuisine boire un verre d'eau, Roxane a eu la brillante idée de s'aventurer toute seule à la cave. Et bien sûr Faustine et Eric se sont éloignés du groupe. C'est une erreur de s'éparpiller comme ça dans tous les sens. Mais vous, vous êtes restés ensemble jusqu'à la fin, bravo.

Ils demeurent tous un instant sans voix. François questionne après réflexion :

— Et qui est cette tierce personne qui a bien pu t'aider ?

— Il me fallait l'aide d'une personne que je connaissais bien avant de venir ici. C'est elle qui a suggéré à Brigitte d'aller chercher un stylo et à Timothée d'aller se servir un verre d'eau dans la cuisine.

— Éloïse ! J'aurais dû m'en douter, dit François.

— Nous avons co-écrit des nouvelles érotiques avec AngéliqueB. Nous sous sommes rencontrés il y a quelque temps, et avons eu un coup de foudre amical. Je l'ai contactée après avoir reçu l'invitation. quelques jours plus tard, elle m'a avoué avoir rédigé un texte pour Timothée. Je ne comprends pas pourquoi elle n'a pas été conviée pour ce concours d'ailleurs, elle a beaucoup de talent et elle adore son fils, comme vous avez pu le constater. Je pense que son secret commençait à lui peser, c'était une libération finalement de tout avouer à Matthias.

— Tout ça n'a aucun sens, se désole Quentin.

— Alors tu voulais juste t'amuser ? J'ai eu la trouille de ma vie moi !

— Dis-moi un peu, Lola... pardon « Lillith ». Tu as mis en garde tes enfants contre les dangers d'internet, non ? Et toi, comme nous tous, je m'inclus aussi dans le lot, tu fonces tête baissée sans savoir qui tu vas rencontrer, tout ça pour quoi ? Pour de l'argent ?

Lola baisse la tête.

— Nous inculquons à nos enfants de faire attention et nous avons fait exactement le contraire ! Le comte aurait très bien pu être un tueur en série ou que sais-je encore.

— Mais au fait, qu'as-tu fait au comte ? demande Quentin.

— Oh rien. Entre nous je le trouve un peu bizarre. Il est obsédé par le nombre onze. Au départ, il voulait faire coïncider le jour du concours avec le jour de son anniversaire – il est né le onze novembre – puis il a changé d'avis je ne sais pas pourquoi. Mais il faut qu'il soit tous les soirs dans sa chambre, à onze heures onze à cause d'une légende qui circule sur ce manoir, il boit quelque chose je crois ou un truc dans ce genre-là, mais Edgar n'a pas voulu m'en dire plus. De toute façon, je ne crois pas au surnaturel. Tout a une explication logique et rationnelle, tu es d'accord avec moi François ?

Celui-ci hoche la tête.

— Mais qui est « Jeff le conteur » ?

— Là, votre imagination est allée trop loin. C'est bien de lui que vous avez reçu cette fameuse invitation, non ? IL s'agit bien du comte Geoffroy De La Tour. Et maintenant, suivez-moi dans la dépendance, j'ai grand besoin d'une cigarette. J'avais bien dit que je le retournerais moi ce manoir !

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