I : Eliza

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Eliza, toujours seize bougies au compteur, geekette de la première heure, est une drôle de fille. Gauche, quelques spots visibles et parallèles, mais plus ou moins cachés par une paire de lunettes rondes englobant la moitié de son visage déjà bien déformé par cet immonde appareil dentaire.

Elle ne jure que par les verres de vodka pur, sa meilleure bombasse Julie et Fabien, le garagiste de sa mère. Parlons de Fabien, vingt ans et toutes ses dents, sauf les deux du devant, le stéréotype même du blond californien. Il aurait pu s'appeller Kaivine, le pauvre.

Eliza, passablement énervée ce jour-là par la perte de sa tour du futur, comme elle l'avait surnommée voit Kaivine - pardon Fabien - asticoter Mon Amour, sa tuture et se dit :

  • Ce mec là est l'homme de ma vie. Et si je fonçais droit sur lui ?

Ce qu'elle fit, renversant au passage son coca tout juste payé au mcdo du coin sur Mon Amour, la tuture d'un temps inconnu de Kaivine. Ou Fabien, elle sait plus trop.

Fabien, vingt ans et toutes ses dents, sauf les deux du devant, est le stéréotype même du blond californien. Il aurait pu s'appeller Kaivine, le pauvre.

Il profite de sa pause au garage pour asticoter Mon Amour, sa tuture. Son Audi A4, sa vie, tunée de la plus horrible des façons. Sa propre tête, souriante et datant d'avant son accident sur un fond vert fluo bien dégueulasse. Ne parlons pas de ses roues de 4x4 qui donne un air d'alien à cette pauvre caisse.

C'était par une nuit étoilée que Kaivine, dix-huit ans et toutes ses dents, eut une idée foireuse - pardon, fabuleuse. Il n'aurait jamais dû consulter cette page sur le dark Web, expliquant comment, en s'arrachant les deux dents du devant, on devenait riche, beau et célèbre.

  • Oupsiii ! s'écrie Eliza après avoir renversé son coca sur l'ancienne tronche de Fabien.
  • Hey oh ! Nan mais Mon Amour, mais qu'est ce qu'elle t'as fait l'autre ?

Kévine est choqué, lui qui avait passé deux heures juste pour le capot avant. Eliza ne comprend pas sa réaction. Il aurait dû lui tomber dans les bras au lieu de quoi, il lui sort d'aller s'enfiler ses verres de vodka pure ailleurs qu'ici, parce que.

La binoclarde est encore plus énervée par cette absence de réaction mais ne peut s'empêcher de vibrer à la vue de ses dents manquantes et de son zozotage postillonant. Après tout, elle côtoie l'homme de sa vie.

Rien dans cette affaire ne semblait banale : Julie ignore totalement Eliza depuis quelques jours alors que, dans leur dernières conversations, la première disait à la seconde qu'elles passeraient la nuit ensembles, à sa rentrée de boite mais bien évidemment, Julie n'est pas venue; si Eliza ne lui en veux pas, elle reste fortement déçue même si Cedric, un nouvel arrivant fan des Potatoes, une équipe poussin de lancé de boules de billard, lui change les idées et la fait sourire, chose qui n'était plus arrivé depuis deux mois.

Maurice le plombier qui passait par là, se demandait se qu'était que le lancé de boules de billard, lui qui ne sortait jamais des tuyaux de ses dames; Cedric lui explique que le lancé de boules de billard, c'est comme la pétanque mais sans Porcinet, le cochonou sauf qu'au même moment, Roberto le portugais et avec fort lancé, blesse malencontreusement Maurice qui fini à moitié assommé et la tête en sang et trouve super drôle de hurler : "Avec ceci, vous reprendrez bien un peu de sauce ?"

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