Préface
À toutes les chevaleresses, celles d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Celles qui se sont battues à la force de la plume, de la voix ou de l’épée, contre les violences physiques, psychologiques ou verbales subies par les femmes. Elles se sont dressées pour faire valoir leur droit à l’égalité. Certains diront : « On ne parle que de ça, on en a marre ! ». Mais l’actualité nous montre qu’on a beau en parler, l’inégalité salariale, le manque de respect, les agressions, le harcèlement, l’oppression, sont toujours là. Parfois le droit recule. Dans certains pays l’accès aux responsabilités politiques, à un métier ou même à l’éducation est leur est interdit.
À toutes les victimes de ces barbaries. Écrasées par une société sourde à leurs cris. Certaines ont combattu, d’autres ont baissé les bras d’épuisement ou ont succombé. Mais toutes méritent notre respect.
À celles qui, attirées par d’autres femmes, subissent les quolibets dans les cours de récréation, des discriminations dans les entreprises, se font expulser de leur famille, se voient mariées de force. En l’an mil, leur existence même n’était pas un sujet. Dans les familles nobles, il n’y avait que deux alternatives : on se mariait ou on allait au couvent. Dans le peuple, certaines avaient la possibilité de vivre retirées, à l’écart du monde.
Ironie ? Je publie un roman de chevalerie féminine et l’Histoire a tenté d’oublier leur existence. Pourtant elles ont vécu. La plupart, nobles dames mariées, défendaient leurs demeures pendant que les maris se battaient en des terres lointaines. Que seraient devenus les domaines de ces derniers si elles n’avaient pas pris les armes ? D’autres, moins nombreuses, pratiquaient la chevalerie par vocation. Certaines appartenaient même à un ordre. Des dames sont parties en croisade, avec naturellement l’autorisation de leurs maris. On les qualifiait d’Hommasses ou de Viragos, signifiant ainsi qu’elles étaient plus hommes que femmes.
La période où nous les trouverons date, selon Une chevalerie au féminin de Sophie Cassagnes-Brouquet, de l’époque Mérovingienne, mais on les identifie plus précisément du XI° au XV° siècle.
Place à l’histoire.
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